Ce mercredi 20 juin, le Conseil National de la Communication (CNC) a pris la décision de porter plainte contre la Radio Publique Africaine (RPA) au Parquet en Mairie de Bujumbura. Le CNC s’insurge contre les propos tenus, sur cette station, par Manacé Nzobonimpa, ex-député de l’East African Legislative Assembly (EALA), dans l’édition du 13 juin. Il s’exprimait sur les circonstances de la mort de Jean Petit Nduwimana, un ancien président de la ligue des jeunes du parti au pouvoir.
D’après Pierre Bambasi, président du CNC, des accusations lourdes pèsent contre le président du comité des sages du parti Cndd-Fdd : " Elles visent donc la présidence de la République", déduit-il.
Si on se réfère au statut du CNC dans son article 12, Pierre Bambasi indique qu’il a jugé bon de porter ce dossier devant la justice : «Il y a eu une exagération dans les propos de Manassé Nzobonimpa », justifie-t-il.
Ce dernier avait affirmé dans son intervention sur la RPA, que [l’ancien agent du SNR, Jean Petit->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2902] avait été conduit chez Pierre Nkurunziza, président du comité des sages du Cndd-Fdd pour des explications sur ces agissements. Selon l’ancien député de l’EALA, Jean Petit a alors demandé au président de la République de le protéger d’autant plus que lui même l’a été protégé quand ils étaient au maquis.
Dans cette nouvelle affaire qui concerne le CNC après la sanction contre la Rema FM, M. Bambasi a souligné que personne n’est venue se plaindre auprès du Conseil. Il mentionne seulement avoir demandé des preuves au responsable de la RPA, mais en vain.
"On ne donnera jamais des preuves au CNC"
Eric Manirakiza, directeur de la RPA, n’y va pas par quatre chemins. « Le CNC veut se substituer à la justice alors que cela n’est pas dans ses attributions ». Cet organe, ajoute-t-il, veut se transformer en auxiliaire de la justice. « Il se comporte comme un commissariat », déplore-t-il.
Pour lui, il n’est pas question de montrer des preuves au CNC. « Cela n’arrivera jamais », insiste-t-il.
Il demande au Conseil National de la Communication, qu’au lieu de s’acharner contre la RPA, de vérifier d’abord si ces propos sont fondés. Il s’interroge : « Est-ce que Jean Petit Nduwimana est réellement mort ou pas? Est-ce que le CNC a mené des enquêtes pour vérifier si Manassé Nzobonimpa disait la vérité ? »