La politique jeunesse au centre de la légitimation du président Ndayishimiye se traduit par des nominations de jeunes dans les hautes sphères des pouvoirs politiques et économiques (le gouverneur de la BRB, la porte-parole de la présidence de la République et le directeur général de la BCB).
Elle se décline, sur trois ans, en une soirée dans le cadre de « Inkerebutsi Day », 1ère édition, plusieurs séances de moralisation et deux fora nationaux des jeunes intellectuels dans lesquels des jeunes et le locataire de Ntare House autoproclamé « ami des jeunes » partagent la tête d’affiche.
Une plateforme de visibilité pour tout jeune entrepreneur qui a le vent en poupe. Et le must, pour un influenceur, est d’immortaliser l’événement au côté du chef de l’Etat.
Ces rencontres ont pour but d’augmenter le capital sympathie du chef de l’Etat auprès des jeunes. Avec pour socle l’appui du Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (PAEEJ) en matière de création d’emplois.
Mais le cœur de la politique jeunesse en vigueur depuis 10 ans se traduit par la réforme du système éducatif qui bétonne la crétinisation des apprenants.
Un marqueur de cette crétinisation est la valorisation de l’approximation comme critère d’évaluation. Prenons cet exemple : qui est le président du Cameroun ? Répondre Félix Tshisekedi ne vaudra pas à l’élève une note nulle mais quelques points pour s’être approché de la bonne réponse, le nom cité étant celui d’un président de la République. Si la rigueur intellectuelle devient négligeable, comment l’écolier ou l’élève sera-t-il en mesure de cerner une notion, justifier ses affirmations, caractériser un objet ou comparer des choses ?
Un autre est la suppression de certains cours fondamentaux dans le cycle du post-fondamental. Sans cours d’histoire pour cheminer avec la connaissance du passé, sans géographie pour connaître son environnement proche et lointain, sans littérature pour vivre plusieurs vies et apprendre comment les autres se comportent, et sans cours de philosophie pour aiguiser son esprit critique, pas d’interaction de plusieurs disciplines pour stimuler leur créativité. Ni de culture générale qui, entre autres choses, les armerait intellectuellement pour régler les problèmes qui jalonneront leur vie.
Le cœur de la politique jeunesse prépare le terrain à la dictature de l’ignorance.
Quand j’étaisà l’école primaire, on se racontait une blague aux dépens des enfants de Bujumbura :
« Inyuma y’agatasi haza iki? »
– « Aga sous-tasse. » Telle était la réponse des jeunes citadins, selon la blague.
En y repensant, je réalise que ce jugement « erroné ou pas » était une forme de défense contre ces jeunes citadins qui prenaient de haut leurs congénères de l’intérieur. C’était sous les régimes de Bagaza et de Buyoya.
« Mais le cœur de la politique jeunesse en vigueur depuis 10 ans se traduit par la réforme du système éducatif qui bétonne la crétinisation des apprenants. »
– Article ci-dessus
Je ne sais pas du tout où est né M. Guibert Mbonimpa, mais je peux affirmer que cette phrase constitue à la fois une parfaite extension et un exemple du mépris et de l’arrogance propres et comparables à ceux de ces jeunes citadins de l’époque… aux dépens des campagnards de l’intérieur.
Cher monsieur, sans pour autant vous prendre pour un apprenant, apprenez quand même ceci :
« Je suis jeune, il est vrai; mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. »
– Le Cid, Corneille
Note : À voir l’aisance avec laquelle vous maniez la langue de Molière, je présume que vous connaissez parfaitement ce passage. Donc, ne prenez ceci que comme une simple citation, et non comme du mépris… sinon je ne vaudrais pas mieux.
Et moi j’ajouterais ceci : « Les vieux de la vieille école nous ont démontré leurs incapacités. Il est temps de faire place aux jeunes pour qu’ils nous montrent de quoi ils seront capables. »
J ai été abasourdi de like sur le site Iwacu que Bunyoni était diplômé de l’Ecole Biblique d Emmaus.
Le numero 2 a aussi fait des études bibliques à Mutumba.
IL doit y avoir une raison de cette théocratie.
Est ce une vision du Cndd/Fdd?
Il faut souligner que le Guide suprême du patriotisme était aussi Pasteur. Son épouse aussi diplômée d’une Grande Ecole Biblique .
Cela n’empêche évidemment pas que le Burundi soit le pays le plus pauvre et le plus corrompu au monde
@Kimeneke
« Marx : la religion opium du peuple
On sait que Karl Marx (1818-1883) a critiqué le capitalisme…
Dans ce contexte, Marx envisageait le rôle de la religion de la manière suivante. Elle constituait une illusion qui incitait les dominés à accepter leur sort, et donc à conforter le pouvoir des dominants…
Marx en concluait que la religion était l’ « opium du peuple », c’est-à-dire une sorte de drogue, un paradis artificiel empêchant l’individu de se tourner vers les véritables responsables de l’injustice sociale. Elle détournait en réalité la révolte de l’individu opprimé contre sa condition en lui proposant le salut après la mort, dans l’ « autre monde. »
https://lms.fun-mooc.fr/c4x/ulb/44003S02/asset/DSPC-marx-religion-opium-peuple.pdf
La promotion de l’ignoracratie.
C’est là le trou où nous nous enfonçons