De part son intitulé, « Tu n’auras pas de paix tant que tu vivras, l’escalade de la violence politique au Burundi », ce rapport de Human Rights Watch (HRW) constitue, aux yeux du gouvernement, une véritable déclaration de guerre au peuple burundais. Les propos ont été tenus durant ce weekend par le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba.
Les opposants au pouvoir de Bujumbura, certains médias et activistes de la société civile sont les » véritables rédacteurs de ce rapport sur lequel Human Rigths Watch ne fait qu’apposer sa signature comme couverture », avance M. Nzobonariba, qui évoque » la régularité même de la parution ainsi que des personnalités qu’on retrouve dans tous les rapports accablants sur le Burundi rédigés par les associations et publiés par Human Rights Watch « , précise-t-il. Tous ce monde-là est, selon le porte-parole du gouvernement, ligués pour ternir l’image du pays, déformer l’image du Burundi par la manipulation, le mensonge, la déformation des faits. Car, souligne Philippe Nzobonariba, » les auteurs de ces rapports sont persuadés que l’usage de la force qui était la première option n’est plus possible actuellement au Burundi. » Ayant, poursuit-il, » pris l’option de jouer sur les thèmes sensibles aux yeux de la Communauté internationale comme les droits de l’homme, la corruption, la bonne gouvernance, la justice « , … les opposants aux institutions élues par le peuple burundais » en usent comme des terrains convoités pour attirer la sympathie des bailleurs de fonds et disqualifier les adversaires politiques qu’on n’ose pas affronter sur la voie démocratique. » Le porte-parole du gouvernement burundais s’interroge ainsi que le timing de publication de ce rapport de HRW, » juste au lendemain où le Chef de l’Etat venait d’obtenir [la première place au classement des présidents africains appréciés par leurs populations et surtout, » à deux mois exactement de la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance, où les Burundais se préparent à [présenter avec fierté les réalisations menées sous la présidence des institutions dont elle s’est démocratiquement dotée : une façon de vouloir saboter un grand événement comme l’ONG tenta de le faire, heureusement sans succès, lors des élections de mai 2010. » Se montrant très sensible sur la mention des forces de l’ordre burundaises dans le rapport de la HRW, M. Nzobonariba pointe » un rapport qui dénigre les Forces de sécurité burundaises au moment où toute la Communauté internationale reconnaît leur professionnalisme et les félicite pour la qualité de leurs prestations dans leur mission de maintient de la paix à travers le monde, en Somalie, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Soudan, en Haïti et ailleurs. » D’autant, tient-il à souligner, » qu’il ne s’agit pas du premier dénigrement puisque, à la veille des élections de mai 2010, Human Rights Watch traitait les forces de sécurité burundaises d’incapables d’assurer la protection des élections, et même d’être responsables de l’insécurité qui pesait sur les scrutins. » Quant au contenu de ces rapports de Human Rights Watch sur le Burundi, » la plupart des victimes présentées relèvent de la manipulation politique parce il s’agit d’un amalgame savamment entretenu entre les victimes de règlements de compte à caractère familial, foncier, politique, bavures policière, et autres ; et chaque décès reçoit automatiquement la connotation politique, rapidement propagés par une machine mise en place par certaines ONG qui par la suite s’approprient la paternité des recherches qu’ils n’ont jamais effectuées. » Le dernier cas [étant le dernier rapport de HRW… Et » alors que les rapports précédents [de HRW] étaient perçus par le Gouvernement du Burundi comme de simples signes de provocation », le dernier est, selon le porte-parole du gouvernement, » une véritable déclaration de guerre au peuple burundais, condamné selon l’ONG, à disparaître s’il persiste à vivre avec les dirigeants qu’il a choisis lors des dernières élections. » Et d’annoncer que le gouvernement prend au sérieux » cette dangereuse prophétie, surtout lorsqu’elle provient d’une organisation de renommée internationale comme Human Rights Watch. » Mais au final, conclue Philippe Nzobonariba au nom du gouvernement burundais, » la prophétie de l’organisation Human Rights Watch, {Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras} n’aura pas lieu, car, la paix est là, elle est venue de loin et après de nombreux sacrifices. Pour le gouvernement, le message au peuple burundais est clair : Non seulement tu vivras, mais tu vivras dans la paix. »