En soutenant le mandat de Pierre Nkurunziza, Benjamin Mkapa a-t-il sonné le glas pour le Cnared? Les prises de position au sein de cette plateforme semblent abonder dans ce sens. Pourtant, elle affiche une certaine assurance…
« Oui, nous avons une prise sur le terrain. Plus de 80% de la population est avec nous. Mais ils sont terrorisés, ils sont sous la terreur », a déclaré Dr Jean Minani, président du Cnared-Giriteka, à un journaliste de la RFI.
Depuis la déclaration de Benjamin Mkapa reconnaissant l’actuel mandat de Pierre Nkurunziza cette plateforme a récusé l’ancien président tanzanien comme facilitateur dans le conflit burundais. « Le Cnared ne répondra plus aux activités organisées par Mkapa. En déclarant que Nkurunziza est légitime, il a balayé du revers de la main l’origine de la crise au Burundi », indique un communiqué du Cnared après la réunion de son directoire à Bruxelles, le 5 janvier dernier. Pour le Cnared, les efforts des membres de cette plateforme politique convergent pour trouver un nouveau facilitateur. « Nous faisons des rencontres avec l’Union Africaine, l’Union européenne, les Nations unies, l’EAC pour qu’il y ait une médiation neutre qui puisse conduire le dialogue. Et les discussions vont bon train », déclare Jérémie Minani chargé de la communication au Cnared.
Pourtant, certains membres de ce directoire ont été invités par la facilitation de Mkapa dans une session du dialogue à Arusha, le 16 janvier prochain. Et certains ont décidé d’y répondre, malgré la position du Cnared. « Le parti FRODEBU répondra présent pour dire à l’ancien président tanzanien Benjamin William Mkapa qu’il n’a pas bien fait, que sa déclaration a remis en cause son statut de Facilitateur et qu’il doit impérativement et obligatoirement corriger et redresser cette situation », a déclaré le vice-président du Frodebu, Léonce Ngendakumana. Il a toutefois fait savoir que cela ne signifie pas que son parti, toujours membre à part entière du Cnared, renonce à son combat pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation et de la Constitution.
Trahison ou stratégie ?
Selon Jérémie Minani, les membres du Cnared invités par la facilitation sont les 3 anciens chefs d’Etat, le Frodebu, Anicet Niyonkuru du CDP, Pie Ntavyohanyuma, ancien président de l’Assemble Nationale, le PARENA, le RANAC, le CNDD et Alice Nzomukunda de l’ADP. Il souligne que seuls le Frodebu et l’ADP ont accepté l’invitation. « Le CNARED devrait se séparer de tous ceux qui aident Nkurunziza et son commissionnaire Benjamin Mkapa à détruire l’opposition burundaise », réagit Jérémie Minani.
Sur sa page Facebook, cette plateforme se dit choquée par l’attitude du facilitateur déchu Benjamin William Mkapa d’inviter certains membres de son Directoire à une session d’information à Arusha en Tanzanie. « En tentant d’organiser une session d’information en faveur de l’opposition en exil, qui l’a pourtant récusée, Benjamin William Mkapa est en train de jouer la carte du régime criminel burundais : il veut diviser l’opposition et la société civile en exil. » Pour le Cnared, cette attitude nuisible de Benjamin William Mkapa ne pourra pas aider à résoudre la crise burundaise. « Par contre, elle risque d’enterrer définitivement toute chance d’une solution politique négociée. »
« Une association de droit belge… »
Cette mise en garde de la plateforme ne semble pas inquiéter le moins du monde Bujumbura. « Le Cnared est une association de terroristes qui n’a jamais été reconnue par le gouvernement de Bujumbura et le facilitateur. Il s’agit d’une association qui vient d’être agréée par la justice belge, une association de droit belge », martèle Philippe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement. Il ajoute que la récente déclaration du Cnared de ne plus participer dans toute activité organisée par Benjamin Mkapa n’intéresse que le pays qui abrite ces opposants burundais. « Le Cnared ne peut pas décliner une invitation du facilitateur qu’il n’a pas reçue ou ne recevra pas. » Pour le gouvernement burundais, le dialogue doit continuer, malgré tout, entre les Burundais épris de paix.
Décryptage
La force du Cnared…
La décision du Cnared risque plus de lui nuire que de le servir. Malgré le « soutien » à peine voilé de Benjamin Mkapa au régime de Pierre Nkurunziza, cette plateforme de l’opposition aurait pu réagir plus finement en ne claquant pas la porte au nez du facilitateur. Qu’il ait traité certains opposants de fous ou de criminels n’aurait pas dû pousser le Cnared dans ses derniers retranchements. D’autant que le Cnared en tant qu’entité n’a jamais été invité par la facilitation, et cela ne risque pas de changer. Récuser l’ancien président tanzanien et décider de ne plus participer à ses réunions, c’est faire le jeu de Bujumbura, qui va brandir la mauvaise foi de l’opposition. Même erreur que de refuser de rencontrer sa délégation à Bruxelles. Le Cnared devrait rester uni, comme il l’a fait lors de la session du dialogue à Arusha en juillet dernier.
Sinon cette plateforme risque de voler en éclats, si des réactions comme celle d’Anicet Niyonkuru envers le Frodebu persistent. « Pour qui sait bien lire entre les lignes de l’histoire, les signes des temps et lier les causes à leurs effets, un certain leadership du Frodebu a toujours su donner beaucoup de signaux qui le disqualifiaient de la ligne d’avant-garde dans la lutte pour la restauration d’un Etat de droit au Burundi », fulminait-il. Pire encore, brandir une option armée serait apporter de l’eau au moulin du pouvoir qui les qualifie de terroristes ou de criminels.
CNARED is an association which was put in place by some politicians defeated from elections. They are supported by Belgium for the purpose of stilling Nickel and other mineral resources from Burundi. However, I do not see any future for that Belgium association.
« brandir une option armée ». Ils l’ont brandit et ils ont échoué, ils ont même tenté le suicide ces gens là.
Clin d’oeil: Ils feraient mieux de demander l’Union Européenne, notamment la Belgique de retirer leurs ambassadeurs au Burundi. Et Mkapa l’a bien signalé. L’opposition dite radicale continue a nier l’existence de Nukurunziza comme Président de la République alors que même les Etats Unis, L’Unin Européenne le reconnaissent. NTIBUMVA!!! Est ce qu’ils savent que c’est l’Union Européenne dont la Belgique fait partie qui finance le travail de Mkapa et son équipe?!!! Tant que celui qui finance n’a pas condamné les propos de Mkapa envers le CNARED et ses alliés, donc il est pour ses propos.
Minani ati 80% barabemera! Mu Kirundo aho yakitoreje yaharonse amajwi angahe kandi ariho avuka. Yamariye iki abanya Kirundo uretse gushaka kubanyaga n’ikiyaga biroberamwo agasamaki umwana akarara ariye.
Nibave ibuzimu baje ibuntu Abarundi turarushe!
Plus je prends de l’age, plus je remarque que la politique est une salle affaire. Mkapa travaille dans le contexte de la politique internationale, qui, tres souvent, se joue en termes d’interets des des grands acteurs et non en termes d’equite ou de bonne foi. Les Burundais doivent le comprendre. Mkapa n’a pas la stature de Mandela pour imposer son sens de jugement. Et ce n’est pas demain qu’un autre mandela va venir.pour sauver le Burundi.
Nous devons compter sur notre capacite de surmonter les difficultes. Nous devons compter sur les grandes valeurs de nos encetres , notemment la valeur d’ubushingantahe et de d’honneur (iteka). Ce valeurs se trouvent au fond de nous memes. Nous devons les puiser au dedans de nous meme. C’est seulement a ce moment que nous verrons des emerger des leaders qui se soucient de la population. Quand ce moment arrive, le Burundi sera encore une fois un pays respecte par ses voisins.
Qu’ils s’entendent sur la reconnaissance des partis non affiliés au parti présidentiel mwiyamamaza hanyuma bahayanwe bose twitorere abo dushaka.
@ntakije
Il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ce qui est petit ou insignifiant aujourd’hui peut être demain incontournable . Je sais comment le Cndd Fdd a commencé à Kamenge et Nkurunziza n’était pas encore là. Ce sont de petits ruisseaux qui font une rivière le mieux serait de résoudre la crise une fois pour toutes et avant qu’il ne soit trop tard. Ndavuga simvura
Bien vu. Le concept « Abarundi » est synonyme de courte mémoire.-
Soyons realistes !!!! Le CNARED n’est pas en position d’exiger quelque chose. Ils ne disposent pas de force militaire donc s’ils boudent les negociations c’est Nkurunziza qui gagne . Il faut aller sur la table de negociation pour ecouter ce que les autres ont a dire. Puisque ce mandat va bientot terminer sans que vous y gagner rien .
Yesu yavuze ati: uwavyinshi azongererezwa! Mungwano uwufise inguvu nke niwe yama atsindwa! CNARED niyemere ko atanguvu ifise maze yemere ko yaneshejwe hama isabe itahukanwa kuko abakera nibo bayamaze bati : Haburana babiri hagatsindwa umwe!
T’aurais quel âge Madame/Monsieur? Te souviendrais-tu ou alors aurais-tu entendu parler des propos de Bikomagu ex-Chef d’État-major général de l’armée au terrain de football de l’ETS Kamenge en 1994, que j’aimerais opposer à ceux de feu Sinzoyihebura Firmin (Kagajo) Ministre de la Défense sous Ntiba, dans son discours à Busoni en Province de Kirundo en 1995? Si tu aimes tes frères et sœurs burundais, tu devrais aussi méditer là-dessus.
Il est aussi écrit: « Rendez à César ce qui est à César et rendez à Dieu ce qui lui revient.-
@Maya
Reka kubeshera Yesu! Mwahuriye hehe ngo agutere iyo nkuru?
Ces soi-disant politiciens burundais qui se réclament de l’opposition sont ridicules, ils n’ont rien prouvé jusqu’à présent, ils ne sont que de simples demandeurs de postes politiques, alors, plutôt que d’aller quémander ces postes chez Mkapa (qui n’en a pas par ailleurs!!!!), ils feraient mieux de prêter allégeance à Nkurunziza (kwishikana bamupfukamire bamusabe ikigongwe) parce que au moins lui il a quelque chose à leur donner!!!
Le ridicule ne tue pas!
Si Benjamin Mkapa reconnait la légitimité du 3è mandat de Nkurunziza, pourquoi doit-il encore se moquer du monde entier en organisant des consultations à Arusha? Pour parler de quoi?
Un gouvernement légitime gère le pays jusqu’à la fin de son mandat, point trait….., il n’a rien à négocier avec qui que ce soit. C’est le parti qui a gagné les élections qui dirige le pays jusqu’aux nouvelles élections.
Mkapa est un homme très malhonnête, de mauvaise foi, qui cherche tout simplement à justifier les fonds lui accordés par les occidentaux, et qui veut continuer à être payé par ces mêmes occidentaux en faisant semblant de faire quelque chose. Triste!
Pour moi, depuis que Mkapa a déclaré que le 3è mandat de Nkurunziza est légitime, l’affaire est close!
Tout votre argumentaire repose sur la légitimité acquise lors des élections. Mais tout le monde sait que ses élections étaient inéquitables et malhonnêtes, qu’elles ont été tenues dans un climat de peur et d’intimidation et que les dés étaient pipés d’avance. Votre beau discours est du vent, en témoigne votre contradiction sur Mpaka, homme « très malhonnête », mais qui en même temps a la faculté de clore le débat car il a déclaré le 3ème mandat légitime (donc, un homme formidable quand ça vous arrange). Les fanboys DD ne vivent que de contradictions de ce genre. Et pendant ce temps-là, c’est une nation que l’on enterre, à coup de déficit budgétaire chronique, de désertification économique et de coupes franches (et ô combien improductives) dans le secteur de l’éducation…
Anicet Niyonkuru a raison de rappeler aux Burundais qu’ils ne doivent pas compter sur les ventriotes du FRODEBU s’ils veulent être libérés!
Mbe yemwe imitwe mwzyishize he ? Umusi muzobona umubirigi yatumiwe ntimuze mutangare kuko niwe cnared. Naho ivyo Minani J. yivugira ni berceau nziza kubamwumviriza gusa. Ariko bazohava bikangura ibintu vyarabasize muri Leta ikurikira nko muri 2022.
Reconnu ou pas, le CNARED est bel et bien là. Tout le monde le connait. Quiconque ose dire qu’il n’existe pas se met le doigt dans l’œil. Il peut effectivement voler en éclats mais ce ne sera pas la victoire de Bujumbura, les problèmes seraient tout simplement déplacés sur d’autres terrains peut-être plus dangereux. N’oublions pas aussi que pour le moment le pouvoir se prend pour un colosse; mais tout le monde voit que ses pieds sont d’argile. Il peut aussi voler en éclats.
@Jereve
« C’est bon pour le moral »; belle chanson de La compagnie créole (les plus vieux d’entre nous se rappellent bien, peut-être)!
« Paroles, paroles, paroles et toujours de paroles. »
@Jereve,
Certes le CNARED existe et existera, mais vous qui le connaissez dites-nous quel est son statut juridique? Est-il une ASBL, parti politique, coalition des partis politiques, Association professionnelle, … ?
L’idée du CNARED était juste et fondée mais il est mal parti! Je l’ai dit depuis sa création que le CNARED est une organisation contre-nature! D’abord qu’appelle-t-on une organisation qui réunit les partis politiques, les politiciens, les militaires, les ASBL, les journalistes,…? Deuxièmement , comment les personnes peuvent se réunir en association sans objectif commun? Yesu yavuze ati: Ntabagendana batasezeranye! Vyari bitangaje kubona Ntiba, Busokoza, Minani, Léonce, Léonidas, Radjabu, n’abandi nk’abo bafatanije urugendo! Abantu nk’abo bahuriye mu bwato, ubwo bwato bwoba bugowe kuko iherezo ryabwo rwoba kurowa! Fin de citation!
J’ai une petite réaction à l’endroit du journaliste Madirisha dans la rubrique « décryptage » . Mr Madirisha , dans une telle rubrique , le journaliste ne donne jamais sa propre opinion ou son point de vue . Car vous vous placez ainsi dans une position de jugement , de celui qui a tout compris dans l’histoire . Non , non Mr Madirisha . Dans une telle rubrique on donne des élements d’explication dans l’article dont vous pensez que les internautes n’ont pas saisi la portée ou ne connaissent pas l’histoire afin de leur rappeler les faits . Un exemple : Mr Ntibantunganya évoquait vers les années chaudes de 1994 » un président bwegu » , il était alors président de la république par Intérim et réclamait les pleins pouvoirs , cette expression trouverait bien sa place dans « décryptage »
Un journaliste n’est pas un juge cher Madirisha , il constate les faits , il peut les mettre en perspective et les comparer mais il ne donne pas son point de vue et surtout pas de cette manière.
Madirisha, pour celui qui le connait, il a ses raisons d’ « être juge », doux et mou dans l’usage de sa plume…
Ivyo nibimwe président yise « gushira nk’ifu y’imijira »