L’invasion de la jacinthe d’eau et la pollution menacent ce lac que se partagent le Burundi et le Rwanda. La déviation de la rivière Akagera du Rwanda en est à la base selon les riverains.
« C’est depuis qu’Akagera a quitté son lit majeur pour se déverser dans le lac Rweru que nous avons vu pour la première fois cette plante », témoigne Sadick Nyandwi, président de l’association des pêcheurs de Muyinga.
«Cette plante est une calamité, une malédiction, elle se propage très rapidement», déplore Aloys, un autre pêcheur rencontré à Giteranyi. «C’est en 2012 que nous avons vu ces plantes envahir notre lac. Dans un court laps de temps, elle a occupé presque tout le littoral et une partie du lac».
Les conséquences sont fâcheuses : «Nous constatons que la prise de poisson a fortement baissé», explique-t-il, sans donner des chiffres. En effet, ajoute M.Nyandwi, les poissons ne peuvent pas se reproduire dans une zone polluée ou envahie par cette plante malfaisante.
Et d’alerter : « Si rien n’est fait dans l’immédiat, ce lac risque de s’effacer dans moins de cinq ans». Il appelle le gouvernement et les bienfaiteurs à mettre des moyens pour arracher cette plante envahissante.
Pour sa part, Célestin Ngendakumana, Chef de zone Masaka, de la commune Giteranyi, la situation est déplorable: «Tout ce que l’Akagera charrie comme déchets se déverse désormais dans le lac Rweru».
Cet administratif indique que suite aux sédiments, plus de 5 ha du lac Rweru se sont déjà transformés en zone agricole ou occupée par cette plante. Il rappelle que dans les années 2012, le niveau du lac a baissé. « Et c’est à cette époque que l’Akagera a dévié de son lit».
Par ailleurs, poursuit-il, avec la pollution, l’eau potable devient un produit très rare. « Dans notre zone, il y a peu de robinets. Donc, les riverains utilisaient l’eau de ce lac pour la cuisson, la lessive, etc.» Aujourd’hui, s’indigne-t-il, cette eau a une couleur presque jaunâtre et une odeur saumâtre, difficile de l’utiliser.
Or, se désole-t-il, contrairement à la colline Nzove disposant de quelques robinets, la colline Cagakori, de la zone Masaka, commune Giteranyi, avec plus de 5.000 habitants, n’a aucun robinet. « Tout ce monde se rabat sur le lac Rweru, la seule source d’eau. Ces habitants ont besoin d’une aide d’urgence.» Il précise qu’au Burundi, en plus de Giteranyi, la commune de Busoni de la province Kirundo est aussi riveraine de ce lac.
Une question régionale
«Nous avons donné un rapport aux hautes autorités du pays », a répondu Aline Manirabarusha, gouverneure de la province Muyinga, jointe par téléphone. Elle s’est gardée de donner beaucoup de détails.
De son côté, Cyprien Havyarimana, chef d’Antenne de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE) affirme être au courant de cette situation.
«Nous y avons effectué une visite. Et le constat est amer.» Il soutient, à son tour, que la rivière Akagera a effectivement dévié de son lit. D’après lui, tout le mal vient de l’autre côté : «Avant, l’Akagera se déversait directement dans le lac Victoria. »
Côté du littoral burundais, une zone tampon occupée par des herbes fixatrices et fourragères a été créée, ajoute-t-il. Et les pêcheurs et les riverains organisent des travaux de déracinement de cette plante manuellement.
Joint par téléphone, Emmanuel Ndorimana, directeur Eau et Assainissement au ministère de l’Environnement affirme que la question est connue. Seulement, confie-t-il, elle est complexe : « Il s’agit d’une question de frontière entre deux pays. Donc, elle devient régionale».
Pour lui, la solution était facile. Mais, au vu des relations actuelles entre le Burundi et le Rwanda, cela prendra du temps. Et d’essayer de tranquilliser: «Les autorités s’y penchent».
Sommes-nous devenus paresseux intellectuellement et manuellement ? Ikiboko kigaruke ?
@Mutama
Explicitez votre idée svp.
On ne va tout de même pas lire dans votre pensée.
REUSSITE BENINOISE – Green Keeper Africa ou comment utiliser la jacinthe d’eau comme dépolluant
https://lepetitjournal.com/cotonou/a-voir-a-faire/75186-reussite-beninoise-green-keeper-africa-ou-comment-utiliser-la-jacinthe-deau-comme-depolluant
La jacinthe d’eau, un fléau devenu ressource au Bénin
http://www.lesoir.be/archive/recup/1111139/article/demain-terre/biodiversite/2016-02-03/jacinthe-d-eau-un-fleau-devenu-ressource-au-benin
Bénin : Green Keeper Africa innove en exploitant la jacinthe d’au, véritable vermine des rivières et des lacs. Publié le 26 avril 2017 à 14h41
http://www.jeuneafrique.com/mag/426305/societe/benin-green-keeper-africa-innove-exploitant-jacinthe-dau-veritable-vermine-rivieres-lacs/
08/02/16
Bénin: la jacinthe d’eau, source de revenus
https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/environnement/actualites/benin-la-jacinthe-d-eau-source-de-revenus.html
Merci pour les liens. Au lieu de chanter toujours le Rwanda, le Rwanda on devrait faire ces actions
Il est possible d’encadrer la population environnante pour produire une grande quantité de compost avec cette jacinthe d’eau au grand bénéfice des cultures qui sont développées aux alentours de ce lac. N’est-ce pas Monsieur le DPAE de Muyinga?