Elèves, enseignants et parents vivent la peur au ventre. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les locaux du Lycée de la Dignité de Ngagara en mairie de Bujumbura sont en piteux état. Datant de l’époque de la colonisation belge, les murs sont fissurés.
La peinture est inexistante depuis belle lurette. La toiture en tuiles est devenue difforme. A l’intérieur, il ne reste que les cadres des plafonds. « Nous nous attendons à une catastrophe à tout moment », indique une institutrice de cet établissement. « D’un moment à l’autre, les murs peuvent s’effondre sur nos enfants. Les autorités doivent réhabiliter cette école afin d’éviter un drame », ajoute un parent.
La direction de l’établissement assure qu’elle a alerté la direction provinciale de l’éducation. Selon elle, cette dernière a évoqué une situation généralisée de toutes les écoles datant de l’époque coloniale et elle a fait savoir que le ministère des Infrastructures est au courant. Jeanne Mukenguruka, porte-parole du ministère des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux, affirme qu’ils ont déjà reçu cette alerte. « Il y a un programme de réhabilitation des infrastructures de l’Etat. Je vais vérifier si ce lycée figure sur la liste. »
Quelle ironie de garder le nom de Lycée de la Dignité alors que c’est la laideur et la désolation qui frappent au premier coup d’œil! Honte sur nous mes chers concitoyens! Le colonisateur a construit ce bâtiment pour nous, pour nos enfants; il nous l’a laissé en bon état; nous ne pouvons pas le blâmer pour cela. Et nous, indépendant et souverain que nous sommes devenus, qu’en avons-nous fait par la suite? Je pourrai poser la même question en rapport avec d’autres infrastructures scolaires à l’exemple de l’ancien collège du Saint-Esprit. Je n’ose pas donner de réponse, au risque d’être désagréable.
Il faut la démolir, c’est un établissement de mauvais goût et un passé lourd pour les innocents lyceens te lyceennes qui ont perdus leurs vies gratuitement en quettes du savoir.