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 » Le FORSC n’a pas d’ethnie ! « 

05/05/2013 Commentaires fermés sur  » Le FORSC n’a pas d’ethnie ! « 

Selon [le site Nyabusorongo->http://nyabusorongo.org/], la composition du FORSC est mono ethnique. Pour le délégué général du forum et son adjoint, " ce mensonge vise à détourner les gens des vrais problèmes. "

<doc5127|left>« C’est incroyable mais pourtant c’est vrai. Le Forum de Renforcement de la Société Civile « FORSC » en sigle (se lit {force}), l’organisation leader de la société civile, est à 100% Tutsi !»

Ce sont les [« révélations troublantes »->http://nyabusorongo.org/index.php/revelations/141-revelations-troublantes-la-composition-des-membres-du-forsc-est-a-100-monoethnique] qu’on trouve sur le site Nyabusorongo qui se dit spécialiste en enquêtes et révélations. Selon l’adresse, sur les 26 membres de cette organisation, 25 sont des Tutsi et un seul Hutu puisque, sur les 7 membres de son Comité de coordination, 6 sont des Tutsi, et seulement un Hutu. Nyabusorongo ajoute que tous les autres organes du FORSC sont composés à 100% de Tutsi, sans un seul Hutu. Ainsi est-ce le cas du Comité de surveillance qui est à 100% Tutsi, de même pour les 6 Présidents des « Pôles Thématiques » qui sont tous de l’ethnie Tutsi. Même tout le staff du FORSC est à 100% Tutsi, indique le site. 

Pour Nyabusorongo, cette ethnisation délibérée d’une organisation qui se dit leader de la société civile est honteuse, « une tentative délibérée de signifier qu’au Burundi la société civile se résume à la seule ethnie tutsi. »

Indigné, Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC, parle d’un tissu de mensonge éhonté : «  FORSC comprend au moins 146 membres et non 26. Les membres de FORSC sont des organisations et non des individus. » Il s’étonne que Nyabusorongo change l’appartenance ethnique des gens, puisque, par exemple, le délégué général adjoint de FORSC, Justine NKURUNZIZA, est une Hutu dont le père a été assassiné en 1972 à Kirundo! « Un tel article est destiné à détourner le débat sur les vrais défis du pays et nous ramener sur un terrain qui divise les burundais inutilement », souligne-t-il.

De faux problèmes pour éviter les vrais débats

Pour M. Nininahazwe, la problématique n’est pas la composition ethnique du FORSC, mais l’analyse de ses déclarations : sont-elles fondées ou pas ? « C’est une stratégie de diviser pour régner. Nous avons aujourd’hui une société civile forte qui travaille en synergie, et c’est énervant pour le pouvoir », renchérit Justine Nkurunziza. Pour elle, ces histoires d’ethnie sont de faux problèmes soulevés pour détourner les gens des vrais débats.

Avec humour, elle s’étonne que certaines personnes veuillent appliquer les équilibres ethniques issus d’Arusha aux associations, alors qu’ils ne concernent que les postes politiques. Depuis sa création, le FORSC a déjà connu trois délégués généraux, deux Tutsis et un Hutu, et trois délégués généraux adjoints, deux Hutus et un Tutsi : le délégué général et son adjoint ne peuvent jamais être de la même ethnie. Et le comité exécutif respecte l’équilibre de l’ethnie, du genre et de l’âge. 

Au FORSC, les candidatures sont ouvertes aux 146 organisations membres qui présentent leurs candidats, il n’y a pas de candidature individuelle. Celui qui est élu présente son comité qui est approuvé ou refusé par les membres. « Mais on n’élit que celui qui se fait élire, quelle que soit son ethnie, car les candidatures sont libres. »

« Les critères ethniques sont pour les médiocres ! »

« Je suis parmi les membres fondateurs du forum parce que l’union des nos organisations fait la force et permet de porter loin la voix de la société civile », déclare la commissaire générale de l’Association des Guides du Burundi (AGB), la plus ancienne organisation féminine du Burundi. Selon Mme Nkurunziza, le FORSC est fait par plusieurs organisations qui adhèrent toutes au principe de respect des droits de l’homme : « Il ne m’arrive jamais de me rappeler de mon ethnie car nous adhérons tous aux mêmes principes, et je ne me suis jamais sentie minoritaire. Et puis l’ethnie n’a jamais défini la personnalité. »

Pour la déléguée générale adjointe du FORSC, les critères ethniques sont pour les médiocres et elle se demande d’ailleurs comment on mesure l’ethnie d’une personne : « Souvent je me plais à dire que je suis hutsi, puisque mon père est un Hutu et ma mère une Tutsi. » Ce qui fait rigoler Pacifique Nininahazwe : « Tiens donc, je ne le savais pas ! Moi aussi c’est pareil, sauf que c’est ma mère qui est Hutu et mon père Tutsi », dit-il à son adjoint, qui n’en savait rien non plus. Il est vrai qu’au FORSC l’ethnie compte si peu !

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