Le psychiatre Angélus Nindereye travaille, dès le 1er février, au Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK). Un modeste pas en avant…
« Le psychiatre est un médecin spécialiste des maladies mentales. Notre centre va ainsi remplir les conditions requises d’hôpital de référence nationale, ce qui augmentera sans doute sa réputation », se félicite Frère Hyppolite Manirakiza, directeur du CNPK.
« Le travail des médecins généralistes, des infirmiers, des psychologues, des travailleurs sociaux et le service pastoral sera coordonné par ce spécialiste pour ainsi fournir un traitement de haute qualité », explique le directeur du CNPK. Dr Angélus Nindereye est lauréat de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar au Sénégal.
Toujours insuffisant
M. Manirakiza souligne qu’un seul psychiatre ne peut couvrir la demande des patients qui fréquentent le centre. A titre illustratif, en 2014, le CNPK a reçu 11.191 cas en ambulatoire et 741 cas admis en hospitalisation. Ils étaient respectivement 9603 cas et 600 cas en 2015.
Avec la présence d’un psychiatre, il ne doute pas que ces statistiques vont augmenter. D’après lui, le CNPK a besoin d’au moins quatre psychiatres. Or, seuls trois psychiatres exercent au pays et cinq autres évoluent à l’étranger.
Le directeur du CNPK estime que c’est très insuffisant dans un pays avec un passé – et un présent – de crises sanglantes récurrentes, et de guerre civile. « Le Burundi a donc besoin d’au moins 300 psychiatres. », estime-t-il.
Il demande à l’Etat de ranger dans ses priorités le domaine de la santé mentale. « Les étudiants ne sont pas intéressés par ce domaine. Faire cette carrière est considérée comme une perte de temps », analyse-t-il. Il fait savoir que seulement 30h sont réservées à la santé mentale dans la faculté de médecine.
Signalons que le Burundi compte un seul centre neuropsychiatrique avec deux succursales : centre des soins mentaux de Gitega (au centre) et le centre neuropsychiatrique de Ngozi (au nord).
Bonne nouvelle!