Le quartier Nyabagere de la zone Gihosha de la commune Ntahangwa est sous la menace d’un cours d’eau qui le sépare du quartier communément appelé Gisandema. Cette rivière éponyme menace d’emporter les maisons construites dans ses alentours.
Un grand ravin causé par la rivière Nyabagere séparant les quartiers Gisandema et Nyabagere menace les maisons et donne du fil à retordre aux habitants des deux quartiers.
Pour aller de Gisandema à Nyabagere, les habitants sont obligés de payer une somme de 300 BIF à une personne qui les porte sur le dos, ou retrousser les habits pour pouvoir passer.
Il faut par après descendre la falaise pour traverser la rivière, un exercice réservé aux acrobates, et puis monter de l’autre côté. Souvent marcher à quatre pattes est la meilleure stratégie.
Un pont improvisé pour faciliter la traversée ne sert plus à rien parce qu’il donne sur un mur d’une maison qui est à son tour sur le point de tomber.
Quelques femmes sont assises au bord de la falaise et observent les acrobaties des passants et parmi elles, Suavis.
Elle se dit désemparée parce que sa maison est elle aussi menacée, littéralement au bord du gouffre. Quand le ciel devient gris et que la pluie s’annonce, elle s’empresse à quitter son domicile avec ses enfants pour aller chez les voisins.
Cette femme se dit désespérée : « Nous n’attendons que l’aide de Dieu parce que les autorités semblent nous avoir laissés à notre propre sort. Sous bonne escorte, ces administratifs sont venus à maintes reprises, mais rien n’est encore fait », se lamente cette femme.
Elle affirme que même après les visites de ces hautes autorités, deux berges d’un ravin en amont ont été aménagées, mais elle fait savoir ne pas ne comprendre pourquoi la partie de ce cours d’eau a été ignorée.
Les voisines de Suavis sont du même avis, elles disent que leurs enfants ont des problèmes pour traverser ce cours d’eau pour aller à l’école. La personne qui fait traverser les gens accepte de les porter gratuitement, contrairement aux adultes : « L’angoisse est grande quand nos enfants sont de l’autre côté, nous avons toujours peur qu’ils soient emportés par les crues de cette rivière », se désole une autre femme.
Signalons que ce cours d’eau, qui zigzague dans la partie séparant les deux quartiers, a déjà créé des ravins de plus de 8 mètres de large et ne cesse de s’agrandir menaçant du coup d’autres maisons.