Des inquiétudes sur la gestion du compte pour aider les victimes de l’incendie du marché central sont soulevées. L’Olucome propose des pistes de solutions. Le ministre de l’intérieur exprime son agacement vis-à-vis de l’Observatoire.
<doc7288|right>Certains Burundais vivant à Montréal font savoir qu’ils veulent aider les veuves touchées par l’incendie du marché central. Néanmoins, ils ne veulent pas verser leurs contributions sur un compte ouvert à la Banque de la République du Burundi (BRB). Ce compte avait en effet été proposé par le conseil national de sécurité et validé par le conseil des ministres les 28 et 29 janvier 2013. Pourquoi ce refus? Tout simplement, car ils ont des doutes sur une gestion transparente de cet argent par le gouvernement burundais. Du coup, ils proposent qu’il y ait des associations de femmes qui s’occupent de la collecte de cet argent afin qu’il parvienne aux bénéficiaires.
L’Olucome s’inquiète
Et ces doutes sont également partagés par l’Olucome. Dans une correspondance adressée au deuxième vice-président le 11 févier 2013, Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, estime que les modalités d’aide aux victimes ne sont pas claires et que la gestion du compte est floue. Il propose une gestion paritaire : « Il faut un compte pour reconstruire le marché et un autre pour aider les victimes. Le gouvernement, le secteur privé et la société civile feront le suivi » Par ailleurs, Gabriel Rufyiri demande à la police de cesser de maltraiter les vendeuses de fruits et légumes. « L’État doit plutôt redistribuer des capitaux à ces femmes, chercher un endroit provisoire et acheter des médicaments pour ceux qui ont déjà déprimé. » En cas de refus de prendre en considération ces propositions, l’Olucome affirme qu’il explorera toutes les voies légales dans le but de faire respecter les droits de ces commerçants.
<doc7289|right>« L’Olucome s’écarte de ses missions »
Edouard Nduwimana, ministre de l’intérieur rappelle que l’Olucome a été agréé pour dénoncer les cas de corruption et de malversations économiques. Néanmoins, constate-t-il, il s’écarte allègrement de sa mission. Le ministre Nduwimana souligne qu’il défend les droits des commerçants et des malades mentaux, alors qu’ils ont des associations qui les représentent. En outre, le ministre de l’intérieur remarque que Gabriel Rufyiri s’immisce dans tous les dossiers pour des motifs personnels.
Dans la correspondance qui lui était adressée le 22 février dernier, le ministre indique que l’Olucome n’avait pas de leçon à donner au gouvernement du Burundi, encore moins au 2ème vice-président de la République. Toutefois, Edouard Nduwimana affirme que les propositions de Rufyiri seront analysées et le cas échéant prises en considération. Quant aux autres dispositions prévues par l’Olucome, le ministre de l’intérieur précise que des mesures légales seront prises pour y faire face. Et de lui demander de cesser de se cacher derrière son association pour défendre ses intérêts personnels. Au cas contraire, avertit le ministre, des mesures seront prises à l’encontre de son organisation.
Des cadres du service des opérations bancaires de la banque centrale n’ont pas voulu donner des informations sur ce compte.