Ce cadre d’échange réunissant l’ensemble de la classe politique burundaise sous les auspices du Bureau des Nations Unies au Burundi est une bonne initiative. Le Forum pour le renforcement de la société civile se félicite de ce dialogue renoué.
<doc7373|right>Même s’il se dit optimiste, le délégué général du FORSC, Pacifique Nininahazwe semble toucher du bois : « Pourvu que ce dialogue qu’on a toujours demandé depuis longtemps soit franc et que cette classe politique s’attaque aux grands défis politiques ». Pour cet acteur de la société civile, il faut que le cadre légal des élections de 2015 soit bien défini et assaini : « Les lacunes constatées en 2010 dans le Code électoral doivent être revues, notamment cette question exprimée par la plupart des partis d’opposition d’un bulletin unique », fait savoir Pacifique Nininahazwe.
Autre préoccupation soulevée par le délégué général du FORSC : les projets de loi sur les libertés publiques. Selon lui, l’espace s’amenuise de plus en plus, « il faut que ces politiciens réunis dans les enceintes du BNUB échangent sur cette question et proposent des solutions ». D’après lui, il y a ces derniers jours des initiatives légales comme ce projet de loi sur la presse, le projet de loi portant statut de l’opposition, le projet de loi portant cadre organique des Associations sans but lucratif et le projet de loi portant règlementation des manifestations sur la voie publique et réunions publiques, qui risquent de limiter les libertés publiques et par voie de conséquence être de véritables entraves au processus électoral.
Des propos qui rappellent l[‘analyse de Parfait Onanga-Anyanga, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Burundi->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4802].
Par ailleurs, le délégué général du Forsc revient sur l’aspect financement des partis politiques d’opposition, [reprenant les mots d’Alexis Sinduhije de ce dimanche->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5016] : « Le parti au pouvoir est très riche au moment où les partis d’opposition croupissent dans la misère. Il faut que ces derniers soient financés afin d’avoir une compétition juste », fait savoir Pacifique Nininahazwe. Il a une proposition : « Il faudrait que ce soit un financement public transparent avec des balises pour éviter des aventuriers comme on n’en a vu dans le passé. Il faut également que différents candidats soient financés pour qu’ils puissent avoir des moyens afin d’aller sur terrain et rencontrer la population ».
Parmi les craintes exprimées par le délégué général du FORSC, figure aussi la question de la sécurité des acteurs politiques de l’opposition et la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation : « Ce sont des questions à analyser, il faut que ces politiciens soient protégés. Cette classe politique doit également se prononcer sur le moment de la mise sur pied de la CVR, si c’est avant ou après les élections. La sérénité doit primer dans ce processus », conclut Pacifique Nininahazwe, le délégué général du FORSC.