Les commerçants important le lait rwandais (Ikivuguto c’inyanza) vers le Burundi, se plaignent du poids des taxes de l’Office burundais des recettes (OBR). L’OBR attribue ce mécontentement à l’ignorance de son système de taxation.
<doc2954|left>« Les taxes de l’OBR nous ruinent beaucoup. Aujourd’hui je ne peux amener que 1000 litres de lait alors qu’avant j’en importais 2000. Je crains de ne pas pouvoir continuer à travailler à cause de cet office », se lamente, un commerçant rwandais rencontré dans sa cafétéria, au centre ville de Bujumbura. Il estime que l’OBR demande des taxes énormes comparées aux bénéfices des importateurs : « Ce n’est pas logique qu’on prélève 520Fbu pour un bidon de 5 litres sur lequel nous gagnons 200Fbu seulement. Et d’ailleurs le code douanier de l’EAC en vigueur empêche de taxer les produits originaires de la communauté.»
Ce commerçant s’étonne par ailleurs de la manière dont cette imposition est payée : « Parfois nous en sommes dispensés. Il arrive aussi qu’on ne nous donne pas de reçu. Nous ne connaissons pas la vraie destination de cet argent que l’on nous prend à la frontière.».Il se défend de chercher à échapper au fisc et reconnaît l’importance de sa contribution. Mais il demande à l’OBR de bien réglementer son système de travail : « Nous ne refusons pas les taxes parce que ce sont elles qui font vivre le pays. Mais, que l’OBR applique des tarifs raisonnables.» N.K., une ancienne importatrice de lait, a les mêmes griefs: « Les taxes ne me permettaient plus de faire des bénéfices. J’ai été dans l’obligation d’arrêter ce commerce.» Alors qu’ils étaient à six quand elle a commencé ce business, ils ne sont plus que deux : « Même ceux qui continuent attendent de consommer toute l’avance payée sur le loyer de leurs stands ou boutiques. »
« Ils ne sont exonérés que des droits de douane »
Pour l’OBR, les plaintes de ces commerçants proviennent de la méconnaissance du système de taxation : « Tout commerçant est tenu de payer les taxes. Ceux qui se lamentent sont mal informés », précise Joas Katanga, Directeur des ports et frontières au sein de l’OBR. Selon lui, les produits made in EAC comme ce lait du Rwanda sont seulement exonérés des droits de douane (10 à 25% selon la nature du produit) : « Ceux qui se plaignent des taxes de l’OBR lorsqu’ils amènent les produits fabriqués dans l’EAC doivent savoir qu’ils doivent payer la TVA (Taxe sur Valeur Ajouté) de 18%, un prélèvement forfaitaire de 4% et une redevance administrative de 0,5% ». A propos de certains paiements pour lesquels l’OBR ne donne pas de reçus, M. Katanga ne nie pas que de tels cas puissent exister : « Je ne dis pas que tous nos agents sont parfaits. Nous demandons à ces commerçants d’être notre œil et de nous signaler à chaque fois qu’ils trouvent quelque chose qui ne va pas.»