Lancement du Projet d’Observatoire du transport (TOP) du Corridor Nord. Objectif : transformer le Corridor Nord en pole de développement économique.
<doc6516|left>Le GPS, un système de positionnement mondial pour recueillir des données plus précises sur un échantillon plus large de transporteurs, va améliorer les transports. « Ce projet est un outil important dans l’amélioration de la performance du Corridor Nord », a souligné Abraham James Byandala, ministre ougandais des Travaux et du Transport et président du Conseil des ministres de l’Autorité de coordination de transit du Corridor Nord (ACTT-CN). C’était jeudi 6 décembre 2012 à Nyali International Beach Hotel, Mombasa, lors d’une réunion des principaux intervenants dans le domaine du transport du Corridor.
En effet, selon Donat Bagula, secrétaire exécutif de l’ACTT-CN, le système GPS capte les données sur la date et l’heure de chaque arrêt du voyage, son emplacement géographique, le temps de conduite et d’arrêt, la distance parcourue et le temps de conduite.
Les pays membres de l’ACTT-CN ont fait un constat: les coûts élevés des transports, les nombreuses barrières non tarifaires, les retards et les dépenses administratives connexes sur la chaîne logistique de transport se répercutent sur le consommateur final des marchandises dans les Etats membres (Burundi, Kenya, Ouganda, RD Congo, Rwanda).
Améliorer les performances du Corridor Nord déboucherait à une diminution des coûts de transport. Avec l’effet direct d’une baisse des prix des marchandises dans ces pays. Ainsi, au port de Mombasa, le projet compte réduire le temps du cargo (le temps pris depuis l’arrivée jusqu’au déchargement du container) de 10 jours à 1 journée, ont souligné les ministres en charge du Transport dans la région. Lors de cette réunion, le Soudan du Sud a été admis comme nouveau membre de l’ACTT-CN.
Attentes des transporteurs
Melchiade Niyonzima le président de l’Association des transporteurs internationaux burundais (ATIB) évoque quelques avantages depuis l’entrée du Burundi au Corridor Nord. C’est notamment la mise en place d’un seul poste de contrôle (one stop border post) à Gasenyi, frontière entre le Burundi et le Rwanda.
Toutefois, des défis ne manquent pas. M. Niyonzima indique que le mauvais état des routes cause parfois des pannes des camions. D’après lui, les barrières non tarifaires ont une incidence négative sur le transport international. Un autre grand problème chez les transporteurs internationaux, selon Niyonzima, c’est le système de péage routier. Il explique : un camion burundais paie 500 dollars pour entrer en Tanzanie alors que celui de la Tanzanie qui entre au Burundi ne paie que 152 dollars. Pour faire face à ces défis Melchiade Niyonzima propose l’harmonisation et la rationalisation des politiques et cadres légaux pour la facilitation du transport et du commerce.
George William Kidima, transporteur qui représente les commerçants ougandais à Mombasa, est du même avis. Il indique que certains pays ouvrent les containers ou les camions et des objets disparaissent. George Kidima demande que les résolutions de cette réunion se concrétisent dans tous les pays. « La tendance c’est de conserver dans les tiroirs toutes ces bonnes intentions dès fin de la rencontre. » Il demande aux ministres en charge des travaux publics d’être plus exigeants envers les sociétés qui construisent les routes. Et de s’interroger : « Pourquoi les routes des pays occidentaux durent plus longtemps que celles de l’Afrique ? » L’homme d’affaires ougandais insiste sur la promotion de l’harmonisation des documents et procédures douaniers.
Les appareils GPS sont au nombre de 100, jusqu’à présent. Ils ont été acquis avec l’appui de TMEA, et sont de type enregistreur des données. Aucune intervention humaine n’est nécessaire lorsque l’appareil est installé dans le camion. Le chauffeur est seulement requis de veiller à ce que l’unité ne se perde pas. Les indicateurs qui peuvent être produits à partir des données recueillies comprennent notamment :
– Nombre de postes de contrôle, NCP (pont bascule, police, douanes, péage routier) par pays et par route;
– Temps de transit par itinéraire et par mode de transport (par pays);
– Temps de transit du point d’origine jusqu’ à destination par pays;
– Temps de traversée du post frontalier;
– Temps de traversée de pont bascule;
– Temps de transit dans le port intérieur.