Innocent Muhozi, responsable de l’Observatoire burundais de la presse, ne reconnaît pas Onésime Harubuntu, directeur de la radio Vyizigiro, comme le nouveau président de l’Association burundaise des radiodiffuseurs (ABR).
Il n’y va pas par quatre chemins. L’élection de ce jeudi 7 décembre est un non-événement : «Tout ce qui se passe maintenant ne se fait pas dans des conditions normales».
Il rappelle qu’un bon nombre de journalistes ont pris le large : «Certains ont fui parce qu’ils étaient menacés de mort. D’autres, des mandats qui les recherchaient pour la prison».
Pour ce, soutient-il, le président légitime reste Patrick Nduwimana, ancien directeur de la radio Bonesha FM. «Pour nous, le président de l’ABR que nous reconnaissons est celui-ci qui a été élu dans des conditions normales».
De son côté, le nouveau président de l’ABR tient à rassurer quant à sa fidélité aux objectifs de l’association. Sa priorité, souligne-t-il, la redynamisation de l’ABR : «Nous ne sommes pas là pour rouler pour le gouvernement».
Onésime Harubuntu exhorte les journalistes en exil à rentrer au pays : «Il faut que les gens soient ensemble pour se compléter de par leurs différents talents».
Par rapport aux craintes des uns et autres pour leur sécurité, il reconnaît que la décision du retour ou non est personnelle.
Le nouveau comité est constitué du directeur de la radio Vyizigiro, Onésime Harubuntu, élu président, de Juma Léonard Nduwayo, directeur de la radio nationale, vice-président. Gorgon Sabushimike, directeur de la radio scolaire Nderagakura et Sylvère Ntakarutimana, patron de la radio Isanganiro, ont été respectivement élus secrétaire et secrétaire-adjoint.