Elle s’exprime rarement publiquement. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « la grande muette ». D’ailleurs, les sujets sur l’armée sont, à tort ou en raison, qualifiés de « sensibles » et ne sont pas toujours traités par les médias.
Ainsi, quand notre FDNB, la Force de défense nationale du Burundi expose devant les députés à Kigobe le projet de création d’une « entité dévouée à l’encadrement patriotique des filles et fils du pays et à l’appui au développement, à savoir la composante Force de Réserve et d’Appui au Développement du pays, FRAD », le sujet fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Déjà, à l’hémicycle, les députés ont laissé entendre au ministre de Défense nationale leurs incompréhensions et confusions quant à la motivation et l’opportunité qui ont conduit à la mise en place de cette force. Les élus vont aussi s’interroger sur les missions, la gestion, l’entretien ou le traitement de ces ‘militaires citoyens’. « L’unité chargée des renseignements et des opérations spéciales existe déjà à l’armée burundaise. (…) Pourquoi dépenser de l’argent sur une nouvelle force ayant les mêmes missions que les forces existantes ? », a demandé le député Agathon Rwasa, président du CNL.
Nombreux citoyens ne comprennent pas non plus en quoi cette force diffère des anciens combattants, de ceux qui ont fait le service militaire obligatoire.
L’autre pierre d’achoppement est en rapport avec la loi qui va régir les militaires en retraite qui seront appelés à intégrer cette force. L’exposé des motifs semble flou : « Le Commandement entend proposer qu’à la fin de leur carrière, les militaires peuvent transiter à la FRAD et ainsi bénéficier d’un traitement pour une période ne dépassant pas deux ans.»
Ce projet de loi est aussi sous les feux des critiques des politiques, des activistes de la société civile et des analystes contactés par Iwacu. Un chercheur estime pour sa part qu’au lieu d’investir dans la mise en place de la FRAD, il faudrait plutôt moderniser les forces de défense et de sécurité pour réaliser dans les meilleures conditions possibles d’efficacité et de sécurité les missions qui leur sont confiées.
Une opinion se demande si la Nation se préparerait à une éventuelle crise grave pouvant bouleverser la vie quotidienne des citoyens (tremblements de terre, inondations, actes terroristes, conflits…). Ou tout simplement : « Cette force de réserve constitue-t-elle un outil pour combler un manque d’effectifs dans les rangs de nos militaires ? » Que de questions…Sans réponse, jusqu’ici.
Même si l’Assemblée nationale a voté ce projet de loi, de nombreuses questions taraudent le peuple qu’elle représente. Elle est dans l’obligation de lui fournir plus d’explications pour l’éclairer.
Je ne parviens pas à comprendre pourquoi les députés ont voté à l’unanimité ce projet de loi. Même ce Rwasa qui est intervenu, ce n’est que pour la forme. Finalement on a un parlement qui a une même vision, pas de voix dissonante. L’avenir nous réserve des surprises!
@Maningo Jean Claude
Je me souviens de l’époque du parlement (de 2005-2010 je crois) qui était tellement divisé et paralysé quand l’opposition vidait les lieux au moment d’un vote au parlement de Kigobe, tout simplement pour qu’il n’y ait pas le quorum requis.
Ouvrons les yeux ! Rien de flou ! On officialise ce qui est connu par tous les Barundi : imbonerakure.
Bien dit!
Pour contourner cette connotation que l’ONU a colle a cette branche du parti au pouvoir pour les divers abus / forfaits que cette faction incontrolee du gouvernement ne cesse de causer a tous ceux qui ne respirent pas CNDD-FDD.
S’agissant de ce vote au Parlement, tout le monde a leve concomittament les membres comme il en est d’usage dans ce Parlement ou « il ne faut pas parler! »
Vous avez totalement raison, c’est aussi un appui aux imbones pour accomplir un de ces quatre la « sale besogne »