Le fonds d’aide aux médias a fait l’objet d’échanges entre les invités de club de la presse qui n’arrivaient pas à expliquer les raisons du retard dans sa mise en place.
Le fonds est prévu dans le budget 2012 pour un montant global de quelques 100 millions de francs burundais. Jérôme Ndikuriyo, directeur de la communication au ministère de l’Information, la Communication et des Relations avec le parlement a tenté des explications. Il a précisé que le fonds existe sur papier depuis 2003 : « Avec les derniers États-généraux de la presse et de la communication, on s’est convenu de faire le suivi au niveau du Conseil national de la communication (CNC), de la Maison de la presse et du ministère de la Communication. » D’après lui, juridiquement le fonds n’existe pas. Mais, financièrement, le fonds existe bel et bien : « Nous avons confié un travail à un consultant pour analyser les voies et moyens de son opérationnalisation. Le manuel de procédure va bientôt voir le jour. » L’essentiel, pour lui, est au niveau de la maison de la presse et du CNC, tandis que le ministère est là pour garantir la transparence. Athanase Ntiyanogeye, journaliste à la radiotélévision nationale du Burundi, de son côté, a témoigné de ce qu’il sait de la mise en place de ce genre de fonds dans certains pays africains. Dans le cas du Mali, le fonds d’aide à la presse existe depuis un certain nombre d’années : « C’est un fonds annuel de quelque 300 millions de francs CFA (l’équivalent de 600 millions de francs burundais). » Parmi les critères exigées afin de se répartir le fonds, il y a le professionnalisme : « Les organes de presse qui respectent les règles de l’éthique et de la déontologie sont les premiers servis. » Au Burundi, il y a une urgence. Selon lui, il faut mettre en place ce fonds surtout que des organes de presse ont déjà fermé faute de moyens. D’autres entreprises de presse agonisent. Quant à Jean jaques Ntamagara, directeur de la radio CCIB FM+, il faut aussi s’intéresser aux aides indirectes si on veut donner réellement un coup de main aux entreprises de presse locales. Cela passe, entre autre, par la suppression de la taxe sur valeur ajoutée(TVA) en faveur des médias : « Dans le cas du fonds d’aide aux médias, il est loin d’être suffisant. » Et pour preuve : « Si nous avons une vingtaine de médias, chacun n’aura que 5 millions par an. Ce n’est pas beaucoup. » De préciser qu’une aide directe pose d’autres problèmes car elle comporte une forte dose de subjectivité : « Au moindre écart, les sanctions risquent de tomber. Par contre, les allégements ne sont pas subjectifs. »