D’après Nestor Bankumukunzi, ministre de la Communication, le projet de loi portant missions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil national de communication (CNC) autorise ce dernier de retirer la carte de métier aux journalistes. Il l’a déclaré, jeudi 30 novembre, au Palais des Congrès de Kigobe. Il présentait ledit projet en révision à la loi en vigueur depuis 2013.
Ce membre du gouvernement estime que la nouvelle loi contribuera à l’exercice professionnel du métier. « Il y en a qui s’arrogent le droit de travailler en qualité de journalistes alors qu’ils n’en sont pas.»
Le ministre Bankumukunzi tient, néanmoins, à nuancer : «Les décisions du CNC sont susceptibles de recours. Ceux qui se sentiront lésés pourront saisir la justice.»
Ce projet de loi a été adopté à raison de 79 voix pour, 21 contre et une abstention.
N y a-t-il pas un député de l’opposition bien éduqué qui pourrait initier un projet de loi sur l’accès à l’information sur tous les documents publics de notre pays à l’instar de ce qui se fait dans les démocraties avancées?
Monsieur le ministre, que faites-vous des chroniqueurs, des animateurs de radio-télé…? N’ont-ils pas le droit de travailler -sans être journalistes- comme dans la plupart des pays du monde libre que vous avez probablement déjà visités ? Ce qui vous chicotte M. le ministre, c’est qu’un journaliste questionne l’action gouvernementale. Ça, vous n’aimez pas ça et on le sait. Cependant, vous devriez vous rappeler que ce n’est pas parce qu’un journaliste sort sur la place publique un dossier qui n’avantage pas le gouvernement ou qu’il questionne les orientations des politiciens au pouvoir (ou pas) qu’il devient un opposant politique. Ça aussi vous le savez. Un journaliste ne fait qu’informer la population. À chacun de se faire une idée, selon ses sensibilités. Aussi, le journaliste a droit à son opinion, d’où la ligne éditoriale de chaque organe de presse. Il peut être de gauche, de droite…mais tant qu’il n’enfreint pas la loi, il a le droit à ses opinions, comme n’importe quel autre citoyen. C’est aussi ça le droit d’expression. Ça aussi vous le savez. S’il commet une faute déontologique, il doit être sanctionné – de préférence par son ordre professionnel – mais ça, vous ne semblez pas le vouloir. Alors, de grâce, ne demandez pas aux journalistes de devenir funambules! Car ils risquent tous de disparaître dans le vide que vous aurez créé sous leurs pieds.
@Bankumukunzi Nestor,
Je suis toujours très étonné de voir des gens éduqués, soi-disant intellectuels, soutenir bec et ongles (y compris en utilisant leurs positions pour museler la presse), un régime dictatorial qui n’accepte aucun débat contradictoire et surtout un régime qui exile et tue ses propres citoyens
« Il y en a qui s’arrogent le droit de travailler en qualité de journalistes alors qu’ils n’en sont pas.» Y-aurait-il un syndicat de journalistes au Burundi ? Si oui, il lui appartient de défendre ce métier durement acquis ? Qui pourrait mieux les défendre qu’eux-mêmes ?