De décembre 2022 au 12 janvier 2023, les cas de choléra sont déjà identifiés dans quatre districts sanitaires du pays. Une propagation liée surtout à l’insuffisance et au manque d’eau potable. Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida et ses partenaires sont à l’œuvre pour stopper cette épidémie.
« A cette heure, nous avons 73 cas suspects, 21 cas confirmés et 20 personnes hospitalisées, 52 cas de guérison et un décès », a indiqué Dr Liliane Nkengurutse, directeur a.i du Centre des opérations d’urgence de santé publique.
Rencontrée ce jeudi, 12 janvier, elle signale que les districts déjà affectés sont le district sanitaire Bujumbura-nord, celui de Bujumbura centre, et les districts sanitaire d’Isale en province de Bujumbura et de Cibitoke. Et c’est le district sanitaire de Bujumbura nord qui enregistre plus de cas confirmés.
Alors que certaines informations font état de trois personnes mortes suite au choléra à Kajaga, commune Mutimbuzi, Dr Chloé Ndayikunda, porte-parole du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, dément : « Nous avons mené des enquêtes et nous avons découvert que les symptômes n’avaient rien à avoir avec le choléra. Et d’ailleurs, elles étaient deux au lieu de trois. Comme il n’y a pas eu de diagnostic, on ne peut pas confirmer cela. »
Pour faire face à cette épidémie, elle indique qu’un plan de riposte validé existe déjà. Et des centres de traitements du choléra (CTC) sont déjà établis. A Bujumbura, ce centre se trouve à l’hôpital Prince Régent Charles. Un autre est installé à Gatumba et le troisième se trouve actuellement à Rugombo. Et selon l’augmentation du nombre des cas, Dr Chloé Ndayikunda signale que d’autres centres sont directement aménagés.
Pour stopper la propagation de cette épidémie, la parole-parole du ministère de la Santé appelle le personnel soignant et les administratifs à la base à la vigilance.
D’après Dr Chloé Ndayikunda, les chefs de colline ou de quartiers, les Nyumbakumi (responsable de dix ménages) doivent surveiller l’origine des cas confirmés. Elle souligne qu’il y a des cas des patients sous traitement qui se sont évadés de l’hôpital Prince Régent Charles alors qu’ils n’étaient pas encore guéris. Un comportement à décourager selon elle.
Des actions d’urgence
D’après Dr Liliane Nkengurutse, des actions d’urgence ont commencé juste après la déclaration de l’épidémie. Elle évoque la pulvérisation intra-domiciliaire dans le quartier Bukirasazi, de la zone Kinama, commune Ntahangwa et rendre disponible l’eau dans les robinets publics. Elle précise que le traitement est gratuit. Des visites de terrain ont été organisées et sont toujours en cours. Et ce, dans le but de chercher des cas de choléra et lancer des messages de sensibilisation pour la prévention, respect des mesures d’hygiène, etc. « Nous avons aussi pensé à protéger notre personnel en leur dotant des kits de traitement et de protection, et une mobilisation des partenaires a aussi eu lieu. » Ce qui a même déjà produit des fruits. « Des partenaires comme la Croix-Rouge, Médecins Sans Frontières, … sont sur terrain. Par exemple, la Croix-Rouge donne de l’eau potable à Rugombo. »
Mais, souligne-t-elle, cet approvisionnement est périodique. Pour trouver une solution à ces maladies liées à l’hygiène, Dr Liliane Nkengurutse trouve qu’il est impératif de rendre disponible l’eau. « On ne peut pas lutter contre le choléra sans eau potable et pérenne. »
Ainsi, elle appelle la Regideso et d’autres personnes ou sociétés travaillant dans ce domaine de faire leur possible afin que la population ait accès à ce produit vital et indispensable.
En ce qui concerne des actions en cours, elle signale aussi que la surveillance au niveau des frontières a été renforcée surtout du côté de la République démocratique du Congo (RDC).
La Plateforme Nationale de prévention et de gestion des risques des catastrophes se mobilise aussi. Ce jeudi, une visite de terrain a été effectuée dans le quartier Bukirasazi pour s’enquérir de la situation, au site de pêche de Kajaga où des nouvelles latrines sont en cours d’installation, à Kinyinya, zone Gatumba et au site de Sobel, à Maramvya, hébergeant les déplacés des inondations de Gatumba.
Après presque trois ans sans choléra, les premiers cas de cette épidémie ont été de nouveau détectés en décembre 2022 dans le quartier Bukirasazi, zone Kinama, commune Ntahangwa et à Rugombo, province Cibitoke.