Malgré que l’usine Buceco soit implantée à Cibitoke depuis 2007, les habitants de la localité n’en sont pas les premiers bénéficiaires. Il y aurait des exportations clandestines.
<doc4793|right>Au chef lieu de la commune Rugombo, plusieurs magasins n’avaient pas le ciment de Buceco, ce 23 juillet 2012. Les commerçants interrogés sur place nous ont indiqué qu’ils peuvent passer deux ou même trois semaines sans pouvoir accéder à ce ciment communément appelé « Buceco ». « Actuellement, je travaille à perte parce que je viens de faire deux semaines sans avoir le Buceco dans mon magasin. Et les clients qui viennent me le demander sont nombreux », se désole Arthémon Ntakiyica, un des commerçants de Rugombo.
Quand il a le ciment, il le vend à 23000Fbu le sac de 50kg et le prix auquel il s’approvisionne est 21.500Fbu. Ce commerçant demande aux autorités de Buceco d’augmenter la quantité à mettre sur le marché et aussi le nombre de grossistes : « On ne me donne que 500 sacs de 50Kg par mois. Le stock se vide dans deux semaines, tout au plus.»
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– [Le ciment made in Cibitoke : la spéculation continue->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1968]
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Quand Buceco manque, les clients en font les frais. « C’est difficile d’accéder à ce ciment, ces jours-ci. Et nous ne pouvons pas achever nos chantiers avec d’autres ciments qui n’ont pas la même qualité que le Buceco », précise E.N., un client rencontré dans l’un des magasins. Il fait savoir qu’il s’approvisionne, parfois, à Bujumbura à 24000Fbu le sac. « Deux camions du Rwanda viennent souvent s’approvisionner en Buceco, alors que nous continuons à en manquer », souligne ce commerçant. Ainsi, il demande aux autorités de Buceco de rendre disponible leur ciment pour toute la population, notamment celle de Cibitoke où l’usine est implantée.
Des grossistes interrogés nous ont révélé qu’ils sont servis une fois le mois. « Nous sommes obligés d’attendre parce qu’on nous dit que la matière première n’est pas disponible », précise un grossiste de Rugombo. Selon lui, toute la commune bénéficie de 90 tonnes par mois. Il considère que la multiplication des usines de transformation de ciment serait une bonne option pour résoudre ce problème de pénurie de Buceco.
Concernant cette pénurie et les exportations clandestines dénoncées, les autorités de Buceco ont promis à Iwacu de s’exprimer prochainement.