« Le Conseil national de sécurité est préoccupé par la flambée des prix des produits de première nécessite qui conduit à la paupérisation de la population burundaise et qui constitue une source d’insécurité. Mais, il s’oppose à toute sorte de manifestation ». Telle est la déclaration d’un communiqué de presse sorti ce dimanche 18 mars par le Conseil national de sécurité.
Selon le communiqué lu par le ministre de la Sécurité publique, ce conseil reste convaincu que les manifestations prônées par certains syndicalistes et certaines associations de la société civile ne sont pas une solution. Il souligne que ces manifestations sont plutôt de nature à désorienter la population burundaise. « Seules la production et le dialogue entre tous les partenaires de la vie socio-économique du pays sont une voie sûre pour trouver des solutions durables », précise-t-il. Après avoir signalé que l’évolution sécuritaire est positive malgré la persistance des assassinats sélectifs et du banditisme, ce conseil donne quelques recommandations. Il est demandé au gouvernement de « prendre toute les dispositions nécessaires pour suivre de prêt tous ceux qui cherchent à désorienter la population et à semer le désordre dans le pays en l’appelant aux manifestations sans fondements ». Il est également recommandé au gouvernement « de renforcer les rencontres avec tous les partenaires, les syndicalistes, les membres de la société civile pour échanger sur les projets déjà engagés ou à entreprendre en vue d’augmenter la quantité d’énergie préalables à tout investissement dans le pays ». A la société civile et aux syndicalistes, ce conseil recommande de « se garder de tout discours appelant à la révolte populaire, d’approcher plutôt le gouvernement pour comprendre ensemble des solutions adéquates à la pauvreté de la population burundaise en général ». Il leur recommande aussi de « s’atteler aux actions concrètes visant le développement intégral de la population au lieu de s’adonner seulement aux discours de revendications ». Ce Conseil de sécurité appelle le peuple burundais à « rester serein et de ne pas tendre l’oreille à ceux qui ne cherchent qu’à la désorienter par des discours tendancieux mais à s’atteler aux travaux de développement pour augmenter la productivité ».
Côté société civile, rien d’étonnant
Pour Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), « au lieu de s’attaquer aux revendications des syndicalistes et de la société civile, ce communiqué semble s’attaquer aux droits d’expression. Il n’y a nulle part dans ce communiqué où on recommande au gouvernement de trouver des solutions aux doléances exprimées, on ne fait que recourir aux intimidations ». Selon lui, c’est une bonne chose que le gouvernement, l’Assemblée nationale et d’autres se mobilisent pour nos revendications mais manifestement ils n’ont peur que pour leurs places. Mais, précise-t-il, « nous n’avons aucune intention de créer une insécurité ou de menacer leurs postes. Nous voulons faire entendre nos revendications pour que les Burundais soient traités équitablement devant certaines obligations citoyennes comme l’impôt ».