La police a mis la main sur 101 femmes cachées dans une parcelle d’un quartier de Bujumbura, en attente d’embarquement. La nouvelle a provoqué un tollé général et beaucoup de questions : « Comment un nombre aussi important de femmes peut échapper à la vigilance de la police et de l’administration d’habitude si vigilantes ? »
Les défenseurs des droits humains parlent du trafic humain, de la traite des personnes, une forme moderne de l’esclavage. Pour eux, il existe bel et bien des réseaux bien implantés et organisés dans notre pays.
Le ver est dans le fruit. L’organisation semble parfaite. Ces pauvres femmes ont été recrutées, transportées, hébergées. Elles devraient voyager avec des documents officiels, en passant par l’aéroport ou d’autres frontières.
Il faut repérer et démanteler ces réseaux criminels qui ciblent surtout des personnes en détresse en leur promettant monts et merveilles dans des lointains pays. Les activistes des droits humains et la population dénoncent un crime odieux, un affront à la dignité humaine.
Les victimes subissent des préjudices et des traumatismes tant psychologiques que physiques. Elles sont exploitées, parfois même sexuellement. Pour les spécialistes en droit, ce « commerce » porte atteinte à la sécurité de la personne autant qu’à la sûreté de l’État.
Dans ses enquêtes sur ce dossier, Iwacu a constaté que la plupart de ces femmes le font à l’insu de leurs maris, les élèves abandonnent les études et le mouvement prend une grande ampleur.
Je pense que le moment d’agir est venu. Chacun a un rôle à jouer. Les officiels, en l’occurrence la police et l’administration, doivent prendre à bras-le-corps ce phénomène.
Un plan d’action national doit être mis en place en vue de sensibiliser, informer et éduquer la population sur les effets pervers de ce phénomène criminel. Il devra également identifier et combattre les facteurs qui alimentent cette pratique.
La traite des personnes est un problème qui dépasse les frontières nationales. Il faut aussi des mesures transnationales qui fassent appel à la coopération internationale, notamment aux échanges d’informations.
Au bout du compte, c’est au prix de l’engagement de tous que l’on pourra mettre fin à ce commerce de la honte de nos sœurs et de nos enfants.