Mardi 05 novembre 2024

Politique

Le Cnared se fissure

16/05/2016 3

L’ancien président du ’’parti de l’aigle’’, Hussein Radjabu, qui se dit président ’’Cndd-Fdd épris du respect de la loi’’, n’est plus membre de la Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha et la restauration de l’Etat de droit.

Hussein Radjabu : «Je n’ai pas été écouté»
Hussein Radjabu : «Je n’ai pas été écouté»

L’annonce de son retrait de cette plateforme de l’opposition radicale a été faite ce samedi 14 mai. Il avait dernièrement adhéré à ce conseil aujourd’hui présidé par le Dr Jean Minani, contesté au sein de son parti.

Dès le lendemain de sa création, accuse Hussein Radjabu, beaucoup d’irrégularités et défaillances se sont manifestées dans la définition de l’ossature structurelle de ce Conseil. «La distribution des rôles a été compromise par un penchant au clientélisme et à l’égocentrisme. Cela a entravé gravement son fonctionnement, hypothéquant l’intégrité ainsi que la probité de ses dirigeants et partant, l’avenir de cette jeune organisation».

Selon lui, il y a eu ’’multiplication désordonnée des structures et des postes de responsabilité au sein du Cnared. «Cela a créé une lourdeur pour son fonctionnement, alors qu’à l’origine il s’agissait d’une plateforme politico-technique destinée à galvaniser les actions des formations politiques et les organisations de la Société civile épris du respect des textes fondamentaux de la République du Burundi (Accords d’Arusha et la Constitution du Burundi) et édifier un Etat de Droit au Burundi», regrette Hussein Radjabu.

Il déplore également le mode de gestion. Pour lui, il a souffert du manque de rationalité. «Beaucoup de postes de responsabilité ont été créés dans un tourbillon d’opportunistes enclins au positionnement au sein du Conseil et sur base de clientélisme sans tenir compte des critères d’efficacité dans le respect de l’équité», fait-il remarquer.

Ce n’est pas tout comme griefs, il y a «tendance à ériger des ’’super personnes’’ plus consultées et privilégiées dans la prise de décisions que d’autres.» D’après lui, le caractère collégial de gestion est mis à rude épreuve.
Hussein Radjabu affirme qu’il a toujours prodigué des conseils pour corriger les défaillances constatées, mais qu’il n’a pas été écouté.

Il parle d’une course effrénée au positionnement pour une visibilité individuelle, de manque de convergence, d’un climat de méfiance et même de disputes.

Un problème d’égos et de cohabitation

Pire, déplore Hussein Radjabu, le Cnared a manifesté son incapacité à réagir vigoureusement contre la décision de Bujumbura de rejeter devant la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies (23/01/2016), les appels pour un dialogue inclusif et l’idée de l’envoi d’une force d’intervention internationale au Burundi.

L’ancien président du ’’parti de l’aigle’’ dresse un bilan sombre du Cnared. «Les résultats enregistrés jusqu’à présent restent en deçà des attentes des Burundais».

Malgré son retrait du Cnared, Hussein Radjabu se dit ’’ouvert à toute forme de collaboration positive avec toutes les forces vives de la Nation pour un prompt retour à l’ordre constitutionnel démocratique au Burundi’’.

Cet ancien président du Cndd-Fdd, aujourd’hui en cavale, appelle la classe politique burundaise à dialogue inclusif sous la facilitation du médiateur désigné par la Communauté Est Africaine.

Signalons que le Cnared n’a pas voulu pour l’instant faire de commentaires encore moins de polémiques sur ce retrait. Il parle d’un non-événement.

Certains analystes parlent de problème d’égos et de cohabitation, l’ancien président du Cndd-Fdd se retrouvant côte à côte au sein de cette plateforme de l’opposition radicale avec ses anciens rivaux politiques ou tombeurs. C’est notamment l’actuel vice-président du Cnared, Onésime Nduwimana.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. KABEZA Diane

    C’est vraiment triste pour notre ami Hussein Radjabu. Je crois qu’il est entrain de prendre l’opinion publiques pour des cons. Est-ce qu’il était au moins du CNARED?
    Je crois que CNARED et l’opinion publique devaient par ailleurs être contents que cette fois Hussein Radjabu vient de clarifier sa position parce que cela faisait longtemps qu’il avait une position ambigüe pensant qu’il pouvait par ses discours et ses différentes élucubrations, se hisser le dessus de la scène politique « Cnaredienne ».
    Même si les burundais avons la mémoire courte, on n’oublie pas les dossiers grotesques comme la Mort de Simon Nyandwi, l’Emprisonnement de Ndayizeye et Kadege, le dossier Falcon 50, le dossier MGCO, la guerre avec les médias avec le fameux proverbe « Gahanga wishwe n’iki? » dont vient de citer Novat….pour ne citer que ceux-là; tous ces dossiers ont caractérisé le début de la descente aux enfers de notre pays alors que le parti CNDD-FDD était sous le commandement du tout puissant Hussein Radjabu.
    Il est évident que Hussein Radjabu ne peut pas manquer quelques opportunistes et autres nostalgiques qui peuvent acclamer son règne mais une chose est certaine, Hussein Radjabu est l’un des grands idéologistes et maitres à penser du Système DD depuis sa création dans le maquis.
    Nous ne manquerons pas de remercier le Seigneur qu’il soit sorti des griffes du système qu’il a lui même créé mais nous lui demanderons de laisser CNARED placer ses pions quand bien même d’autres opportunistes et truands y ont érigé domicile.
    On se demande où le Burundi pourra trouver un deuxème Rwagasore ou un deuxième Ndadaye pour lui insuffler une nouvelle révolution.
    N’ukuri atar’ah’Imana yonyene.

  2. Novat Nintunze

    « gahanga wishwe n’iki? »

  3. eric

    urakoze mutama,wamye urumugabo naho arico mupha na peter ni mukigorore kuko mayigwanye mukiriko.
    wabonye neza ko kagame ariwe ariko arayirwana nababirigibamwe bamwe babakoresha uko bishakiye.
    alexis sinduhije we azoherayo we ntaciyunvira kubera akarwa
    nimutahe musenere peter,azodushikana ahantu ,numurundi sumubirigi!!
    mbe mukunda kagame mukanka mwene wanyu.
    ivyo biganiro babatamika bizoshika he mutama?
    telephona peter muganire nkakera igihu ntaho kizoca nimube nkabagabo bakuze nukuri

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