La volonté du gouvernement français de continuer sa coopération avec le gouvernement burundais à travers les ONG étrangères ne suffit pas. Le chantier de développement est grand avec une présence française moins visible. Ce sont les propos tenus ce mercredi 14 novembre par Jean de Dieu Ndikumana, secrétaire permanent au ministère des Affaires Etrangères.
C’était au cours des cérémonies de relance des activités de l’Agence française de développement, AFD et l’inauguration de ses nouveaux bureaux à Bujumbura.
En marge de ces festivités, Christian Yoka, directeur régional de l’AFD, a souligné l’élargissement des missions de cette agence. C’est notamment vers le secteur de l’éducation avec un financement de plus de 4 millions d’euros et une gestion, aux côtés du ministère de l’Education, de plus de 25 millions de dollars USD issus du partenariat mondial de l’Education.
Jean de Dieu Ndikumana s’est réjoui de cet appui, ‘‘porteur d’impact sur le développement durable’’. Il rappelle que le soutien de la France dans le cadre de la coopération bilatérale était dynamique jusqu’en 2005. Elle embrassait des secteurs clés dans la vie de la population burundaise. Et de déplorer qu’au fil du temps elle se soit estompée au profit de la coopération à travers les ONG étrangères.
Pour le secrétaire permanent au ministère des Affaires Etrangères, il faut une ‘‘nouvelle dynamique de coopération’’ consistant à «identifier ensemble et de commun accord les grands projets de développement». Car, dit-il, «le pays n’avance pas au rythme souhaité» à cause de la «dispersion des fonds dans plus de deux secteurs».
Laurent Delahousse, ambassadeur de France au Burundi, appelle pour sa part Bujumbura au dialogue. «Depuis deux années et demie, les circonstances ont conduit, en application des accords qui nous lient, à revoir les modalités opérationnelles de notre coopération. Cette situation n’est nullement irréversible».
D’après ce diplomate, Paris est prêt pour la reprise et la consolidation d’un dialogue en ce sens.
Les cérémonies de ce jeudi rentrent dans le cadre des 40 ans de partenariat entre l’Union européenne, l’AFD et le Burundi.