Jeudi 5 septembre. Vers 10h, sur la RN1 au niveau du rond-point communément appelé Iwabo w’abantu, situé dans la zone de Kamenge de la mairie de Bujumbura. Des familles composées particulièrement de femmes et d’enfants, sont sur place. Des bus les y attendaient pour les ramener sur leurs colllines d’origine.
Un agent du ministère en charge des Affaires sociales vérifie les noms sur la fiche d’identification. Ils doivent correspondre à ceux figurant sur la carte nationale d’identité.
Agnès Girukwishaka, originaire de la commune Muhanga en province Kayanza, a fallu rater le voyage de retour sur sa colline. Son identification était irrégulière.
Certains étaient commerçants ambulants, domestiques. D’autres avaient du travail à la tâche. Ils se disent tous fiers de retourner chez eux après beaucoup d’années dans la ville de Bujumbura.
Joséphine Hatungimana, originaire de Ngozi, vient de passer 12 ans à Bujumbura. Venue pour exercer le travail de domestique, elle s’y est mariée et après, elle a été abandonnée par son mari avec ses trois enfants. «J’ai décidé de retourner à l’intérieur du pays parce que la vie devenait de plus en plus intenable. J’espère que je pourrais cultiver, élever du petit bétail ou faire de petit commerce».
Même son de cloche chez Vianney Habiyaremye, originaire aussi de la province de Ngozi : «Je viens de passer 7 ans en faisant des travaux à la tâche, ce qui n’était plus d’ailleurs possible. J’ai toujours cherché à retourner chez moi mais les frais de transport me faisaient défaut». Il appelle les autres qui vivent dans la ville de Bujumbura sans rien faire à les emboîter le pas.
Chaque ménage va bénéficier de 25 kg de riz, de 2 houes et de 50 mille Fbu de la part du ministère des Affaires sociales une fois arrivé dans leurs communes d’origine. Il est prévu que 300 ménages soient réintégrés sur leurs collines d’origine.