La jacinthe d’eau, le Mimosa pigra et le Mimosa diplotricha peuvent s’implanter et se propager sur le lac causant d’énormes dégâts à la biodiversité. <doc2906|left>La Jacinthe d’eau s’étend au bord du lac Tanganyika. Ses feuilles vertes, sombre, brillantes ont de larges tiges creuses qui renforcent sa capacité de flotter. Elles vont jusqu’à deux mètres du niveau de l’eau. L’infestation de la rivière Rusizi en amont, tout comme celle des jardins aquatiques constituent un bon terreau pour la jacinthe d’eau. Elle poussait dans les cités et villes près du lac. Dès qu’elle croît sur une terre humide ou un cours d’eau, elle peut se propager, propulsée par des plantes flottantes, le vent, des courants d’eau, les plumes et les pieds des différentes espèces d’oiseaux aquatiques et migrateurs. L’autre menace, c’est le Mimosa diplotricha, une plante aux tiges de forme carrée, avec des épines sur toute sa longueur. Elle grimpe sur d’autres plantes. Ses graines ont été disséminées par l’activité humaine notamment les constructions des routes et les déplacements de terre. Quant au Mimosa pigra, il étend son domaine jusqu’au milieu du lac. Il a de longues tiges qui ont des branches depuis la base et portent plusieurs sortes de « cornes » pointues et courbées. Ses graines se propagent surtout en flottant sur l’eau et sont éparpillées par les courants dans les rivières et les plaines d’inondation. Leurs impacts … D’après Alain Gashaka, chargé de la communication à l’Autorité du lac Tanganyika la jacinthe d’eau a beaucoup d’impacts. Cette plante constitue des nappes flottantes qui couvrent de vastes zones de la surface de l’eau, bloquant ainsi la lumière et l’air. Cela affecte les poissons et les plantes qui vivent et grandissent sous la surface de l’eau. De plus, l’agglomération de ces plantes gênent les riverains des cours d’eau. M. Gashaka définit le Mimosa diplotricha comme une plante hautement destructrice: « Il grandit très vite et peut constituer des fourrées impénétrables qui bloquent l’eau et les poissons. La vie des pêcheurs est affectée. » <doc2904|left>Parallèlement, le Mimosa pigra bloque également les passages de l’eau avec des effets sur le transport et la pêche. Pire, comme ce sont des plantes qui inhibent les autres plantes aquatiques, les poissons qui se nourrissent de celles-ci sont obligés de se déplacer pour survivre. Les pêcheurs devront, à leur tour, faire un long parcours pour atteindre les poissons, avec risque pour la bonne circulation. Des solutions sont possibles Malgré tout, M. Gashaka reste optimiste Pour sauvegarder le lac Tanganyika, chacun peut jouer un rôle important dans la lutte contre ces espèces envahissantes. Il donne quelques conseils : « Après l’arrachage de la Jacinthe d’eau dans les zones urbaines, il faut éviter de jeter les débris sur les bords des rivières ou les rives du lac. Car sa décomposition pourrait produire des nutriments qui vont alors encore une fois couler vers l’eau. Il faut aussi décourager la vente de ces plantes pour la décoration sinon leurs graines vont se propager et encourager la culture de ces plantes ». <doc2905|left>Concernant le Mimosa pigra, après le passage dans des milieux infestés, les habits, les chaussures et les bagages devront être inspectés et nettoyés pour éviter de jeter des graines dans d’autres endroits non infestés. Pour le Mimosa diplotricha, il faut éviter de l’utiliser comme plante de haie (pour les clôtures) ou comme fleur de jardins. Si par hasard, elle est constatée dans une propriété, l’idéal est de l’arracher et la brûler avant sa floraison. L’Autorité du lac Tanganyika, de son côté, en collaboration avec d’autres organisations spécialement l’Union internationale pour la conservation de la nature(UICN), envisagent aussi des pistes pour lutter contre ces espèces envahissantes. Alain Gashaka précise que pour le moment, le premier projet ne concerne que la Jacinthe d’eau, par la lutte biologique. « Des solutions pour les deux autres plantes envahissantes seront proposées et appliquées très prochainement », promet-il.