L’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) n’est pas convaincue par les explications de la Régideso : « Elle aurait dû prendre de précaution bien avant.»
Selon Noël Nkurunziza président de l’ABUCO, la dernière hausse des prix de l’eau et de l’électricité laissait croire aux consommateurs que ce genre de problèmes n’allaient plus se poser; mais force est de constater que la réalité est toute autre « Nous pensions que cet argent servirait à acquérir de nouvelles structures pour avoir plus d’énergie, mais cela n’a pas été le cas. »
Pis encore, se lamente M. Nkurunziza, des irrégularités dans l’octroi des produits de la Régideso s’observent. Il ne comprend pas pourquoi même le programme de délestage indiqué n’est pas respecté : « Comment comprendre que certaines communes ou quartiers soient servis en permanence pendant que d’autres passent de deux à trois jours sans être éclairés ? »
Pour lui, il y a visiblement un traitement à deux vitesses ; car la Régideso avait annoncé que seuls les quartiers qui abritent des hôpitaux ne connaitraient pas de délestage. Or, actuellement, même certains quartiers où n’existe aucun hôpital sont servis 24 heures sur 24. Le président de l’Abuco conteste aussi l’explication de la Régideso selon laquelle, certains quartiers ne sont pas parfois fois servis à cause des pannes. Pour lui, il faut qu’il y ait de la transparence et qu’on communique à tout le monde la localisation deu cette panne et dans combien de temps on va la réparer.
Bien plus, rappelle-t-il, lors des délestages des années passées, on privilégiait les quartiers de petites gens dans l’octroi de l’électricité pendant la journée. Mais tout a change. Or, fait-t-il remarquer, ces gens vivent de leurs ateliers de soudure, de salons de coiffure, des garages, etc. Mais actuellement, ce sont ces quartiers qui passent trois jours sans électricité.
Pour survivre, constate M. Nkurunziza, certains utilisent des groupes électrogènes; mais cela demande des frais d’acquisition, un entretien et du carburant. En outre, l’utilisation de ces groupes par un grand nombre d’individus cause une pollution de notre environnement.
Le président de l’Abuco indique que les conséquences sont énormes. En plus de ceux dont les activités sont paralysées, il remarque que des élèves n’arrivent plus à réviser régulièrement leurs cours alors que des interrogations tombent les matins.
Aussi l’Abuco recommande-t-elle au ministre de l’enseignement primaire, secondaire d’adapter les programmes des écoles à cette réalité : « Qu’on instaure un système de gong unique. » Au gouvernement, cette association recommande de donner des plaques solaires à crédit à la population pour faire face à cette pénurie d’électricité en attendant des solutions durables.