Le Conseil national de la communication (CNC) charge certains médias burundais et internationaux d’avoir commis des fautes et manquements professionnels dans les trois derniers mois (janvier, février et mars). La présidente du CNC appelle les médias concernés à être professionnels.
« Nous venons de passer une semaine chaude qui a été émaillée par des rumeurs incommensurables. Nous félicitons tous les médias qui n’ont pas versé dans ces rumeurs et faisons un clin d’œil à ceux qui ont propagé des informations non vérifiées », a indiqué Vestine Nahimana, présidente du CNC, dans un point de presse animé ce 24 avril.
Selon elle, le CNC constate depuis le mois de janvier 2023 des propos déséquilibrés et dont les sources ne sont pas rigoureusement vérifiées dans les informations diffusées ou publiées par certains médias au Burundi.
Et de soulever d’autres fautes professionnelles notamment des traitements partiaux et tendancieux ; des écrits ou propos diffamatoires à l’endroit des personnes ; des informations, musiques (chansons) et/ou images portant atteinte à la moralité et aux bonnes mœurs ; de l’apologie du crime, des outrages au Chef d’Etat ainsi que des incitations déguisées à la révolte, à la désobéissance civile et aux manifestations.
La présidente du CNC déplore aussi des écrits ou propos incitant à la haine politique et ethnique constatés dans différents journaux ; le dénigrement et les exagérations des faits ; l’atteinte à la confraternité ; l’atteinte à l’ordre et à la sécurité publique ; des propos propagandistes ; des injures, le plagiat, des exagérations des faits ainsi que la non-séparation des faits des commentaires.
Vestine Nahimana fustige aussi, entre autres manquements, le non-respect des lignes éditoriales par certains médias ; le non-respect des grilles de programmes, de la régularité et de la périodicité ; des médias exerçant sans reconnaissance juridique ; des journalistes prestant sans carte de presse ainsi que le non-respect du principe d’équilibre et du pluralisme de l’information.
Pour elle, la faute la plus récurrente et grave commise par les médias ces trois derniers mois est la violation des mœurs burundaises. Ainsi, pour « préserver les mœurs », le CNC interdit la diffusion d’une trentaine de chansons dans les médias : « Un médium qui continuera à faire passer ces chansons sera considéré comme un ennemi de la culture burundaise ».
Ces chansons sont Araryoshe, Mpamagara, Umunyuka, Nyash, Ikinyafu, Hindukira, Ikigori, Body by De One, Hmm de Fizzo et Ado Josan, Nyaranja, Akadaje, Inzoga n’ibebi, Akinyuma, Hange de Fabelove, My Boo, Suguma, Kirungo, Cousine, Ndi mu nyishu, Legend, Abagabo bararya imbwa zikishura, Ndarongowe, Fata ingidi, Ubuki, Mpako, Umunoho, Umudodo, Ibisusu, Cloud fit vile, ainsi que Naga et Mwende de Natasha.
La présidente du CNC, Vestine Nahimana, rappelle à l’ordre les médias concernés et les appelle à promouvoir le professionnalisme : « Faute de quoi, le CNC sera obligé de prendre des mesures prescrites par la loi ».
Sur son compte twitter ce 22 avril, le ministère de la Communication, des Technologies de l’information et des Médias a condamné « la publication des informations non vérifiées » et a appelé tous les journalistes à plus de professionnalisme dans le traitement des informations.
Le CNC pourra-t-il empêcher la diffusion de ces chansons ou informations dites prohibées sur YouTube? Car la diffusion sur les radios burundaises est une chose, la diffusion sur YouTube est autre chose.
Mme espère que YouTube n’a pas encore envahi toutes les huttes du pays de Ntare Rushatsi. Mais ça ne va pas tarder.
C’est plus dur que chez les talibans.
Bravo