Dans l’après-midi de ce jeudi 28 mai, le candidat du CNL à la présidentielle du 20 mai, a déposé le recours à la Cour Constitutionnelle. Au cas où la décision de la Cour ne lui serait pas favorable, Agathon Rwasa envisage de saisir la Cour de la communauté de l’Afrique de l’Est.
C’est vers 15h que le cortège de l’actuel Premier vice-président de l’Assemblée Nationale est arrivé au siège de la Cour constitutionnelle sise au quartier Kigobe en commune Ntahangwa. Après, Agathon Rwasa s’est tout de suite dirigé, accompagné de sa garde lourdement armée, vers la greffe pour y déposer ses plaintes. Un fait marquant : des policiers assurant la sécurité de l’édifice abritant la cour constitutionnelle ne voulaient pas qu’il y entre avec sa garde arguant que c’est interdit. Peine perdue, leurs injonctions n’ont pas été respectées. Près de 40 minutes après, le président du CNL est revenu pour rencontrer la presse.
«Je rejette les résultats proclamés par la CENI car il y a des erreurs monumentales dans tout le pays. Il n y a pas une seule commune qui a été épargnée.» a-t-il affirmé. D’après lui, ce constat a été fait après la consultation des procès-verbaux que le CNL a pu rassembler à travers tout le pays. Et d’ajouter qu’ils ont des preuves qu’il y a eu bourrage d’urnes.
En outre, pour M. Rwasa, la CENI doit être interrogée sur sa responsabilité dans la gestion opaque des listes électorales. Il trouve aberrant qu’elles n’aient jamais été rendues publiques. Le président du CNL déplore l’attitude du Parquet général de la République. Sur base de fausses allégations, a-t-il expliqué, le procureur général de la République a sommé la CENI de rayer des candidats du CNL sur des listes électorales.
Pour rappel, dans une correspondance du 18 mai, il avait demandé de remplacer, sur les listes des candidats, les Inyankamugayo qui sont soit condamnés ou poursuivis par la justice. 35 militants ont donc été frappés par cette mesure. Parmi eux, Pelate Niyonkuru, actuelle ministre des Sports et de la Culture. Selon le procureur général de la République, a-t-il écrit dans sa lettre, la ministre se trouvait en détention au moment où il rédigeait la lettre. Ce qui n’était pas vrai et ce, du fait que la ministre n’a pas été arrêtée et démise de ses fonctions.
Au cas où la décision de cette Cour ne lui serait pas favorable, Agathon Rwasa envisage de saisir la Cour de la communauté de l’Afrique de l’Est.
Quant aux « vrais » résultats, il a répondu qu’il n’est pas question de confronter ses résultats avec ceux de la CENI. « Nous avons produit des preuves qu’il y a eu fraude massive. Pour l’heure, nous attendons la lecture de la Cour constitutionnelle. Et c’est à cela que nous allons nous en tenir», a-t-il martelé.
Signalons que le président du CNL n’a pas pu bien finir l’entretien avec les journalistes. Il a été appelé en urgence. Des personnes envoyées pour faire des photocopies des procès-verbaux à l’imprimerie Mex sise au quartier Rohero I dans la commune Mukaza, venaient de se faire arrêter. Agathon Rwasa était donc appelé à la rescousse.