Dans un forum des opérateurs économiques burundais et ougandais de ce 23 mars, les participants déplorent le fait que le commerce entre les deux pays fait encore face au défi de transport. Selon la ministre ougandaise de l’Habitat, les gouvernements doivent investir dans l’amélioration d’un climat des affaires.
« Les moyens de transport entre le Burundi et l’Ouganda ne sont pas suffisamment développés. Ce n’est pas normale qu’on fait plus de 24 heures en route entre Kampala et Bujumbura alors que c’est un trajet de 800 kilomètres », fustige Audace Ndayizeye, président de la Chambre fédérale de commerce et de l’industrie du Burundi (CFCIB). Et de recommander la construction d’une route à court trajet entre les deux pays passant par Tanzanie pour faciliter le transport.
En outre, il indique que les hommes d’affaire des deux pays font face à une barrière linguistique, suite au fait que l’Ouganda est un pays anglophone alors que le Burundi est francophone.
Selon le président de la CFCIB, les importations du Burundi provenant de l’Ouganda devancent les exportations : « Le Burundi a importé de l’Ouganda des biens équivalent à 48 millions de dollars en 2020 alors que ses exportations sont estimées à 34 millions de dollars la même année ». Pour lui, il faut que le Burundi puisse mettre en place des unités de transformation dans le pays pour faire face à cette balance déficitaire.
A titre d’exemple, ajoute-t-il, le Burundi importe de l’Ouganda du jus, alors que ces derniers proviennent des fruits du Burundi : « En mettant en place ces usines de transformation, on pourra avoir des produits de consommation à exporter en Ouganda. Ainsi, les Ougandais importeront désormais des produits finis au lieu de la matière première, ce qui fera entrer des devises au Burundi ».
La ministre ougandaise des Terres, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Judith Nabaakoba souligne que le commerce entre l’Ouganda et le Burundi connaît parfois une croissance importante ou un déclin selon la situation prévalent dans les deux pays et dans la région.
Selon elle, les réalités politiques dans les deux pays, la sécurité régionale ainsi que la pandémie de la covid-19 ont, d’une manière ou d’une autre, affecté négativement les affaires entre les deux pays ces derniers jours.
Elle exhorte les deux gouvernements à développer la production des biens de consommation et le développement des infrastructures pour booster le climat des affaires : « Si des actions concrètes et des efforts sont fournis par les deux gouvernements, le climat des affaires pourra prospérer davantage entre nos deux pays ».
Les exportations de l’Ouganda vers le Burundi sont estimées à plus de 50 millions de dollars en 2021, alors qu’elles étaient à 37 millions de dollars en 2019.