Après l’annonce de la création d’un conseil de l’opposition a Addis-Abeba, beaucoup sont restés sceptiques, les opposants burundais étant critiqués pour leur ego et leur disparité.
Le 15 juillet 2015, dans une interview accordée à France 24, Alexis Sinduhije, président du parti MSD, et un des principaux opposants en exil du régime burundais, annonce la création d’un Conseil national de transition, coalition de figures de l’opposition et de dissidents en exil. La réunion constitutive de ce conseil est prévue le même mois à Addis-Abeba, en Ethiopie, siège de l’Union Africaine. Après trois jours de discussion, du 30 juillet au 1er août, le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit au Burundi, CNARED, est créé. Son objectif, « combattre le président Pierre Nkurunziza qui a violé l’accord de paix d’Arusha et la Constitution du Burundi en briguant un troisième mandat », indique Léonce Ngendakumana, président du Frodebu, et qui a participé à cette réunion.
D’après lui, Bujumbura a pourtant essayé de torpiller la réunion. SelonLéonce Ngendakumana, le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe, s’est rendu à Addis-Abeba et a confié aux autorités éthiopiennes que cette réunion voulait constituer un gouvernement parallèle et former une rébellion. « Mais nous avons expliqué aux autorités éthiopiennes ce qui nous a réunis dans leur capitale ainsi que nos objectifs, agenda à l’appui, et elles nous ont permis d’organiser la réunion. » Le président du Frodebu explique que ceux qui n’ont pas participé à la réunion d’Addis-Abeba n’ont pas pu avoir des documents pour voyager, surtout ceux qui ont fui le pays. Notamment Pacifique Nininahazwe, Vital Nshimirimana ou Chauvineau Mugwengezo et Alexis Sinduhije. « D’autres ont été refusés l’entrée alors qu’ils avaient des passeports ordinaires, mais nous ne savons pas les raisons de ce refus. »
Un conseil de l’opposition inclusif
D’après Léonce Ngendakumana, la réunion devait d’abord doter le conseil d’outils pour procéder aux élections. Dans la fraîcheur de cette élection, poursuit-il, Gervais Rufyikiri a été proposé à l’unanimité comme président du conseil. Il a demandé de réfléchir et a décidé qu’il serait plus utile dans une commission politique ou diplomatique.
Il s’en est suivi toute une liste de candidats au poste de président du conseil, Jérémie Ngendakumana, Onésime Nduwimana, Léonard Nyangoma et Alexis Sinduhije, absent. Mais aussi Hussein Radjabu, absent également, mais soutenu notamment par Manassé Nzobonimpa. Pour en arriver à Nyangoma, se souvient Léonce Ngendakumana, il y a eu beaucoup de tractations avant de parvenir à un compromis. Les opposants issus du Cndd-Fdd étaient en deux groupes, les frondeurs et les Bagumyabanga dits Abaryumyeko d’Hussein Radjabu, et étaient ouvertement opposés. Les autres groupes étaient celui de l’ADC-Ikibiri, le Frodebu Nyakuri, le Cndd, Amizero y’Abarundi, les anciens Chefs d’Etat et la société civile. « Mais vu le ralliement d’Agathon Rwasa au Cndd-Fdd, il a été décidé que Poppon Mudugu, qui représentait cette coalition, représenterait l’Uprona. » Au final, Onésime Nduwimana et Léonard Nyangoma sont restés dans la course. Sur 11 votants, le premier a eu 4 voix, et le second 7. Selon Léonce Ngendakumana, M. Nyangoma a été élu surtout parce qu’il ne défend jamais ses propres intérêts, mais ceux des Burundais et de leur pays.
Un ramassis de loosers…
« Je crois beaucoup en ce conseil», indique Léonce Ngendakumana. Il souligne qu’ils sont « engagés à sensibiliser tous les partenaires de l’Accord d’Arusha pour qu’on revienne sur la table des négociations et voir comment résoudre cette crise qui risque d’aboutir à un génocide politico-ethnique. »
Pour Bujumbura, ce conseil est un ramassis de loosers. « Les gens qui veulent revenir par la petite porte pour rentrer dans les institutions sont des « loosers », affirme Willy Nyamitwe, conseiller spécial en communication du président de la République. « Quand vous additionnez putschistes, frondeurs, opposants radicaux, (…) rejetés de la société burundaise qui sont à l’étranger, loin de la réalité burundaise, vous avez un groupe de gens qui (…) n’ont aucune crédibilité. » Des loosers auxquels il associe même les anciens présidents, qui n’ont été chefs d’Etat que du fait d’une transition négocié. Pour M. Nyamitwe, « c’est un groupe de gens qui sont hors-jeu de commun accord. »
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Analyse
Le CNARED présente des forces et des faiblesses. L’une de ses principales forces et que c’est un groupe uni, avec un discours politique unique sur la situation politique du Burundi, et piloté par une personne consensuelle. Il peut en résulter une autre force, la capacité de faire un plaidoyer contre le régime actuel. Une autre force de ce conseil est qu’elle aura une oreille attentive de la communauté internationale, ce qui sera facilité par l’empathie de cette communauté vis-à-vis de la situation burundaise, et qui peut aboutir aux négociations.
Cependant, l’une des grandes faiblesses du CNARED est qu’il est composé par des acteurs aux idéologies et aux intérêts différents, ce qui peut remettre en question la durabilité de ce groupe. Et il est quasi impossible que deux jours de discussion à Addis-Abeba aient permis de réduire les antagonismes et les ego pour construire effectivement un groupe de combat politique.
Ce qui peut handicaper le travail de ce conseil concerne également les ressources pour fonctionner. Ses membres se trouvant dans des endroits différents, et parfois très éloignés, il sera difficile pour eux de se réunir, ce qui peut avoir un impact sur l’organisation du conseil.
Une autre faiblesse non négligeable de ce conseil est les moyens de pression dont il dispose. En effet, le jeu politique n’a produit aucun effet jusqu’ici, comme s’il n’était pas approprié. Pourtant, le conseil s’évertue à mettre en avant le dialogue.
En définitive, le CNARED est utile, à condition qu’il soit le porte-parole d’une autre force capable de faire pression au régime de Pierre Nkurunziza. L’habileté des leaders de ce conseil à convaincre la communauté internationale peut transformer ses faiblesses en force politique pouvant amener Bujumbura à négocier. Car, il semble que le dialogue n’est plus de mise, puisqu’il suppose que ses conclusions n’engagent que ceux qui y croient. Par contre, les décisions issues des négociations sont impératives et engagent toutes les parties.
Iyo Genocide muguma muririmba ntako mutagize ngo ibe ariko Imana yagumye icana Uburundi buguma busimba imanaga.
Icobabera ciza n’uguhinduka mukabumbwa n’ivyo mufise.
« M. Nyangoma a été élu surtout parce qu’il ne défend jamais ses propres intérêts, mais ceux des Burundais et de leur pays ». Et c’est vrai?!! Cela veut dire que Onesime et son équipe des frondeurs défendent souvent leurs propres intérêts ou les intérêts du groupe au lieu de combattre pour la légitimité populaire! Hararawe!
Abanyabwenge babiri ntibateka inkono ngo ishe. Abo bantu ntakindi barondera atari amagabura nyama. Akananiye umugabo n’uwundi karamunanira, bavuye muri CNDD-FDD kubera ubugaba, none no ngaho ntaco bazomara atari ibice guse.
Ces monsieurs qui viennent de passer des annees a s’autodetruire ne peuvent rien d’eux meme. La main derriere tout ca les lachera au moment opportun. Avec ikibiri, ranac, amizero,… qu’est ce qui les a empecher de s’unifier en 2013 ou avant les elections? Ce qui a fait que Ntibantunganya presente sa candidature en catimini sera le meme qui le fera quiter cette soidisante coalition.
Si reellement ces gens sont des patriontes et veulent le bien de la nation burundaise qu’ils aillent a prendre a Kamenge comment on peut etre fans du Gnl Adolph, homme fort du systeme CNDD-FDD et en meme tant voter pour Rwasa et rester calme dans ses bottes. Ils ont demontre une maturite que beaucoup ne comprendront pas avant longtemps. Si reellement ces « loosers » voulaient faire quitter Peter ils pouvaient bien le faire sans aller a addis ou creer des conflits armes inutiles. Ndadaye l’ai bien reussi en 1993.
D’après France 24: » Craignant que la crise politique au Burundi ne vire à la guerre civile, des diplomates onusiens, européens, africains, américains et belges somment le parti du président de garantir l’équilibre au sein des institutions entre Hutu et Tutsi. …..
Dans un texte commun, les hauts représentants de l’ONU, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), des États-Unis et de la Belgique, ancienne puissance coloniale du Burundi, s’inquiètent de la suppression par l’Assemblée nationale d’une disposition de son règlement intérieur garantissant l’équilibre ethnique au sein du Bureau de la Chambre basse. » . Adresse de l’information: http://www.france24.com/fr/20150812-burundi-nkuzunziza-dialogue-crainte-guerre-civile-onu-ue-ua-usa-diplomate
Si je comprends ces Responsables reconnaissent maintenant les institutions issues des élections précédentes et ne leur demandent que de garantir l’équilibre ethnique ?
Une fois que les assissins d »Adolphe Nshimirimana seront trouvés et punis, alors on parlera d’autres choses sérieuses. Maintenant c’est pas le moment des distractions.
Le Cnared est certes composé de personnalités hétéroclites, mais il a le mérite de réunir des responsables politiques et de la société civile de tous horizons et de se battre pour une cause noble et accepté par la majorité des Burundais et des partenaires internationaux à savoir le respect de la constitution et des Accords d’Arusha. Aux yeux du monde, il constitue un interlocuteur sérieux et une alternative crédible face à la dictature de Pierre Nkurunziza et sa bande de criminels.
Non, le Cnared n’est pas une association de loosers mais un groupe d’hommes d’expériences dont la plupart a exercé de hautes responsabilité au Burundi. Par conséquent, ils sont écoutés quand ils parlent; ils ont plus d’accès aux médias et auprès des dirigeants de la région et des grands de ce monde. Pensez-vous que c’est donné à tout le monde d’être invité en direct sur France 24, sur RFI, au bureau de l’Union africaine? Essayez, d’obtenir un rendez-vous avec un ministre européens ou un président africain et vous m’en direz des nouvelles.
Le Cnared doit gagner la bataille de la diplomatie et des média: faire entendre la voix des Burundais soucieux de l’alternance démocratique partout et par tous les moyens. Je pense même qu’il n’aura pas besoin de recourir aux armes pour arriver à ses fins. Le régime criminel de Nkurunziza est bâti sur du sable mouvant. Il va donc s’effondrer comme un château de dominos par la pression diplomatique: gel des visas et des avoirs du système Cndd-Fdd, restriction des aides au développement, etc. La caisse noire du président Peter ne tiendra pas plus d’une une semestre.
Basabose, donc vous vous cherchez les amis au loin et vous créer des ennemis dans votre propre maison? C’est quelle logique que vous utilisez là?
Le peuple à gouverner, c’est nous. Et c’est nous qu’il fallait convaincre en premier au lieu de commencer par « vos ministres européens et vos présidents africains » dont l’accès est aussi compliqué que vous le dites.
Sinon, je doute fort de votre phrase : »il a le mérite de réunir des responsables politiques et de la société civile de tous horizons et de se battre pour une cause noble et accepté par la majorité des Burundais »
Si la majorité des burundais s’y mettait(et non quelques quartiers), ce pouvoir ne tiendrait pas plus de deux semaines, et cela sans armes!
Alors , bonne chance avec vos interlocuteurs internationaux. Peut-être que vous y parviendrait en nous affamant et probablement en nous faisant la guerre(nous le peuple). Mais je suppose que vous supprimerait alors la démocratie dans le genre un homme et une voix. Sinon, avec votre philosophie d’interlocuteurs étrangers vers qui vous avez le monopole d’accès, cela m’étonnerait que vous surviviez à l’épreuve des urnes.
Bon courage. Vous avez encore du boulot!
CNARED – Contribution pour le forum du journal Iwacu
Mon cher Edouard,
Permets-moi d’ajouter quelques éléments à ton analyse sur les points faibles et les points forts du CNARED.
Commençons par les points faibles.
1 – Le nom de la nouvelle alliance ou coalition, CNARED, est imprononçable pour le Burundais moyen, même francophone. Certains disent Cénared, d’autres Sinared. C’est une fabrication typiquement technocratique élaborée à la hâte à Addis Abeba. Et cela se comprend. Cet acronyme n’a pas de sens et peut difficilement enthousiasmer les foules.
Il vaudrait mieux que cette coalition des forces de l’opposition imagine un nom kirundi qui a une résonnance dans la culture ou dans l’histoire du Burundi. Ce mot en langue nationale permettrait aux Burundais de toutes conditions de se l’approprier facilement et de mieux comprendre les objectifs de cette alliance ou coalition nouvelle.
Un nom kirundi bien choisi deviendrait rapidement un code de ralliement pour tous les citoyens hostiles au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Le nom d’une personnalité, d’un lieu historique, d’un arbre ou d’un tambour royal, pourrait faire l’affaire dans l’urgence.
2 – Le CNARED n’a pas encore de stratégie de communication. Il est vrai que c’est une organisation très récente. Si, en attendant de développer une véritable stratégie de communication, la nouvelle coalition avait un porte-parole unique relayé à l’étranger par des porte-paroles par continents ou par pays, si le CNARED disposait d’un site internet même sommaire, il augmenterait considérablement sa visibilité médiatique et partant son efficacité et sa crédibilité politiques et diplomatiques.
3 – Le CNARED est né à Addis Abeba dans des difficultés évidentes d’organisation logistique et même dans une certaine tension entre des personnalités politiques dont le positionnement personnel est légitime et respectable. Comme le rappelait un ancien ambassadeur du Burundi qui participait à la rencontre avec Léonard Nyangoma, président du CNARED à Bruxelles, « pas d’intérêt, pas d’action ».
Les acteurs politiques placent chacun ses billes afin de jouer plus tard un rôle majeur dans le cadre d’un probable gouvernement de transition qui sera mis en place après le 26 août 2015. A cette date, en effet, le président Pierre Nkurunziza sera considéré par la nouvelle coalition comme un usurpateur, un président illégitime et illégal. Or, pour le déloger, il faudra bien soit que des négociations aboutissent à la création d’un gouvernement civil en charge des intérêts vitaux du pays soit que le CNARED exerce un rapport de force politique et militaire suffisant pour neutraliser le président parjure.
4 – Le CNARED est essentiellement animé par des hommes. Les femmes semblent, une fois de plus hélas, oubliées. Alors qu’elles constituent des partenaires incontournables dans le retour à la paix et à la stabilité du Burundi. A l’époque des manifestations de rue contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, elles ont montré leur courage, leur détermination et leur efficacité pour atteindre la place de l’indépendance à Bujumbura.
5 – Les organisations des jeunes n’apparaissent pas non plus comme des partenaires essentiels du CNARED. La jeunesse burundaise a payé cher son courage et sa détermination aussi dans la lutte contre le troisième mandat. Des centaines ont été assassinés par « les diverses forces du désordre et du crime », policiers, soldats, miliciens et agents du renseignement confondus. Des milliers de jeunes croupissent dans des prisons ou sont exilés.
6 – Le CNARED, coalition de forces politiques et sociales civiles, devra clarifier son positionnement par rapport à la résistance engagée par les forces militaires, elles-mêmes coalisées pour la défense de la démocratie. Au fait, le CNARED soutient-il le principe d’une rébellion armée ou non ? A l’inverse, la coalition des forces militaires qui occupent le terrain accepte-t-elle la prééminence civile et la légitimité du CNARED ? En tout cas, à Bruxelles, Léonard Nyangoma a été très clair sur cette question très sensible. « Le CNARED, a-t-il déclaré, croit encore au dialogue. Il ne ressent pas encore le besoin d’une option militaire. »
7 – Enfin, last but not least, si le CNARED privilégie le dialogue politique, comme le soulevait un jeune burundais vivant en Europe du nord et participant à la rencontre avec Léonard Nyangoma à Bruxelles, il faudra qu’il soit très clair : « Le CNARED va négocier quoi ? »
A présent, les points forts du CNARED
1 – Permets-moi d’utiliser comme exemple une bataille historique décisive dans la deuxième guerre mondiale perdue par l’Allemagne nazie alors sous la férule d’Adolphe Hitler. Le 3 novembre 1942, le maréchal Rommel a refusé les ordres d’Hitler et a décidé de battre en retraite après une bataille perdue à El-Alamein, à l’ouest d’Alexandrie, en Egypte. Il était tenu en échec par les troupes du général anglais Montgomery .
Winston Churchill, Premier ministre de la Grande Bretagne déclare triomphant à Londres : «Ce n’est pas la fin, ni même le commencement de la fin ; mais c’est la fin du commencement». Il ajoutera plus tard : «Avant El-Alamein nous n’avons jamais eu de victoire, après El-Alamein, nous n’avons jamais eu de défaite !»
Toutes choses égales par ailleurs car comparaison n’est pas raison, Addis-Abeba constitue pour le CNARED, un aboutissement qui annonce peut-être « la fin du commencement ». Jusqu’à présent, l’opposition burundaise était divisée en multiples formations politiques. Pour une fois, les représentants de la diversité des partis politiques de l’opposition ainsi que les organisations de la société civile ont décidé de former un front uni. La période des sigles politiques folkloriques et sympathiques est peut-être terminée.
ADC-Ikibiri, Mouvement d’Arusha, Amizero des Barundi devenu selon les railleurs « Amis zéro », RANAC, Indépendants, etc. traduisaient une instabilité politique pathologique et typiquement burundaise. Jusqu’à présent, l’opposition politique burundaise a systématiquement été sanctionnée par des échecs successifs. La dynamique d’Addis-Abeba, comme celle d’El-Alamein, peut-elle inaugurer une ère nouvelle où les partis politiques et la société civile, parce que coalisés précisément, « l’union fait la force », peuvent, enfin, espérer de ne n’avoir « plus jamais de défaites ».
2 – Dans la salle où Léonard Nyangoma a reçu les Burundais de la diaspora, il y avait des participants provenant de Belgique, de Suède, de Danemark, de Suisse, de France, des Pays-Bas et de Grande Bretagne. D’autres s’étaient excusés et suivaient le déroulement de la rencontre à partir de l’Espagne et du Canada. C’est dire, comme le relevait le sénateur Richard Nimbesha, la chance extraordinaire du CNARED de pouvoir compter sur des femmes et des hommes, des jeunes et des anciens qui composent une diaspora appartenant à toutes les composantes de la nation burundaise.
3 – Au mètre carré, dans la salle où Léonard Nyangoma recevait environ 60 Burundais de la diaspora, on pouvait compter une densité, absolument exceptionnelle, d’expériences et de savoir-faire politiques avec des ambassadeurs, professionnels avec des médecins, des professeurs, des hommes d’affaires, des journalistes, des hommes de culture, intellectuelles avec des étudiants, etc, etc.
Le Sénateur Richard Nimbesha a commencé son intervention saisissante en révélant à l’assemblée un secret de la rébellion de 1994. « Au début, nous cherchions des combattants, a-t-il déclaré, et nous en trouvions pas. »
Par contraste, a-t-il poursuivi en substance, le CNARED dispose, sur tous les continents, dans tous les pays où résident des Burundais, des troupes immédiatement opérationnelles et compétentes dans tous les domaines.
Il suffira que le CNARED sache, impulser, coordonner et soutenir les initiatives de la diaspora pour mobiliser l’opinion publique internationale, les médias, les décideurs politiques et économiques ainsi que les organisations régionales et internationales. Le plus gros est déjà fait d’ailleurs comme l’a souligné Léonard Nyangoma qui a exprimé sa gratitude à l’égard de la diaspora burundaise. A chaque membre de la diaspora burundaise engagée dans la lutte pour le respect de l’Accord de Paix d’Arusha et pour la restauration de l’Etat de droit au Burundi, Richard Nimbesha a donné deux mots d’ordre : « Ngenda hehe ? Ngenda ryari ? »
Chaque burundais de la diaspora, engagé dans la lutte contre la dictature imposée par la terreur et pour la restauration de la démocratie et de la liberté au Burundi, est potentiellement un ambassadeur du CNARED dans son pays de résidence et dans son milieu professionnel. C’est un atout incroyable dont dispose cette nouvelle coalition de partis et d’organisations de la société civile. Saura-t-il l’exploiter à bon escient ? That’s the big question.
4 – Le dernier point positif majeur du CNARED est la jonction qu’il permet entre les forces politiques intérieures et extérieures. Car en définitive, comme cela a été souligné également pendant la réunion entre Léonard Nyangoma et des Burundais de la diaspora à Bruxelles, la chute du régime de Pierre Nkurunziza, sera possible grâce à l’action décisive des Burundais de l’intérieur soutenus par la diaspora. Pour le moment, en définitive, le CNARED a les moyens de développer une stratégie d’étouffement progressif du régime issu des élections loufoques de 2015. A la manière du boa constrictor qui s’enroule autour de sa proie et la broie progressivement. Avant de l’avaler.
5 – Enfin, le dernier point positif du CNARED, un de ses meilleurs atouts, est paradoxalement, le Conseiller Principal en Communication de Pierre Nkurunziza, M. Willy Nyamitwe. Ses propos souvent polémiques et désobligeants à l’égard des anciens chefs d’Etat du Burundi ou Hauts dignitaires de la République, à présent membres du CNARED, provoquent chez eux un tel dégoût, un tel mépris et un tel désir de revanche contre le personnage et contre un régime politique qui se permet de proférer des insultes gratuites à leur encontre. Le dernier exemple en date est relevé précisément dans cette livraison du journal Iwacu. M. Willy Nyamitwe les traite de « ramassis de loosers » ! Ce n’est pas convenable. C’est même inadmissible !
Une chose est sûre. A chaque prise de parole de M. Willy Nyamitwe, ces dignitaires, leurs familles, leurs amis et proches au Burundi et à l’étranger, leurs adeptes politiques, tous se sentent blessés et outragés. Et ça en fait du monde qui partage la détestation du régime politique que M. Willy Nyamitwe défend becs et ongles avec, malheureusement, son talent maléfique qu’on lui connaît. Et par conséquent, tout ce beau monde adhère à la dynamique du CNARED et soutient son combat. Pour continuer à élargir spectaculairement le cercle de ses adeptes, il faudrait que le CNARED, fasse livrer à M. Willy Nyamitwe, des caisses d’un excellent chocolat belge et le supplie de ne surtout jamais arrêter de proférer ses insanités à l’encontre des dignitaires de la République.
Athanase Karayenga
Le 12 août 2015
Monsieur Karayenge,
Je vous cite » … pour le déloger, il faudra bien soit que des négociations aboutissent à la création d’un gouvernement civil en charge des intérêts vitaux du pays soit que le CNARED exerce un rapport de force politique et militaire suffisant pour neutraliser le président parjure. « , Hier, je cite la Ligue Burundaise des droits de l’homme, s’agissant des jeunes du quartier de Jabe qui seraient armés…«S’il faut désarmer, il faut commencer par un désarmement des esprits. Il y a des motifs qui ont poussé cette population à s’armer. Il faut trouver une solution à ce problème.». A chacun ses commentaires…
Vous avez bien développé un processus de communication bien outillé, secondé par les édito de M.Ngendahayo. Pour les noms initiés, il y a un combat juste, celui des braves, qui veut mettre fin à la dictature. Pour les Inararibonye, il s’agit d’un combat pour rétablir l’ordre traditionnel, « agateka aho kamye » et ce, quelque soit le prix à payer. De toutes les façons c’est le peuple…
La première chose que vous mettez en avant, c’est d’abord de vous assurer que les non initiés – mais malgré tout faiseurs de la pluie et du bon temps dans le monde- soit convaincu que la cause est noble, celle des hutu et des tutsi coalisés contre la force du mal incarnée par Nkurunziza…
Ainsi, c’est toujours le Hutu que vous mettez au devant de la scène.
Hier, ce fut le Gnl Niyombara. Les choses ne sont pas passées comme prévu…
Aujourd’hui, c’est Nyangoma à la tête du CNARED, c’est le Gnl Nyambarazi
Cela me rappelle l’histoire récente et dramatique de notre région et du Rwanda en particulier.. A la tête du FPR, il y avait Kanyarengwe, Seth Sendashonga pour démolir le régime rwandais..
Nous sommes témoins de la suite et du sort reservé à ces deux combattants de la liberté…
Pour les non initiés, Habyarimana a été tué par les extremistes Hutu, on connait la suite…
Pour les non initiés, Gnl Nshimirimana aurait été tué par les services de Nkurunziza ( édito sur certains médias)
Dans un cas, comme dans l’autre, ce fut toujours la recherche du chaos. Au Burundi, l’assassinat du Gnl Nhimirimana ne visait ni plus ni moins, que de pousser la jeunesse du parti à réagir pour enfin permettre à ce génocide tant chanté d’arriver et d’arriver ainsi à ses faims: faire intervenir le monde au secours d’un peuple martyrisé…
Les signaux sont là car lôn fait croire que des INTERAHAMWE, force sinistre du génocide contre les Tutsi, seraient déjà à l’œuvre au Burundi; que des FDLR seraient déjà à l’oeuvre aux côtés des Imbonerakure, que vous ne cesser de diaboliser et de dresser contre le peuple et l’opinion…
VOILA LES FAITS, VOILA LA REALITE, VOILA LES BUTS VISES…Bien sur que vous avez trouvé un bon prétexte: le 3ème mandat!
J’ose espérer que la rédaction d’IWACU ne va censurer mon analyse
Cher M.Jean-Pierre Ayuhu,
Votre présentation des faits et de la réalité, comme vous dites, n’est pas crédible. Depuis plusieurs années, les Hutu sont massacrés massivement par une oligarchie Hutu, elle-même, actuellement au pouvoir.
Les suppliciés FNL de Muyinga, Ernest Manirumva, les victimes du massacre de Gatumba, la majorité des jeunes manifestants tués à bout portant et à balles réelles en avril et mai de cette année, des centaines de jeunes présentés comme membres de rébellions naissantes par le pouvoir dans la région de Cibitoke et assassinés sans pitié, des milliers de jeunes jetés en prison pour avoir manifesté dans la rue, des centaines de milliers de réfugiés actuellement exilés dans les pays voisins, des milliers de personnes blessées et ruinées sont majoritairement des compatriotes Hutu. ‘Seules les religieuses italiennes massacrées à Kamenge ne figurent pas dans la cohorte des milliers de victimes Hutu du régime actuel. Des Tutsi figurent aussi parmi les victimes de ce régime.
Par conséquent, l’oligarchie hutu au pouvoir actuellement aurait pu montrer autrement qu’elle est vraiment protectrice des Hutu au Burundi.
Faites un petit effort pour regarder le drame burundais actuel dans sa vérité nue et dans sa cruauté. Vous comprendrez les raisons pour lesquelles des Hutu et des Tutsi se mobilisent pour lutter contre une dictature imposée par la terreur au Burundi. Les comparaisons que vous faites avec les conflits qui se sont déroulés dans des pays voisins n’est ni pertinente ni convaincante.
C’est une diversion indécente.
Athanase Karayenga
@«Cependant, l’une des grandes faiblesses du CNARED est qu’il est composé par des acteurs aux idéologies et aux intérêts différents, ce qui peut remettre en question la durabilité de ce groupe» / Rédaction
J’aurais pu comprendre que le fait que ces acteurs et leaders politiques aient des idélologies et intérêts différents compterait par contre comme un atout ou un avantage au CNARED parce que imiti ikora ikoranye! Désigner cet aspect comme une faiblesse qui peut même écourter la durée de vie du Conseil c’est en effet discutable!!!…
L’ADC Ikibiri après les élections de 2010 = CNARED après les élections de 2015.
iyo ntizoteba gusambuka, kuko igizwe hamwe nabantu atamakuba y intambara bigeze babona, nukuvuga batoshobora kuremesha urugamba na gatoya no mugihugu atababemera bariho, ndavuga nka domisiyo, rufyikiri, leonce, abo baje gutora ivyagusa bagerageza kuryosharyosha nka radjabu, nyangoma, sinduhije abo nibo bashobora kuja imbere kuko barazi ugufata igihugu ingene bigenda nayo abo ba domisio nukwirira ifaranga gusa nyama ari intambara yamajambo nyene bashoboye ntabindi
@cumacindubaruba: « nka radjabu, nyangoma, sinduhije…barazi ugufata igihugu bigenda »/Ils savent comment prendre le pouvoir.
1. Le Burundi etant (officiellement) un pays en situation post-conflit (APRES LES ACCORDS DE PAIX D’ARUSHA DE 2000), il ne faudrait pas etre necessairement un seigneur de guerre pour arriver au pouvoir.
2. Un bon projet de societe (= modele de l’Etat developpementiste par exemple) peut venir d’un groupe d’economistes, politologues, psychologues, journalistes, societe civile, (sans oublier certains frondeurs qui eux aussi ont connu le maquis), ET CELA DEVRAIT POUVOIR FAIRE GAGNER DES ELECTIONS LIBRES.
Le seul atout du CNARED est sa capacite de commettre des attentats terroristes, juste a la somalienne, a l’Iraqienne. Je doute sur tout autre force. Peut-etre aussi son habilete a mentir.
Mais vous dites une chose et son contraire. En terme de forces du conseil, vous parlez d’un groupe uni, en terme de faiblesses, vous parlez des acteurs aux ideologies et aux interets Differents!!!
Vous ne trouvez pas que c’est contradictoire?
1. Moi je dis que la politique est parfois ou souvent imprevisible.
Donc, peut-etre que ces « putschistes, frondeurs, opposants radicaux » que Mr Willy Nyamitwe qualifie de « REJETES DE LA SOCIETE BURUNDAISE qui sont a l’etranger, loin de la realite burundaise » vont etre acceuillis en heros? a l’aeroport international de Bujumbura (si jamais/surtout si la dictature du 3e mandat presidentiel n’arrive pas a ameliorer la vie des masses burundaises).
2. Dernierement, apres une visite au Burundi, la journaliste Ilona Eveleens (neerlandaise? allemande? basee a Nairobi, Kenya) ecrivait:
« Les zones rurales en particulier SEMBLENT FIGEES DANS LE TEMPS/frozen in time. La majorite de la population vit de l’agriculture de subsistence sur de petits champs. Le Burundi est le deuxieme pays d’Afrique en terme de densite demographique/second most densely populated country in Africa. Il n’y a pas assez d’espace/Space is a problem. Il n’y a pas assez d’initiatives du Gouvernement POUR AIDER LA POPULATION (RURALE) A CULTIVER LEURS CHAMPS D’UNE FACON PLUS APPROPRIEE/There are hardly any government initiatives to help people farm in a more efficient way… »
(Voir Ilona Eveleens: « A land frozen in time. Burundi then and now- real reason Nkurunziza « won » a 3 rd term, and his big trump card », http://mgafrica.com, 31 july 2015).
3. Twese tubihanze amaso/ONLY TIME WILL TELL.