Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a mis fin au mandat de l’Expert indépendant pour le Burundi. Dans ce domaine, la toute nouvelle Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) n’a pas encore ni les prérogatives, ni les moyens financiers. Des défenseurs des Droits Humains ne cachent pas leur inquiétude.
C’est le 30 septembre 2011 que le Conseil des Droits de l’Homme suspend le mandat de Fatsah Ouguergouz, expert indépendant des droits de l’Homme pour le Burundi. Des sources bien informées font savoir que c’est suite à la demande du gouvernement burundais soutenu par le Groupe Afrique des droits de l’Homme. Motif : la mise en place effective et l’entrée en fonction de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme.
Pourtant, ce n’est pas l’avis des ONGs comme Amnesty International, Human Rights Watch et le Réseau des défenseurs des droits humains de l’Afrique Orientale et de la Corne d’Afrique qui parlent d’un coup porté à la circulation d’informations indépendantes. C’est pour cela que la CNIDH n’a pas encore reçu l’autorisation de présenter ses rapports ou son accréditation auprès du Comité International de Coordination des Institutions nationales.
Pour des raisons de crédibilité, ces organisations indiquent que le gouvernement et les pays donateurs doivent mettre à la disposition de la CNIDH des moyens financiers pour mener minutieusement des enquêtes et pouvoir rendre compte efficacement de la situation des Droits de l’Homme.
Pour Pacifique Nininahazwe, Délégue général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile burundaise(FORSC), dans de telles conditions, la CNIDH doit être forte : « Elle a déjà fait preuve de maturité. Son expression nous rassure. » Ainsi, estime-t-il, le gouvernement se doit d’assurer le financement de cette institution de manière suffisante afin qu’elle puisse bien jouer son rôle.
Selon Frère Emmanuel Ntakarutimana, président de la CNIDH, la suspension du mandat de l’Expert indépendant est un appel à la responsabilité de chacun. Du côté gouvernement, suggère-t-il, l’on doit prendre des dispositions pour que la CNIDH fonctionne dans le strict respect de son indépendance. La CNIDH à son tour, insiste Frère Ntakarutimana, c’est en travaillant dans le respect des principes de Paris et des standards internationaux sur les droits de l’homme qu’elle pourra accomplir sa mission et porter loin sa voix.