Samedi 23 novembre 2024

Politique

Le glas sonne-t-il pour Amizero y’Abarundi ?

18/08/2015 11

Dès l’entrée d’Agathon Rwasa et son équipe à Kigobe, beaucoup ont annoncé la fin d’Amizero y’Abarundi. Une mort que rejette la direction de l’Uprona dans cette coalition, mais qui ne semble pas gêner le FNL.

Pour les upronistes d’Amizero y’Abarundi, il n’est pas question d’entrer dans des institutions issues de la mascarade électorale
Pour les upronistes d’Amizero y’Abarundi, il n’est pas question d’entrer dans des institutions issues de la mascarade électorale

« Agathon Rwasa n’a pas tenu parole », a annoncé Charles Nditije quand Agathon Rwasa a décidé d’intégrer l’Assemblée nationale. Pour M. Nditije, Agathon Rwasa, président du FNL, a dit une chose et fait son contraire. « Il a dit qu’il ne reconnaît pas les résultats de tous les scrutins et pourtant, il a siégé. » Les deux hommes sont respectivement présidents de l’Uprona et du FNL, mais non reconnus par le ministère de l’Intérieur, et forment la coalition Amizero y’Abarundi, deuxième dans les dernières élections après le Cndd-Fdd.

Le porte-parole de l’Uprona pro Nditije, Tatien Sibomana, a presque annoncé la scission d’Amizero y’Abarundi : « Nous ne pouvons pas parler de scission au sein de cette coalition, mais c’est presque cela.»

Pourtant, Charles Nditije semble y croire encore. Malgré l’entrée d’Agathon Rwasa à l’Assemblée nationale, il rappelle que ce dernier dit à qui veut l’entendre qu’il n’est pas question qu’il entre dans un gouvernement non négocié qui n’aura pas pour tâche principale de préparer de nouvelles élections. Il réaffirme donc que la coalition reste et les contacts continuent avec Agathon Rwasa.

Une coalition ou des indépendants ?

Avec l’entrée d’Agathon Rwasa et ses fidèles à l’Assemblée nationale, beaucoup ont parié sur la fin de la coalition Amizero y’Abarundi
Avec l’entrée d’Agathon Rwasa et ses fidèles à l’Assemblée nationale, beaucoup ont parié sur la fin de la coalition Amizero y’Abarundi

« Ce n’est pas une coalition, qui est un rassemblement momentané de deux ou plusieurs partis politiques en vue de poursuivre un ou plusieurs objectifs communs. Même si le FNL et l’Uprona sont des partis politiques, pour nous, ils ne le sont pas aux yeux du ministère de l’Intérieur », indique, cependant, sous anonymat, un membre du FNL d’Amizero y’Abarundi. Car, explique-t-il, la liste présentée aux législatives était une liste d’indépendants « Les indépendants de l’espoir », « Amizero y’Abarundi » en kirundi. Pour lui, en se présentant comme indépendants, on renonce momentanément à la qualité de parti politique. Après les élections, précise notre source, rien n’empêche ceux qui ont été élus comme indépendants de réintégrer leurs partis politiques d’origine.

Ce que ne nie pas Charles Nditije. « Le problème se trouve peut-être au niveau de la composition du gouvernement puisqu’on dit que le gouvernement est ouvert aux partis politiques », remarque M.Nditije.

Pas de coalition sans nous…

Néanmoins, il persiste et signe que le parti Uprona reste dans Amizero y’Abarundi, dont il reste une composante importante. « Si nous ne sommes plus dedans, Rwasa ne peut pas dire qu’il reste seul avec cette coalition, même si au niveau des procédures électorales, la coalition, qu’elle soit d’indépendants ou de partis politiques, est pilotée par une personnalité. » Il ajoute, cependant, que si demain Agathon Rwasa entre au gouvernement, la question de leur participation à cette coalition se posera. « Si l’une des deux parties quitte cette coalition, en toute objectivité, elle n’existera plus, il ne restera que le FNL. »

Evariste Ngayimpenda, vice-président de l’Uprona pro Nditije, reconnaît que certains upronistes sont pour l’entrée du parti dans les institutions pour mieux s’opposer au régime. Tandis que d’autres considèrent que ce serait une trahison. « L’Uprona est un parti avec une dynamique démocratique, toutes les opinions sont entendues. Mais la ligne de l’Uprona est de ne pas participer dans des institutions non reconnues et issues des élections que nous avons rejetées. Tous les membres s’y conforment, sauf un ou deux que nous essayons de ramener au bercail. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Safari

    @[Après les élections, précise notre source, rien n’empêche ceux qui ont été élus comme indépendants de réintégrer leurs partis politiques d’origine.] – Rédaction

    Quels partis politiques d’origine ??? À moins qu’il parle du FNL-Bigirimana, sinon le FNL-Rwasa ne peut siéger aujourd’hui à Kigobe kuko ntiyiyandikishije mu matora. Autrement dit, les députés pro-Rwasa siégeront comme indépendants jusqu’à nouvel ordre! Les eclure ou les garder dans Amizero y’abarundi ne change rien sur leur rôle et titre de député à Kigobe…

  2. Pioneer

    1. La question d’Amizero est sans objet dans le contexte politico-securitaire burundais. L’Uprona legitime a des convictions qu’il ne peut trahir, a aucun prix.
    2. Ces histoires de Kajaga/Kigobe que recite quotidiennement les DDs n’amochent que les rachitiques. A l’Uprona, nous ne sommes pas demandeurs d’emploi; surtout pas aupres des DD.
    3. Disons-le sans detour: Ce ne sont pas ces platrages ethniques en cours dans les deux chambres du parlement (et bientot a l’executif) qui vont ramener la paix. Nous sommes aujourd’hui dans une periode similaire a celle pre-Arusha.
    4. Nous devons NEGOCIER la PAIX. Cela veut dire:
    a) que les leaders civils, politiques et militaires en exil (de Maggy a Vital, en passant par, Radjabu, Ndindi, Nzabampema, Nyangoma, Sinduhije, Niyombare, Habarugira, Manassé,etc) doivent rentrer libres.
    b) que les militaires emprisonnés dans la tentative de coup d’Etat doivent etre libérés et reintegrer leurs postes. S’opposer à une violation de la constitution n’est pas un crime.
    c) Que les equilibres dans le COMMANDEMENT des FDN doivent etre retablis. Une question sensible a ne pas trivialiser.
    5. Ensuite, nous devons organiser des ELECTIONS CREDIBLES au terme desquels SEULS les gagnants rentreront dans les institutions. L’Uprona prendra part a ces elections, SEUL ou en COALITION. Nous ne sommes PAS demandeur d’Alliance.
    6. Cette histoire de GOUVERNEMENT D’UNION est une INSULTE au peuple Burundais. Nous voulons un GOUVERNEMENT ELU SELON LES REGLES DE L’ART. Rien de MOINS, …..ET RIEN DE PLUS. Les autres bricolages ouvrent la voie a l’inconnu.

    • Carthage

      Ouh. Espérons qu’o trouvera un producteur de cinéma pour ce joli scénario. Mais bonne chance .

      • Honorable

        “Qui est-ce?” s,en regalera. En attendant, Alain Nyamitwe vend, a coup de sourires, cette heresie politique a la communauté internationale. Si tu es a Bruxelles ce weekend, demande a Willy, son petit frere, s’ils prevoient aussi un parlement d’union. Et, pourquoi pas, une union du parlement et du gouvernement! Il ne manquera que les “tele-voyants” pour completer la fameuse trilogie.

  3. Jean-Pierre Ayuhu

    Chers compatriotes politiciens,

    Entre l’imprononçable  » CNARED » (peut-être un mot ahmalique ou tigrigna ?), le confus « ADC-Ikibiri » et le « AMIZERO Y’ABARUNDI », que peut s’attendre le peuple dans cet imbroglio de coalitions, les unes plus contre-nature que les autres; avec des idéologies difficiles à cerner et à comprendre….
    CNARED, avec Léonard Nyangoma, président de la république du Burundi avant l’heure ( voir hymne national joué pour lui avant de s’adresser, croit-il, à la nation!); « ADC-Ikibiri », bientôt « ADC-Ikibi » pour avoir fait comprendre au peuple que l’opposition est en marche, solidaire, depuis 5 ans, pour corriger les errements du pouvoir. Bonjour l’inaction! Et enfin cet espoir d’un jour à travers « AMIZERO Y’ABARUNDI », qui aura duré le temps des illusions avant de voler en éclats!
    Et l’on s’autorise encore à spéculer sur qui est traitre, celui qui ne l’est pas, le gentil et le méchant, etc…Nous sommes dans un contexte où « sauve qui peut », autrement « bayatereye hejuru, umwe asama ayiwe « …
    Et puisque « un brindille ne chatouille pas l’oeil qu’une fois » car après, l’on fait attention, Nditije et ses amis s’attendaient à ce que Rwasa joue la même naïveté politique d’il y a cinq ans…Là, l’Uprona l’avait joué à la « BUZIRE NDABWIRIRE » avec son maintien dans les institutions et le boycott de Rwasa. Ajourd’hui, c’est l’arroseur arrosé!
    Irambire ba politiciens!.

  4. Kaganji

    La politique c’est l’art de mentir mes chers amis!!En 2010 vous l’avez jouer un tour, Maintenant c’était son tour à se venger. pourquoi ce mot vous l’ aimez pas alors que ce n’est pas vous qui l’a inventé?? Et pourtant vous utilisent couramment!!!!

  5. salatori

    La vrai question est de savoir si même l’Uprona mérite sa place dans le futur gouvernement d’union nationale , au vu de leur résultat aux dernière élections c’est plus qu’une aubaine pour eux d’avoir une place dans ce gouvernement

    • Gakomero

      A mon avis, pour une certaine classe politique, si ce n’ est pas toute la classe, une entree dans les institutions, suppose un poste (avec tous les avantages y relatif), les convictions et la ligne politique viennent apres ou peut etre jamais.
      C’ est toute la problematique de certains politiciens bdais, dire une chose et 2 heures apres vouloir son contraire
      Pour le cas de Rwasa, apres des annees au placard, il va desormais goutter au pouvoir, lui qui est reste longtemps en arriere suiste essentiellement a son entetemment.
      La questoin qui me revient: De quel homme ( ou femme) le Bdi a besoin pour traverser cette grande crise?

      • Baobab

        @Gakomero
        « La questoin qui me revient: De quel homme ( ou femme) le Bdi a besoin pour traverser cette grande crise? »
        L’homme providentiel! Nous l’attendons depuis 1962! Gardons l’espoir! Les juifs attendent leur messie depuis 2000 ans! Et ils y croient encore. Pourquoi pas nous!

      • Rugwe

        Rwasa s’est battu avec ses convictions en refusant d’entrer dans le système qu’il ne croyait pas (selon ses mots). S’il a decidé d’y entrer maintenant, alors que c’était vraiment le moment de ne pas y entrer, cela montre combien il est fatigué et combien l’homme de guerre a souffert.

    • Stan Siyomana

      @salatori: »La vrai question est de savoir si meme l’Uprona merite sa place dans le future gouvernement d’union nationale… »
      Le parti UPRONA etant percu (a tors ou a raison, tant sur le plan international qu’a l’interieur du pays) comme representant les interets de la communaute Tutsi au Burundi (puisque parfois, il faut dire les choses crument), et puisque ce ne sont pas seulement les resultats peu spectaculaires de l’UPRONA-aile Concilie Nibigira lors des elections du » 3 eme mandat » (alors que cette aile avait ete concue/promue/soutenue /brain child par le Gouvernement-meme) qui ont montre combien il est difficile de manipuler les choses quand il s’agit d’appliquer/respecter les quotas (ethniques? puisqu’ici aussi il faut dire les choses crument) des ACCORDS DE PAIX (AH OUI, ENTRE BURUNDAIS!!!) D’ARUSHA DE 2000:
      AVOIR L’UPRONA-AILE CHARLES NDITIJE/(AILE DURE?) « dans le futur gouvernement d’union nationale » serait (aussi?/PLUTOT?) une aubaine pour le pouvoir de Bujumbur
      a qui croirait ainsi demontrer AU PEUPLE DU BEAU PAYS DE MWEZI GISABO, a l’East African Community, a l’Union Africaine et a TOUTE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE, qu’il respecte encore les Accords historiques inter-burundais d’Arusha.

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