Le programme des Nations -unies pour le développement (pnud), en collaboration avec le gouvernement du Burundi à travers le ministère des Affaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, a organisé du 9 au 13 décembre 2024, pour sa quatrième année consécutive, le concours de « l’innovation ».
Placé sous le thème central « l’innovation, levier de l’émergence du Burundi », cet événement s’inscrit dans la perspective d’un Burundi émergent à l’horizon 2040 et d’un pays développé en 2060.
Le Concours Innovation Week s’est imposé comme une initiative majeure dans la promotion de l’innovation au Burundi.
S’appuyant sur les succès des trois éditions précédentes, cet événement ambitieux vise à identifier, encourager et soutenir des solutions novatrices qui répondent aux défis sociaux, économiques et environnementaux du pays.
L’objectif principal de ce concours est d’« aider les jeunes à acquérir des compétences essentielles pour devenir des porteurs de solutions et des acteurs engagés au service de leur communauté. Il s’agit de transformer des idées novatrices en outils concrets pour relever les défis complexes auxquels le Burundi fait face, tout en renforçant la capacité des participants à construire un avenir meilleur ».
Le concours a misé également sur la valorisation de l’esprit de collaboration et de créativité. En mobilisant des talents locaux, il permet aux participants d’explorer de nouvelles approches ; de développer des modèles de partenariat efficaces et de créer des ponts entre différentes communautés et disciplines.
La communication, élément clé de l’innovation, est aussi au cœur de cette initiative avec une mise en avant des récits inspirants qui motivent les équipes et encouragent l’innovation multidimensionnelle.
Par ailleurs, cette plateforme a mis en lumière l’importance de l’interconnexion et des opportunités offertes par les réseaux de collaboration. Elle a ouvert la voie à des synergies inattendues, à des alliances prometteuses et à des solutions collectives pour répondre aux défis mondiaux.
Enfin, le concours a offert une vitrine pour attirer des investisseurs et mobiliser des fonds essentiels pour transformer des idées innovantes en projets pérennes.
Innovation Week s’est imposé ainsi comme un espace unique où la créativité, l’engagement et la vision des jeunes contribuent à forger un Burundi plus résilient et prospère.
L’appel à candidatures d’Innovation Week a suscité un engouement sans précédent avec plus de 1100 projets soumis, dont 25% portés par des femmes. Les 23 projets présélectionnés, portés par un mélange d’individus, d’entreprises et d’associations ont bénéficié des programmes d’incubation personnalisés et d’un accompagnement technique pour accélérer leur développement.
Un tremplin vers un avenir durable
La 4è édition d’Innovation Week au Burundi a été l’occasion de mettre en lumière le potentiel des jeunes et des nouvelles technologies pour relever les défis du développement.
Trois panels ont particulièrement retenu l’attention. Ils soulignent l’importance de l’agriculture durable, de l’économie circulaire et de l’implication des jeunes dans le développement des infrastructures.
L’agriculture, un moteur du développement
Le premier panel a mis en exergue le rôle crucial de l’agriculture dans la réalisation de la Vision 2040 du Burundi.
Les participants ont souligné la nécessité de moderniser les pratiques agricoles pour faire face aux défis du changement climatique et nourrir une population en croissance. L’innovation, la formation et le financement ont été identifiés comme des leviers essentiels pour transformer le secteur agricole.
Mathieu Ciowela, Représentant résident du Pnud a fait savoir que « le dynamisme de la jeunesse africaine, notamment burundaise, est un atout majeur pour le développement du continent ». Il a souligné l’importance de soutenir les jeunes dans leur engagement dans le secteur agricole, en leur offrant les outils et les connaissances nécessaires pour innover et développer des solutions durables. « Le Burundi dispose d’un immense potentiel agricole », a-t-il ajouté.
L’économie circulaire, une opportunité pour l’avenir
Le deuxième panel a exploré les potentialités de l’économie circulaire au Burundi. Les participants ont convenu que ce modèle économique, qui privilégie la réutilisation, le recyclage et la valorisation des ressources, est une solution prometteuse pour préserver l’environnement et stimuler l’économie.
Les jeunes ont été identifiés comme des acteurs clés de cette transition grâce à leur créativité et à leur capacité à développer des solutions innovantes.
Les jeunes, acteurs du changement
Le troisième panel a mis l’accent sur le rôle des jeunes dans le développement des infrastructures. Les participants ont souligné l’importance d’impliquer les jeunes dans la conception, la réalisation et la gestion des projets d’infrastructure pour répondre aux besoins spécifiques des populations et favoriser l’émergence de solutions durables.
Des synergies à exploiter
Les trois panels ont mis en évidence des synergies intéressantes. Par exemple, l’agriculture durable peut s’appuyer sur les principes de l’économie circulaire en valorisant les déchets agricoles et en développant des systèmes de production plus respectueux de l’environnement.
De même, les jeunes peuvent jouer un rôle clé dans la mise en œuvre des projets d’agriculture durable et d’économie circulaire.
Les défis à relever
Malgré les opportunités offertes par ces trois domaines, de nombreux défis subsistent. Il s’agit notamment de :
• le manque de financement : Les jeunes entrepreneurs et les projets innovants peinent souvent à trouver les financements nécessaires ;
• le manque de compétences : Les compétences techniques et managériales requises pour mettre en œuvre des projets innovants sont parfois insuffisantes ;
• la faible sensibilisation : La population et les décideurs politiques ne sont pas toujours sensibilisés aux enjeux de l’agriculture durable, de l’économie circulaire et de l’innovation.
Les perspectives d’avenir
Pour relever ces défis, les panélistes ont souligné qu’il est essentiel de renforcer la collaboration entre les différents acteurs à savoir « le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les bailleurs de fonds. » et de mettre en place des politiques incitatives. La formation, l’accompagnement des jeunes entrepreneurs et le développement de réseaux sont également des éléments clés pour réussir cette transition.
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