Pour aborder la fin de la semaine avec moins de rides, souvenons-nous!
C’était le 1er juillet, les corps de sécurité défilent devant la tribune officielle, l’air martial. La fanfare militaire donne le rythme. Tout est ordre. Puis, il apparaît, sorti de nulle part. Fier, il trotte allégrement derrière l’officier de police. Dans les tribunes tout le monde retient son souffle. Certains pouffent de rire. Lui, indifférent, derrière l’officier, il défile. Lui, le chien, l’animal si méprisé dans la tradition burundaise passe devant un parterre d’officiels et d’invités prestigieux. Du jamais vu au Burundi.
Mieux, dans son discours, le chef de l’État, félicite l’intrépide quadrupède pour sa prestation. Qui osera encore lancer l’injure classique {« wa mbwa we »} (espèce de chien). En ce jour de gloire au Burundi, où le pays célèbre son indépendance, devant tout ce que le Burundi compte d’officiels, devant les télés et les radios, le cerbère du 1er juillet a réhabilité ses congénères. En quelques minutes, le chien du 1er juillet a vengé le mépris dont ont été victimes tous les chiens morts, vivants et à venir au Burundi et sur toute la surface de la terre. Désormais, pour l’insulte, il faudra trouver autre chose.