Travailler dans le strict respect de la loi et dans l’intérêt général de la nation, être des journalistes prudents, professionnels… Ce sont les recommandations de Nestor Bankumukunzi, président du Conseil national de la communication (CNC), à l’endroit de «certains médias» privés. Il les accuse de diffuser des informations non équilibrées.
C’était ce vendredi 17 mai à Bujumbura,lors de la présentation, devant des responsables des médias,du rapport de monitoring des organes de presse au cours de ces trois derniers mois.
«Nous constatons que des fautes professionnelles persistent, et, parmi elles, il y en a une que nous avons qualifiée d’endémique. C’est le déséquilibre de l’information», dit-il déplorer, fustigeant aussitôt «un prétexte, un justificatif» de ‘‘rétention de l’information’’ par certaines sources que les journalistes avancent. Et de les mettre en garde contre des sanctions éventuelles.
Réagissant à cette appréciation, Abbas Mbazumutima, directeur adjoint des rédactions au journal Iwacu, a évoqué des sources qui ne se confient pas aux journalistes.
A Iwacu par exemple, a-t-il dit, des journalistes ne ménagent aucun effort pour équilibrer leurs articles. Mais bien de sources, vaincues par la peur de s’exprimer librement, ou par mauvaise foi, brillent par le silence, la réticence. Et de demander au CNC de s’impliquer davantage pour faciliter aux journalistes l’accès aux informations, notamment des sources officielles.
Tout en demandant à ces dernières de livrer les informations, M. Bankumukunzi adresse un autre message aux professionnels des médias. Il les exhorte à se spécialiser en termes de rubrique dans leurs médias, et à disposer de carnets d’adresse. Histoire de se familiariser avec leurs sources pour lever le défi de rétention de l’information.
Le Conseil national de communication compte mettre à la disposition des Burundais un numéro whatsApp, où ils s’exprimeront pour appréciation des contenus médiatiques.
Reporters sans Frontières (RSF) a classé le Burundi 159ème dans le classement mondial de 180 pays au sujet de la liberté de la presse en 2018. Entre autres raisons, RSF souligne que la plupart des radios indépendantes demeurent fermées tandis que des dizaines de journalistes se trouvent encore contraints à l’exil.