Lundi 23 décembre 2024

Politique

Le Conseil de sécurité toujours divisé sur le Burundi

20/03/2017 10

Aucune mesure n’a été prise lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur la situation au Burundi. Une déception pour ceux qui demandaient des sanctions pour certains responsables Burundais.

Le Conseil de sécurité n’a pris aucune mesure lors de la réunion du 9 mars
Le Conseil de sécurité n’a pris aucune mesure lors de la réunion du 9 mars

«Nous espérons que le Conseil va tenir compte des rapports déjà produits afin de prévenir une guerre civile», avait déclaré dans les colonnes d’Iwacu, Armel Niyongere, activiste de la société civile. Des organisations locales et internationales, dont Human Right Watch et FIDH, avaient demandé des «sanctions ciblées contre les personnes responsables des violations graves des droits humains perpétuées au Burundi.» Des sanctions allant des interdictions de voyager au gel des avoirs. «De telles mesures enverraient un message fort aux dirigeants burundais ayant été peu inquiétés pour avoir continué de perpétrer de violents abus contre leur propre population.» Des activistes des droits humains et politiques de l’opposition avaient placé beaucoup d’espoirs dans cette réunion du Conseil de sécurité des NU.

Leurs espoirs ont été refroidis par le blocage de la Russie, la Chine et l’Egypte qui sont opposés aux sanctions en raison du principe de non- ingérence dans les affaires internes d’un Etat. Dans une déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation au Burundi, ce lundi 13 mars 2017, ses membres indiquent avoir pris acte du rapport du Secrétaire général des NU et ont exprimé leur profonde inquiétude devant la situation politique, l’insuffisance des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la résolution 2303 et l’absence d’engagement du gouvernement burundais à cet égard. «Tout en constatant que la situation en matière de sécurité dans le pays est restée calme dans l’ensemble, ils se sont déclarés à la fois extrêmement préoccupés par le nombre croissant de réfugiés qui quittent le pays et troublés par les informations faisant état d’actes de torture, de disparitions forcées et d’assassinats.»

La région doit s’impliquer davantage

Dans cette déclaration, les membres du CSNU ont réaffirmé leur appui au processus de facilitation dirigé par Benjamin Mkapa. Ils ont souligné que le dialogue inter-burundais, sous l’égide de la CAE avec l’appui de l’Union africaine, est le seul processus viable en vue d’un règlement politique durable au Burundi. Ils ont demandé aux États de la région de prêter leur concours en vue d’une résolution pacifique de la crise au Burundi. Le CSNU s’est dit déterminé à continuer de suivre de près la situation au Burundi, y compris les progrès à venir dans la mise en œuvre de la résolution 2303.

«Le fait qu’à peine un mois après sa prise de fonction, le Secrétaire général soumette le dossier du Burundi au Conseil de sécurité montre que c’est une question préoccupante pour les Nations unies», souligne un spécialiste des relations internationales. Pour lui, c’est une bonne chose dans la mesure où il existe des conflits dans le monde dont on ne parle plus.

Selon lui, le Conseil de sécurité des NU n’a pas pris de résolution car le SG des NU n’a pas demandé des sanctions contre Bujumbura. «Il y a une confusion. Le Secrétaire général voulait plus de moyens d’action au Burundi dans la mesure où le gouvernement ne coopère pas avec les NU.» En renouvelant sa confiance au facilitateur Benjamin Mkapa, le spécialiste trouve que le Conseil de sécurité a fait un appel à la Communauté est-africaine et à l’Union africaine pour qu’ils prennent leurs responsabilités. «C’est ça qu’il fallait attendre de cette réunion. Il faut attendre le prochain Sommet de l’EAC pour voir si ce message a été entendu.»


Cndd-Fdd en avant toute !

Confiance aveugle en son propre jugement et partant autisme politique vis-à-vis des critiques émises et des conseils prodigués, le syndrome de l’hybris sera toujours le ressort de la rhétorique et de la posture du Cndd-Fdd dans la crise burundaise aussi longtemps qu’il pourra se prévaloir d’une « situation sécuritaire restée globalement calme », selon la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies du 13 mars, à laquelle ont souscrit, après des ajustements, les soutiens traditionnels du régime Nkurunziza.

Fort de cette déclaration aux airs de vœu pieux du CSNU, le parti au pouvoir se sentira ragaillardi dans sa politique de retournement de ses opposants « cenarediens » d’autant qu’elle semble faire florès. Trois membres du Cnared (Alice Nzomukunda, Mathias Basabose et Joseph Ntidendereza) sont rentrés de l’étranger, lundi 20 février. L’hémorragie avait commencé en janvier dernier par le retour de l’ancien président de la République Sylvestre Ntibantunganya, membre d’honneur du Cnared. Et ce n’est que le début, aux dires de l’Ombudsman burundais – un cacique du Cndd-Fdd -, qui a affirmé être rentré avec les bagages d’autres opposants politiques désireux de rentrer prochainement. Le dernier en date à avoir fait défection est Félix Ndayisenga, l’ancien ambassadeur du Burundi en Belgique, rentré d’exil, dimanche 5 mars. Une différence notable avec les quatre précédents : M. Ndayisenga a fait allégeance au Cndd-Fdd, son parti d’origine.

Alors que les uns et les autres s’échinent à envoyer rapports et lettres au Conseil de sécurité, lesquels décrivent par le menu les graves violations des droits de l’Homme commises par le pouvoir, pas de changement de cap stratégique en perspective pour ce dernier. Et pour cause, ce conflit de basse intensité fera persister la division structurelle au Conseil de sécurité : les partisans d’une position ferme à l’encontre du gouvernement burundais et ses soutiens aux premiers rangs desquels la Chine et la Russie disposant du droit de véto.
Guibert Mbonimpa

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. DUCK

    Nta gihora gihanze, nkuko Maman yanciriye umugani ngo n’ ibere ry’inkumi riragwa. Na Gaddafi baramushoboye, bamukura kubutegetsi.
    EXAMPLE YA ECOWAS:
    Kubera Russie na Chine na Egipte na Angola, ezample ya ECOWAS ubu niyo bariko barondera uko A.U. ibishoboza E.A.C. kubirangura.
    Inama ya ba soldats African izoyoborwa n’ abategetsi b’u Rwanda bidatinze.
    Uganda n’ u Rwanda bazokemukana neza na Tanzania na Kenya (Humva uwushobora gutahura). U.S.A. na CANADA na E.U. na U.K. na A.U hamwe na South Africa hamwe na 50% ya E.A.C. hamwe na 50% ya Burundi F.N.D. (Army) hamwe na Burundi Refugees na Internally Displaced Burundians ntibashaka Mandat ya 4 muri 2020.
    PREDICTION MBONA
    Bizogenda nabi cane mu Burundi, imbere ya 2020. Mandat ya 4 ntizoshoboka. Ntibizokunda. Refugies bantse gutahuka, noneho babagabanyirije za ration alimentaire.
    Belgique; France na Germany na U.K. bariko bavugana na Vice-President (secrets) zerekeranye kuburizamwo Mandat ya 4, kuko consequences zirigutegurwa nimbi.
    Possiblement intambara hagati ya groupe U.S.A. + Canada + E.U. + A.U. + 50% E.A.C. (Rwanda + Uganda + ?) against groupe ya Russia + China barwanira mu Burundi.

  2. Fofo

    [Ndlr: le spécialiste trouve que le Conseil de sécurité a fait un appel à la Communauté est-africaine et à l’Union africaine pour qu’ils prennent leurs responsabilités]. Quelles sont ces responsabilités parle cet expert? L’EAC ainsi que l’UA n’ont aucune autre responsabilité que de réconcilier les burundais. Les détracteurs iront jusqu’à évoquer l’ambargo! D’autres vont jusqu’à évoquer l’intervention militaire comme celle de la CDEAO! Mais pour quelle raison? Sur une question devenu caduque parce que la Cour Constitutionnelle avait déjà tranchée! Sa décision a été soutenue par les conclusions de la cour de justice de la communauté est africaine! Que justice parlent-ils? Une justice sans cour de justice?

  3. Buryo Ode

    Yemwe benewacu twige gukunda igihugu cacu . Ntawanka kwonka nyina ngo arwaye amabere. Twemere ko Imana ikunda Uburundi ivyo vyose biba vyerekana ko Abasengera igihugu barusha abacipfuriza inabi. Kubemera bose dusabe, dushigikire amaboko ya Musa agume hejuru nka ba banyisraeli, amakungu yose amenye ko Imana y’Abarundi ari Imana yamaho, iganza isi yose Amen.

  4. Salmia iradukunda

    Dodo nta warushije Mobutu kwiyemera mu guta igihugu mu manga, bandanya urugendo rwanyu , ivyambu bizobambukane mwisange mubo mwasangiye gusambura , buraca bugacana ayandi geza aho.

    • Tombé du Ciel

      Salmia Iradukunda,
      Tu parles de Mobutu, Est ce que tu as une idée du Zaire de Mobutu? Est ce que tu peux comparer Le zaire de l’époque et la RDC d’aujourd’hui? Vas demander au Congolais ils vont te dire comment Mobutu les manque aujourd’hui. Les massacres et les diparution étaient jusque là la spécialisation des burundais et des Rwandais.
      De grace renseigne toi avant de jaillir pour ne pas dire jouir sur la toile

  5. Oscar Ninteretse

    « Il faut attendre le prochain Sommet de l’EAC pour voir si ce message a été entendu. » Est-ce-que le Burundi va être le premier champ d’expérimentation de la mission « Tranquilité en Afrique » que le Rwanda prépare?

    Citant BBC Afrique, ARIB.INFO reporte ce qui suit:
    « Le Rwanda va abriter à partir de lundi une manœuvre militaire impliquant une dizaine de pays africains.
    La manouvre appelée « tranquillité en Afrique » vise à répondre aux problèmes africains par des solutions africaines.
    Placée sous l’égide de l’Union Africaine, cette opération va regrouper des troupes en provenance de l’Algérie, d’Angola, du Bénin, du Burkina Faso, du Tchad, d’Egypte et de l’Afrique du Sud ».
    http://www.iwacu-burundi.org/le-conseil-de-securite-toujours-divise-sur-le-burundi/

  6. dodo

    Savoir que l’Egypte première puissance millitaire dans à région Afrique et moyen Orient soutient le Burundi est une grande joie. Économiquement parlant le Burundi à le soutient de la moitié des 10 premières économies en Afrique( Afrique du Sud, Angola, Egypte, Tanzanie, Kenya,Soudan) montrent que le Burundi comptent au yeux des africains influents et qui connaissent la vérité réelle des faits. Ils connaissent les ONG et les européens, leurs objectifs pur détruire et divisé. La Chine et la Russie deux puissances cordialement connus sont vraiment des vrais amis!!!!

    Pendant que certains cherchent à jeter leur dernière carte en sabotant le gouvernement, Pierre Nkurunziza se prépare déjà pour les élections de 2020, il ne semble pas préoccupé par les losers!!! Il a la mentalité d’un gagnant, il n’est pas aussi naïf, il sait que l’aide européenne est un piège . Avec la rupture avec l’UE il peut se vanter d’être libre d’actions , il n’existe plus et lien entre le Burundi et l’Europe, il n’y rien qui permet à l’Europe de nous tenir en otage. Rien du tout!!!!

    L’idéal serait qu’en Août le Burundi devient le 16 membres de la SADC, le pays seraient dès lors dans un groupe économiquement actif et une opportunité d’attirer des nouveaux investisseurs.

    • Joste Mirongibiri

      dodo fait dodo

    • Yves

      @Dodo : c’est intéressant de nous présenter les rares pays qui « soutiennent » le Burundi. D’une part, c’est très révélateur de la nature du pouvoir au Burundi puisque les rares alliés qu’il compte sont des régimes totalitaires où dominent le culte de la personnalité (Russie, Egypte) ou du parti dominant (Chine). Qui se ressemble s’assemble après tout. Quant à la soudaine « amitié » pour le Burundi, relativisons. Il est juste question d’intérêts ponctuels qui pourraient disparaitre demain. La Russie prend le contre-pied systématique de l’Occident, et il n’y a rien d’autre derrière et certainement pas une aide financière (la Russie devant financer sa guerre en Syrie et son économie étant plombée par les coûts bas du pétrole). Le Chine viendra peut-être avec du cash, mais ce sera en fonction de ses besoins et la main d’oeuvre sera assurée par des chinois et non de la main d’oeuvre locale. Une relation d’intérêt et uniquement une relation d’intérêt. Bref, le roman que vous tentez de nous vendre ne correspond pas exactement à la réalité. Mais on sait que vous adorez en inventer une qui correspond à la ligne dominante de Bujumbura.

      • dodo

        Donc croit que les européens soutiennent l’opposition burundaise sans intérêts!!????

        Le Burundi à beaucoup de pays qui me soutiennent au monde, d’abords le vote du Burundi au conseil de paix et sécurité de l’UA, plus de 130 pays avait voté en à faveur pour intégrer le conseil des droits de l’homme. Au delà de ça, les victoires diplomatiques du Burundi ont été permisent par le soutient des membres fort au conseil de sécurité de l’ONU et sans oublié la prise de position de l’Afrique du Sud en l’Égypte dans le dossier Maprobu. Maintenant il a été prouvé qu’en Afrique 60% des gros projets sont réalisés par la Chine , le pays ayant la meilleure croissance économique en Afrique ont comme premier partenaire la Chine. La Russie a toujours soutenu l’afrique du point de vue sécuritaire, il ne faut pas oublier le rôle qu’à joué l’Union Soviétique pour libérer de nombreux pays africains de la colonisation et aujourd’hui le pays se présente comme un contre poids aux vision impériales des Occidentaux en Afrique, dont le rêve est de voir la guerre en Afrique. À travers des ONG ils oublient chaque semaine des rapports erronés sur l’Afrique dont le Burundi. La dernière en date, les pays les moins heureux de la planète (RCA, Burundi,Rwanda, Tanzanie). Donc d’après les occidentaux ont est plus heureux en Somalie (59 ans de guerre , famine et serechesse) qu’au Burundi, RCA, Tanzanie, Rwanda, Botswana(idh le plus haut en Afrique noire) .C’est à dire que ces gens phagocitent chaque semaine des rapports dans le but de démontrer que l’Africain est le dernier. Le cabinet Mercer nous livraient la liste des villes où il fait bon vivre au monde, comme d’habitude les villes africaines en bas du classement. Même Kigali qu’on vante n’a pas été vanté par ceux là qui défendent jour et nuit le Rwanda l!! D’accueil un autre classement d u même genre montrait les 30 villes où il fait bon vivre en Afrique, seulement Kampala et Nairobi dans le top 30. Plus étonnant harare devant Libreville !!!, Mbabane Swaziland devant Accra Kigali 54e ville derrière Blantyre Malawi dans le top 30. Voilà le genre de rapport que les ONg produisent sur l’Afrique et ce qui est étonnant est que ces rapports sont utilisés par les africains pour descendre leur frère africains.

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