Dans le cadre de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée le 12 août de chaque année, des questions d’employabilité et de chômage chez les jeunes burundais se posent, ce sont de véritables défis auxquels ils sont confrontés. Bien que les efforts de l’État portent des fruits, ils ne suffisent pas encore à résoudre ces problèmes.
Avec un taux de chômage estimé à environ 0,9 % en 2023 selon Trading Economics, la situation pourrait sembler positive en surface, mais elle cache une réalité beaucoup plus complexe.
Pays jeune, le Burundi a une population dont 70 % sont des jeunes. Cette dominance démographique présente des opportunités, mais aussi des défis majeurs, notamment en matière de création d’emplois.
Selon un recensement réalisé en 2020, environ 400.000 jeunes diplômés sont sans emploi, tandis que le gouvernement n’emploie que 120.000 fonctionnaires.
Les initiatives de l’État pour remédier à cette situation, telles que le Programme d’Autonomisation Économique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ), ont été mises en place pour encourager l’entrepreneuriat et l’innovation chez les jeunes.
Ce programme finance divers projets, allant de l’agriculture à la transformation agroalimentaire, en passant par les coopératives. À travers le pays, en trois ans, 2.224 projets de coopératives ont été soutenus, promouvant ainsi la collaboration entre jeunes pour développer des initiatives collectives.
Bien que l’État ait investi dans le PAEEJ, les résultats montrent que les défis sont encore nombreux. En trois ans, le programme n’a réussi à créer que 9.244 emplois, dont 183 seulement au sein du PAEEJ, et 8.675 dans les projets financés. Ces chiffres sont encourageants, mais loin de suffire pour absorber le nombre croissant de jeunes à la recherche d’emploi.
Une battante primée
Les bénéficiaires des financements du PAEEJ reconnaissent les efforts de l’État, mais soulignent des défis persistants. Le financement insuffisant est l’un des obstacles majeurs, rendant difficile l’embauche de personnel qualifié.
« Quand tu n’as pas les moyens nécessaires, impossible d’engager du personnel qualifié. C’est pourquoi ces jeunes essaient de faire le mieux avec le peu d’argent qu’ils ont », a expliqué l’un des bénéficiaires.
Chancelle Bamuhaye, militante pour les droits de l’enfant et fondatrice de Hope for Better Future (HBF) illustre parfaitement ces défis. Son projet, sélectionné par le PAEEJ comme l’un des meilleurs, nourrit plus de 300 enfants de la communauté Batwa.
Cependant, les ressources financières limitées et la lenteur de la connexion Internet compliquent ses efforts pour obtenir des financements supplémentaires en ligne. « Je n’ai pas réussi à collecter les moyens nécessaires pour acheter les cahiers de ces enfants pour cette année », confie-t-elle.
Chancelle mentionne également les critiques qu’elle reçoit, certains affirmant que la collecte de fonds nuit à l’image du pays. Malgré cela, elle reste déterminée à continuer ses activités, soulignant que ses efforts ont un impact réel sur la vie des enfants et la création d’emplois.
« Grâce à nos activités, aujourd’hui, il y a 20 personnes qui sont payées chaque mois », ajoute-t-elle, en mentionnant aussi les emplois créés lors de la fabrication de bancs pupitres pour les écoles.
Face à ces défis, le président de la République Évariste Ndayishimiye conseille aux jeunes bénéficiaires des financements du PAEEJ d’assurer le développement de leurs projets afin de créer de l’emploi pour d’autres jeunes, espérant ainsi réduire progressivement le taux de chômage.
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