Notre confrère Emmanuel Nsabimana a quitté le journalisme pour travailler pour le Service National des Renseignements. C’est tout à fait son droit et il faut le respecter.
Dès que l’information sur cette nomination a circulé, au journal Iwacu nous avons reçu beaucoup d’appels, des amis affolés qui nous disaient qu’il allait « révéler les secrets du journal à la Documentation Nationale.» Nous voulons tranquilliser nos amis et nos lecteurs. Emmanuel Nsabimana ne va pas « révéler les secrets du journal Iwacu » pour la simple raison qu’il n’y en a pas. Iwacu n’est pas une officine, c’est un journal normal, avec une rédaction. Lors de la conférence hebdomadaire, le journaliste propose et défend son sujet. En toute transparence. Quand un sujet n’est pas pertinent, bien présenté, la rédaction peut le refuser. Emmanuel Nsabimana qui a dirigé la rédaction française sait très bien comment on travaille. Certains affirment que notre ancien confrère était un « infiltré et travaillait pour les services de renseignements depuis longtemps. » Je n’ose pas lui faire cette injure. En ce qui me concerne, j’ai bien travaillé avec Emmanuel Nsabimana, en toute confiance. C’était un journaliste (malheureusement c’est au passé qu’il faut parler), compétent, brillant, très cultivé, sociable. On avait beaucoup misé sur lui et le journal Iwacu l’avait même envoyé en formation en France… Mais c’est comme ça. Bien entendu, on comprend que cette nomination peut troubler certains. Emmanuel Nsabimana a été longtemps journaliste, à ce titre il avait un grand réseau, des « sources » comme on dit dans notre jargon. Espérons qu’il saura protéger l’identité ceux qui, pendant longtemps, lui ont donné des infos. C’est à lui de gérer avec sa conscience. Emmanuel connaît très bien les médias, la société civile. Peut-être devrions nous voir positivement cette migration vers les renseignements. Les relations entre le SNR et les médias sont exécrables, peut-être que la présence d’un ancien journaliste dans la boîte pourrait contribuer à la détente. On ne sait pas, on verra avec le temps. Feu Laurent Ndayuhurume disait que « le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir. » A Iwacu, nous lui disons au revoir et bonne chance.