L’Université du Burundi a organisé ce mercredi 21 août un colloque international de deux jours sur la conservation de la biodiversité et le développement durable au Burundi. Divers chercheurs de divers horizons sont venus partager leurs résultats de recherches et discuter des moyens de renforcer l’impact de leurs travaux. Mais, malgré l’importance de telles initiatives, la recherche au Burundi fait face à de multiples défis, notamment en matière de financement et d’infrastructures.
Ce colloque a permis aux chercheurs de faire le point sur la manière dont la recherche peut contribuer à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Lors de son exposé sur le rôle de la recherche dans la réalisation des ODD, le professeur David Nahimana a souligné que « les recherches facilitent la mise en œuvre des actions pour obtenir des solutions innovantes et responsables » qui contribuent à atteindre les objectifs de l’agenda 2030 de manière inclusive et durable.
Toutefois, il a également insisté sur les obstacles liés au financement, affirmant que « la recherche nécessite des financements autant que la mise en œuvre des ODD ».
Les chercheurs burundais font face aux obstacles liés au manque de fonds nécessaires pour mener à bien leurs projets. Ce manque de ressources impacte non seulement la qualité des recherches menées, mais aussi leur visibilité au niveau international.
Les chercheurs rencontrent des difficultés à publier leurs travaux dans des revues internationales, limitant ainsi l’impact global de la recherche burundaise.
Le Professeur Nahimana a évoqué la nécessité de renforcer les partenariats pour combler ces lacunes. « À une échelle dans un laboratoire ou un centre de recherche, il y a moyen de cibler les partenaires avec lesquels on peut avancer », a-t-il déclaré, en insistant sur l’importance du partage des résultats de recherche.
Selon lui, les infrastructures insuffisantes constituent un autre défi de taille. Les universités, souvent dépourvues d’équipements modernes et de ressources matérielles adéquates, peinent à offrir un environnement propice à la réalisation de recherches de qualité.
De plus, ajoute le Dr Nahimana, les chercheurs manquent de moyens pour diffuser leurs résultats, ce qui freine la contribution des connaissances locales au développement durable.
Pour surmonter ces obstacles, le professeur Claver Sibomana, directeur du Centre de recherche en sciences naturelles et de l’environnement à l’Université du Burundi et président du comité d’organisation du colloque, a proposé des solutions axées sur une meilleure collaboration entre les différents acteurs.
Selon lui, « la recherche est au service de la société et de la nation », mais pour qu’elle puisse pleinement jouer ce rôle, il est crucial de renforcer la coopération entre le secteur public et le secteur privé.
« Nous collaborons déjà avec le gouvernement, qui est notre bailleur principal, mais nous cherchons aussi à collaborer avec le secteur privé et la société civile », a-t-il insisté.
Le rapport 2023 sur le développement humain durable présenté lors du colloque, a également mis en lumière le déficit chronique de financement des ODD, notamment dans les pays subsahariens.
Cette évaluation à mi-parcours révèle un retard important dans la mise en œuvre des ODD, particulièrement en Afrique. Ce manque de moyens affecte gravement les initiatives de recherche qui, pourtant, sont essentielles pour proposer des solutions aux défis économiques, sociaux et environnementaux du pays.
Les défis auxquels sont confrontés les chercheurs burundais ne se limitent pas au financement et aux infrastructures. La collaboration entre les chercheurs, le secteur privé et les ONG est souvent limitée, malgré les efforts pour la renforcer. Le Dr David Nahimana a rappelé que « la collaboration entre le monde des chercheurs et le milieu privé peut garantir l’atteinte de leurs objectifs », ce qui contribuerait également à répondre aux besoins de l’université en termes de production de résultats de recherche.
article précédent : 6 milliards de dollars de fraudes imputables aux gestionnaires de l’état ( ceux qui collectionnent les maisons, les voitures et les champs fruitiers mégalomaniaques ) et article du jour – ça chouine de manque de financement … Sérieusement, personne ne fait le lien ??