Depuis quelque temps, le nombre de vendeurs et autres déballeurs proposant divers articles dont de la friperie, autour de l’ancien marché central de Bujumbura, a sensiblement augmenté. Le démantèlement et l’incendie de certains marchés dans la capitale économique y seraient pour quelque chose.
Devant le restaurant Plaza, derrière l’ancien marché central de Bujumbura qui a été le théâtre de l’incendie en 2013, des vendeurs essaient d’aguicher les passants pour qu’ils achètent leurs produits : « Bienvenu, ici c’est moins cher ! »
D’autres déballeurs précisent les prix pour attirer la clientèle qui n’est pas toujours emballée: « Ici c’est 1.000 francs burundais seulement », entend-on souvent dans cette allée située à l’ouest de ce marché.
Pour se frayer un chemin dans cette allée, il faut des acrobaties pour éviter toute collision avec les autres passants et surtout avec ces vendeurs ambulants proposant des articles divers. Certains y vendent des habits, des chaussures ; d’autres des denrées alimentaires, tels des légumes et fruits.
« S’il y a une chose agaçante, ce sont ces commerçants, quand ils sont chassés aujourd’hui, le lendemain ils reviennent, même la police est fatiguée de les pourchasser», se plaint Rénovat Sindayihebura, administrateur de la commune urbaine de Mukaza.
Malgré les interdictions des administratifs, le nombre de ces vendeurs ambulants ne cesse d’augmenter. Parmi eux, il y a des commerçants qui ont vu leurs stands démantelés : « Nous n’avons nulle part où aller. Je n’ai pas l’argent pour me payer une place dans ces marchés, donc je viens ici pour vendre mes fruits », explique une vendeuse interrogée.
Deux poids deux mesures
Même si ces vendeurs ambulants exercent leur commerce autour de l’ancien marché central, la mairie a interdit ce genre d’activité. Mais les vendeurs de fruits et légumes parlent d’injustice.
« Nous sommes les seuls à être pourchassés, mais ceux qui vendent de la friperie semblent autorisés à étaler leurs produits sans s’inquiéter. La mairie dit toujours qu’ici ce n’est pas un marché mais regardez ces vendeurs de chaussures et habits ils sont à l’aise », se lamente une vendeuse de légumes et de fruits interrogée.
« Mais pour nous un œil scrute le moindre mouvement des policiers et l’autre reste rivé sur nos marchandises. La police est toujours à nos trousses. Si ces privilégiés paient des taxes et impôts, qu’il en soit de même pour nous et qu’on nous laisse travailler », se plaint une autre vendeuse de fruits.
D’autres vendeurs partageant le même espace affirment qu’ils s’acquittent de leurs taxes : « Moi j’ai loué cette place, je paie 85 000 francs burundais à la mairie chaque année, donc la police ne peut pas me chasser d’ici », fait savoir un vendeur interrogé.
Selon Rénovat Sindayihebura, la mairie leur a donné ces places pour qu’ils puissent vider leurs stocks. Un délai a même été fixé pour ces vendeurs, il s’agit du 1er avril. Le compte à rebours a commencé.