Mercredi 17 juillet 2024

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Le journal Iwacu sombre-t-il dans le ntacoïsme ? C’est l’avis d’un lecteur, qui explique longuement son avis …

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le journal Iwacu sombre-t-il dans le ntacoïsme ? C’est l’avis d’un lecteur, qui explique longuement son avis …

Chers lecteurs et amis du Journal Iwacu, fidèles au débat contradictoire, équilibré, argumenté et respectueux de l’autre, la racine de toute vraie démocratie, nous vous proposons cette longue publication de M. Jean Charles Nkanganyi. L’ex vice-président du Conseil National de la Communication, qui se définit comme un " fidèle lecteur d’Iwacu ", nous trouve des défauts qu’il résume ainsi : Ou est le sérieux et la rigueur dans les écrits du journal Iwacu ? Ou est la différence et le piment ? J’espère me tromper mais il semble que le journal et le magazine Iwacu aient choisi de vivre et de pratiquer le laxisme [le {ntacoisme} ->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3216] ambiant, récemment décrié par M. Rugero. Le débat est ouvert !

Fidèle lecteur du Groupe Iwacu, je partage mon commentaire sur plusieurs articles récents du journal et magazine, notamment concernant le M23, la Commission Nationale Terres et Autres Biens (CNTB) qu’il faudrait, à mon humble avis, renommer en Commission Nationale de Restitution/Compensation des Terres et Autres Biens (cas de l’Hôtel Sun Safari), le recrutement au poste technique de Secrétaire Permanent (Article de Mr. Kabuto), l’article de Mr. Muganga comme “consultant” sur la politique monétaire BRB et les écrits en excellente « langue de bois » de l’Hon. Ngendahayo sur divers sujets inintéressants.

Tout d’abord, j’offre mes compliments à tous ceux qui écrivent vos articles. En effet, je soutiens les efforts et les succès du Groupe Iwacu, car vous faites plus que votre part pour que notre pays soit le meilleur possible pour tous. Néanmoins, en tant que fan et lecteur, je vous dois le respect et la franchise de dire que le Journal Iwacu et son magazine manquent actuellement la rigueur et le sérieux nécessaires pour créer ou justifier l’engouement “populaire” pour la lecture de votre/notre journal.

A ce stade, le risque est que le journal et le Magazine Iwacu tombent dans [le  {ntacoisme} décrié récemment dans votre journal par le journaliste Roland Rugero->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3216]. Voici pourquoi :

Reportage dans le fief du M23 : [lire l’intégralité de la critique ici->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4066]

Pour illustrer mon propos sur le manque de rigueur de la part de votre magazine, je trouve trop léger que le reportage sur le “fief du M23” ne mentionne pas du tout le contenu du [rapport du Groupe d’Experts sur le Congo du Conseil de Sécurité des Nations-Unies->http://www.un.org/french/sc/committees/1533/experts.shtml], travail qui est à l’origine de la condamnation unanime internationale contre le M23 …

Votre magazine s’interroge sur l’ « adhésion ou la résignation » des populations dans les territoires « conquis » par le M23 : cette question fait froid au dos, parce que les vrais leaders de cette rébellion du M23, révélés par le rapport de l’ONU, sont de graves criminels de guerre, quasi génocidaires: le mot « adhésion » ne peut pas venir à l’esprit pour décrire le sort de ces populations Congolaises prises en otage : plus de 200 000 citoyens Congolais ont fui les conquêtes du M23 et sont des refugiés/déplacés internes dans leur propre pays.

Poseriez-vous cette même question à propos des populations dans les territoires « conquis » par Kony du LRA ou les FDRL, qui sont tous des groupes dirigés par des criminels recherchés génocidaires ? Je suis certain qu’Iwacu n’aurait pas osé poser cette question, une question qui fait de la peine, si vous aviez pris le soin de lire le rapport de l’ONU sur le M23. En effet, la condamnation internationale du M23 ne tire pas son origine des rapports de Human Rights Watch, comme votre reportage semble le faire croire.

Quand on lit dans le journal Iwacu des affirmations comme « … les reporters ont découvert un pays calme, une population paisible qui semble bien cohabiter avec les rebelles … les responsables du mouvement sont efficaces …. », ce sont des propos d’une terrible légèreté qui provoque un sentiment d’impatience, d’incrédulité devant tant d’incompétence et un peu de pitié pour le journaliste. Populations paisibles, alors que 200 000 congolais sont sans abris et ont fui l’avancée du M23 ?!

M. Muganga comme « consultant » sur la politique monétaire : [lire l’intégralité de la critique ici …->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4068]

M. Muganga, avec tout le respect qu’on lui doit, est un ex-ministre du Commerce, sous un régime dirigiste monopartite, et dont toutes les créations commerciales étatiques sous Bagaza ont fait faillite de son temps (ONC, Office National du Commerce, ONIMAC, Office National d’Importation des Matériaux de Construction, etc.). On peut conclure, sans se tromper, qui il a ainsi participé à ruiner l’économie du Burundi : il ne peut donc pas, raisonnablement, être présenté comme « expert consultant » économiste aux lecteurs d’un journal sérieux.

Le Journal Iwacu ne le présente même pas comme professeur d’une université locale. Par contre, en tant que simple lecteur, je ne trouverais pas d’objection que vous ouvriez les colonnes du Journal Iwacu à un ex-ministre des finances ou un ex-président de la BRB sur le sujet de la politique monétaire de la Banque Centrale. D’ailleurs, le Ministre des finances de cette période était Monsieur Ngenzi.

En lisant votre journal, on est étonné de lire que Monsieur Muganga semble dire que tout allait bien en 1980 et que c’est l’”ajustement structurel” prôné par la Banque Mondiale qui a tout gâché, notamment le contrôle de la monnaie et les taux d’intérêt…C’est incroyable de lire cela dans un journal actuel … mais peut-être, très amnésique : quelle fut la dévaluation du Franc Bu pendant les dix ans du régime Babaza ? Une dévaluation de 100% de la monnaie Burundaise, 1 USD passant de 50 Fbu à 100 Fbu : du simple au double. Les ministres du régime Bagaza ont accepté l’ « ajustement structurel » parce qu’ils avaient mis le pays en faillite et en difficultés financières et la Banque Mondiale venait à leur secours.

L’Hon. Ngendahayo et la langue de bois du panafricanisme : [lire l’intégralité de la critique ici …->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4069]

Tout récemment, en politique internationale, Hon. Ngendahayo s’est plaint de la chute de Khadafi et de l’ingérence internationale (occidentale) dans les conflits africains, comme en Libye, etc., alors que nous savons très bien que l’initiation et la continuation de l’expérience démocratique multipartite au Burundi, comme en Libye, a été et est toujours sujette au soutien international, et surtout occidental, sinon c’est la casse entre frères africains .…
Les rescapés des putschs au Burundi, notamment en 1993, fuyaient se protéger vers les ambassades des USA ou de la France. Pourquoi personne ne se dirigeait vers l’ambassade de Chine ou de la Libye de Khadafi ?

Khadafi avait des milliers de soldats libyens présents en Ouganda en soutien à Idi Amin, le dictateur de l’Ouganda, pour envahir la partie nord de la Tanzanie de Nyerere, annexant une partie du nord de la Tanzanie (Akagera) : c’est de l’histoire récente. Les Libyens se sont battus militairement en Ouganda contre la Tanzanie, ils y ont été tues et faits prisonniers … L’armée de Nyerere a pris le dessus, et arma les rebelles ougandais : l’armée victorieuse tanzanienne entra à Kampala, captura 500 soldats de Khadafi et chassa Idi Amin. Personne n’oublie non plus l’annexion du nord du Tchad par Khadafi : c’est au prix d’une longue guerre menée par le Tchad, contre la Libye qu’au bout de longues années de guerre, le Tchad soutenu par les Occidentaux a vaincu Khadafi et a ainsi pu libérer la bande d’Aouzou riche en pétrole. Aujourd’hui, quelles larmes de crocodiles pour un panafricanisme de langue du bois ?

CNTB : Restitution ou compensation, cas de l’Hôtel Sun Safari : [lire l’intégralité de la contribution ici …->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4065]

Après avoir appris que la CNTB vient d’interdire la poursuite du chantier de l’Hôtel Sun Safari, qui appartient à l’homme d’affaire Mr. Sion, et cela suite à une plainte des héritiers / orphelins de 1972, je me suis dis que la CNTB pourrait créer de nouvelles victimes actuelles : au contraire, sans déshabiller Saint Paul pour habiller Saint Pierre, la CNTB devrait s’inspirer des Commissions similaires en Afrique et en Europe. Faire des voyages d’étude et échanges d’expérience, se doter d’un département juridique conséquent pour éviter des erreurs de droit, flagrants.

En effet, aussitôt que le rôle et la responsabilité de l’Etat sont établis dans la spoliation ou l’expropriation des biens des citoyens, comme ce fut le cas dans le document du Conseil de Guerre de 1972, dont l’exécution des saisies fut faite par le Ministre de la Justice de l’époque (M. Mpozagara), le Président du CNTB devrait réclamer que l’Etat constitue immédiatement un Fonds de Compensation des victimes.
Il y a continuité de l’Etat: autant on accuse l’Etat de perpétrer un génocide, autant l’Etat doit assumer et réparer les conséquences de ses actes.

Recrutement au « poste technique » de Secrétaire Permanent[ : lire l’intégralité de la contribution ici->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4070]

Je termine en souhaitant compléter Monsieur Kabuto en ce qui concerne la « lacune » du recrutement du “poste technique” de Secrétaire Permanent. En effet, comme tout poste technique, la méthode de recrutement à ce poste technique est indiquée dans la Loi 1/09 du 17 mars 2005 Portant distinction de Fonctions Politiques des Fonctions Techniques.
Les critères et les modalités de recrutement sont clairs et indiqués aux articles 6 et surtout article 7, notamment “diplôme universitaire, appel à candidature avec description du poste, dépôt des candidatures auprès du cabinet du ministre, etc.etc.. Vous pouvez télécharger cette loi sur [le site de l’Assemblée Nationale->http://www.assemblee.bi/].

Le “hic” avec cette loi réside dans le manque du décret d’application, à savoir, la mention qu’“un décret fixe la procédure de désignation des membres de la commission … et le mode de fonctionnement”. Cette loi date du Président Ndayizeye, et il n’a pas jugé bon de sortir ce décret d’application, et aujourd’hui, les services habilites, au niveau de la Présidence, devrait prendre le courage à deux mains et sortir ce décret d’application longtemps attendu.

Le Journal Iwacu et l’histoire de la dame « Ressuscitée » de Ruyigi ou … Muyinga ?

Pour conclure sur le {ntacoisme} ambiant, il y a une année, le journal Iwacu titrait “miracle ou sorcellerie”, à propos de la présumée résurrection d’une dame de Ruyigi. A ce moment, je protestais qu’il fallait plutôt ouvrir les choix des lecteurs: “miracle, sorcellerie ou escroquerie”. Le temps m’a donné raison, il y avait escroquerie.
Je propose que le Journal Iwacu se rende à l’Hôpital psychiatrique Legentil, pour visiter le docteur directeur, un « frère », un religieux, directeur de l’hôpital, pour qu’il vous éclaire sur l’aboutissement final de l’affaire de la dame soi-disant ressuscitée par miracle ou sorcellerie.
Ainsi, comme prévisible, la dame a retrouvée sa vraie famille et ses parents biologiques à Muyinga, Kobero. Toute l’histoire de « résurrection » était entièrement fausse.

Pour le moment, le journal Iwacu semble manquer , dans ces reportages ou dans le choix des “consultants”, l’effort nécessaire d’interrogation permanente, et partant la rigueur nécessaire pour éclairer les lecteurs sur les faits, en poursuite de la vérité ou des vérités économiques, sociales ou politiques.

La célèbre chanson reggae interroge la justice: {« intahe-intahe-iri heehe ? »}, et moi, fidel lecteur, humblement, je demande pardon aux amis du Groupe Iwacu, quand je m’interroge : « Ou est le sérieux et la rigueur dans les écrits du journal Iwacu ? Ou est la différence et le piment ? J’espère me tromper mais il semble que le journal et le magazine Iwacu aient choisi de vivre et de pratiquer le laxisme et le {ntacoisme} ambiant, récemment décrié par M. Rugero.

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