Samedi 23 novembre 2024

Archives

Le ciment de Cibitoke : entre spéculation et insuffisance de la quantité offerte

05/06/2013 Commentaires fermés sur Le ciment de Cibitoke : entre spéculation et insuffisance de la quantité offerte

Produit localement depuis 2007, le ciment du Burundi Cement Company (BUCECO) est aujourd’hui très prisé. Il est préféré aux ciments importés et se fait rare sur le marché burundais, ce qui crée des spéculations sur son prix de vente. <doc1976|left>Quand on fait un petit tour des différents magasins de la ville de Bujumbura qui vendent du ciment, on trouve surtout, le ciment du Mozambique, de la Tanzanie et de l’Ouganda. Peu de magasins ont le Buceco, comme on appelle désormais ce ciment fabriqué par cette usine implantée dans la province de Cibitoke. Les rares commerçants qui en ont le vendent à 23.000Fbu le sac de 50kg. « Buceco, ce ciment produit localement, est le plus sollicité. Quand il manque, notre marge bénéficiaire se réduit car, dans ce cas, nous ne vendons que du ciment importé », déplore une vendeuse au quartier asiatique. Elle précise qu’elle peut passer plus de trois mois sans avoir le ciment dit Buceco dans son stock : « C’est terrible pour nos clients qui avaient déjà commencé leurs constructions avec le Buceco. Ils ne peuvent pas achever leurs travaux aisément car ne pouvant pas mélanger du ciment de plusieurs qualités », se désole-t-elle. Même regret chez Ferdinand Manirakiza, un ingénieur en construction et chef de chantier au quartier Rohero. Pour lui, que ce ciment soit introuvable cause beaucoup de préjudices aux ses utilisateurs de ce produit : « C’est un ciment de bonne qualité, les résultats que donne le laboratoire national du bâtiment et des travaux publics montrent que sa courbe de résistance est croissante après 28jours ». D’après M. Manirakiza, la qualité n’est pas un problème mais l’irrégularité de ce ciment est un défi sérieux. « On ne peut pas s’aventurer à utiliser ce ciment sous peine de rupture de stock sur le marché avant la fin des travaux.» Une plus-value de 3000Fbu ratée <doc1977|right>Le ciment Buceco est le plus cher de tous les ciments vendus au Burundi, après celui de la Zambie qui coûte 24.000Fbu. « Même si le prix d’un sac de ciment sur le marché local est de 23.000Fbu, nous avions décidé de le fixer à 21.000Fbu », précise Aimé Mananda, directeur de l’usine Buceco. Il indique que même la quantité produite par Buceco est loin de satisfaire toute la demande locale: « Notre usine produit 48.000 tonnes par an alors que la consommation annuelle de tout le Burundi est de 150.000 tonnes en moyenne. Etant donné que notre ciment est très apprécié, le détaillant a tendance à augmenter le prix suivant la demande qui est devant lui, sinon le consommateur burundais aurait une plus-value de 3000Fbu, par rapport au prix des ciments importés », explique-t-il. Par ailleurs, selon M. Mananda, le cours de change du franc burundais qui monte de jour en jour, le coût élevé du transport ainsi que le manque de courant électrique observable ces derniers jours, sont les principaux défis. Car ils entravent les activités de Buceco: « Notre objectif de produire 100.000 tonnes par an risque de ne pas aboutir aussi rapidement », pense-t-il. L’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) estime que le ministère du Commerce, de l’industrie et du tourisme devrait prendre au sérieux la spéculation sur les prix pour protéger les consommateurs burundais : « Ce ministère semble être absent. Pourtant, il a le devoir de réguler les prix sur le marché », se désole Noël Nkurunziza, président de l’ABUCO. Au ministère du Commerce, le porte-parole fait savoir que  l’usine BUCECO, dans sa politique commerciale, devrait aussi  faire respecter le prix qu’elle a fixé : « Au sein de notre ministère nous veillons surtout à ce que les importations soient régulières, pour éviter le dérèglement des prix sur le marché local», précise-t-il. _______________________________ {Dans la fabrication du ciment, la société BUCECO utilise les matières premières suivantes : – Du clinker, qui est la matière première principale. Elle est importée du Pakistan – Le gypse, matière importée du Kenya – La pouzzolane, importée de RDC ou du Rwanda – L’argile est produite localement. Mais selon le N°1 de Buceco, la quantité utilisée dans la fabrication du ciment est très minime. – Des sacs d’emballage importés de la Tanzanie} ______________________

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 413 users online