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Le lac Tanganyika de plus en plus pollué

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le lac Tanganyika de plus en plus pollué

La pollution du lac Tanganyika est essentiellement causée par des défections humaines, l’eau utilisée en lavant des ustensiles et des habits, la sédimentation, des eaux usées en provenance des usines et industries, etc. Le constat a été fait, ce vendredi 20 juillet, au cours d’une excursion organisée par le ministère ayant l’eau dans ses attributions.

<doc4703|left>On suffoque lorsqu’on arrive à « KUMASE » (la bouse). Un des nombreux bar-restaurants situés au bord du lac Tanganyika. Y passer une demi-heure est une véritable torture.

On se demande comment les gens du site « Ubwari », juste à côté de Kumase, parviennent à résister à cette atmosphère polluée. Paradoxalement, ils sont à l’aise et, apparemment, n’ont aucun souci. Ils circulent, tout près des tas de déchets, au milieu des mouches, comme si de rien n’était.

A la question de savoir qui jette ces ordures dans le lac, à cet endroit, les enfants, les femmes et les hommes du site font semblant de ne rien entendre. Innocemment, les petits enfants pointent du doigt leurs aînés ou leurs parents.

Le site ne dispose d’aucun lieu d’aisance. Les habitants font ainsi leurs besoins un peu partout, dans la broussaille aux alentours. Certains vont même le faire au bord du lac. « Les gens ici appellent ‘’mines’’, ces tas de matière fécale, parce que partout où tu pose ton pied, tu écrases cette saleté », indique un sexagénaire vivant dans le site depuis des mois.

Selon des sources sur place, ils n’ont pas de choix. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », murmure un homme, la cinquantaine révolue. Il ajoute qu’ils font cela parce qu’ils ne peuvent pas creuser des toilettes, au bord du lac.
Pire, les gens du site utilisent cette eau nauséabonde pour se laver ou pour d’autres activités hygiéniques.

En longeant la rive du lac, de Bujumbura à Nyanza-Lac (environ 50 Kms) en passant par les centres de Gitaza et de Magara, les espaces protégés sont envahis par des constructions. Les gens construisent jusqu’à moins de 1m du lac. Or, le code de l’eau exige 150 m comme zone tampon.

Au sud toujours, ayant traversé le centre de Rumonge, on arrive successivement sur les rivières Murembwe et Buzimba. Deux usines de transformation d’huile de palmier, l’une artisanale (Buzimba) et une autre semi-industrielle, y sont installées.

Presque tous les résidus sont jetés dans ces rivières et sont acheminés vers le lac, qui est davantage pollué.

Le coup de mains de l’Allemagne

Au nom de la coopération allemande, Larissa Mashenge signale que la célébration de la journée nationale du Lac Tanganyika est une occasion de rappeler que cette richesse est une ressource naturelle à protéger et que cela nous concerne tous.

Elle promet que le gouvernement allemand ne ménagera aucun effort pour appuyer le Burundi dans la réalisation des réformes consécutives aux principales dispositions du code de l’eau. « Conjuguons nos efforts pour la protection de ce trésor », lance-t-elle.

Pour rappel, la coopération allemande, par le biais de son Programme Sectoriel Eau et Assainissement (PRO-SEC-EAU), accompagne le Burundi, depuis 2007, dans le secteur de l’eau. Objectif poursuivi : « Garantir un accès équitable à l’eau potable et à l’assainissement ». L’Allemagne a aussi aidé dans l’élaboration de la politique nationale de l’eau et du nouveau code de l’eau.

Le représentant légal de l’ACVE, le ministre ayant l’eau dans ses attributions, les cadres de la 2ème vice-présidence, de la coopération allemande, les administrateurs,… ont pu constater à quel niveau le Tanganyika est menacé.

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