Nombreux sont les invités à l’émission passée du club de la presse qui ont estimé que le Conseil National de Sécurité n’avait pas à demander au Conseil National de la Communication (CNC) d’étudier la question des sanctions à l’encontre de certains des médias, dont la Radio Publique Africaine (RPA). Celle-ci en aurait rajouté dans la couverture médiatique de la répression policière de la manifestation du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD, opposition), le 8 mars 2014.
Le président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), Alexandre Niyungeko, a plutôt salué le travail de la RPA au point d’affirmer qu’elle mérite une médaille pour avoir présenté pratiquement de bout en bout les évènements violents de la journée du 8 mars dernier. Et de préciser que la RPA a même donné la parole au porte-parole de la police nationale pour plus d’équilibre de l’information. « On voit qu’il y avait comme une volonté du Conseil National de Sécurité d’empêcher les gens de savoir ce qui se passait. »
De l’avis d’Innocent Muhozi, « les reproches à la RPA sont surréalistes. La radio a fait un reportage en direct et on se demande où se situe la faute. Et puis, comment un gouvernement peut se permettre de poser des actes de guerre et par la suite s’étonner de la curiosité médiatique ? » Et d’enfoncer le clou : « Pire encore, comment peut-on tirer dans un quartier résidentiel et espérer que les gens n’en parleront pas? Qu’on laisse les journalistes faire leur travail comme les autres médias du monde qui ont eu à diffuser les révolutions arabes en direct. »
Pour Gorgon Sabushimike, le Conseil National de Sécurité a les prérogatives de suivre de près la situation du pays. Quant au travail de la RPA, à chacun d’apprécier. Les médias peuvent tout couvrir, mais avec du recul.
Jean Claude Kavumbagu, directeur de Net Press, a, quant à lui, estimé que « le Conseil National de Sécurité ne doit pas donner des injonctions au CNC. » Selon lui, il faut rappeler le principe journalistique qui veut que les faits soient têtus et que les commentaires soient libres. « C’est ce qu’a fait la RPA », conclut-il.