Habits déchirés par des sièges en piteux état, des retards au travail dus aux pannes répétitives,… Les citadins de Bujumbura se plaignent de l’état critique des transports en commun. Les transporteurs dénoncent quant à eux la mesure interdisant l’importation des véhicules "main gauche" qui seraient moins chers …
<doc5956|right>« Je n’oublierai jamais mon pantalon neuf qui a été déchiré par un siège», regrette un passager de bus. Certains véhicules ont du mal à rouler sur une route en pente comme celle qui passe devant la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB). Sans oublier ceux qui, au parking, doivent être poussés pour démarrer.
Pourtant, la majorité de ces véhicules sont en possession de tous les papiers de contrôle technique, octroyés par l’Office des Transports en Commun (Otraco), après vérification de l’authenticité du véhicule : « 70% des véhicules devant être contrôlés par notre institution ne viennent pas, leurs propriétaires se dirigent à Buyenzi pour se procurer des contrefaçons », rétorque-t-on à la direction de l’OTRACO. « La police de roulage, au lieu de contrôler les papiers, devrait plutôt se pencher sur la validité du contrôle technique de ces bus. Puis arrêter ceux qui sont en état critique, même s’ils ont tous les documents exigés. » ajoute-t-il.
Personne ne veut endosser la responsabilité
A la police spéciale de roulage et de sécurité routière, on déplore « l’existence de bus ‘indécents’, en circulation avec tous les documents de contrôle technique, en plus ! », pointant le fait que « l’octroi des documents est du ressort de l’Otraco. Si ce dernier a besoin de notre appui pour vérifier l’authenticité de ces documents, nous sommes là », précise-t-on.
Quant aux transporteurs, ils réclament l’autorisation d’importer les {main gauche}, dont le nombre a fortement diminué notamment pour la catégorie des véhicules de transport en commun depuis l’interdiction de leur importation. Une mesure pourtant motivée par des raisons de sécurité : « Pour les bus {main gauche}, la portière d’entrée est du côté de la route, ce qui augmente les risques d’accident. »
Du côté des transporteurs, tout en reconnaissant l’intérêt de la mesure, ils demandent sa révision pour permettre à leur secteur de continuer à fonctionner : « Qu’on laisse entrer, au moins, les bus main-gauche ayant les portières des deux côtes, et qu’on détaxe les main-droite » demande Deo Ntakarutimana, président de l’association des transporteurs. Requêtes que rejette en partie la direction générale des Transports : « Il y a des accidents qui se produisent lors du dépassement par un véhicule main-gauche, car ce qui se passe devant la voiture dépassée constitue un angle mort pour le chauffeur du bus. »
Si tel est le cas, pourquoi la mesure n’affecte que les véhicules de transport en commun?, se demande Deo Ntakarutimana. « Les décideurs n’ont pas voulu que la mesure les rattrape quand ils achèteront leurs propres automobiles », fait-il remarquer.