Au lendemain du Sommet de Dar Es Salaam sur la crise nous concernant, certains jubilent et d’autres pleurent. Ceux du pouvoir constatent avec délectation que ce qui leur est demandé n’est pas la mer à boire : reculer les échéances électorales, ma foi, ne fait que reculer des termes en tout état de cause préprogrammés, ligaturés, contrôlés et gagnés d’avance. L’opposition politique et civile voit certaines de ses exigences diluées, d’autres ignorées – désavouées ? –.
Au-delà des apparences, il faut lucidité garder et analyser objectivement la quintessence du message que les chefs d’état de la sous-région, entourés de dignes représentants du reste du monde, ont envoyé à tout le peuple burundais :
1. Le message de Dar Es Salaam ne donne raison à personne. Il invite toutes les parties à revenir aux fondamentaux de toute gouvernance responsable : le maintien de la paix, de la concorde nationale et du dialogue ;
2. Le message invite le pouvoir à gouverner pour tous et avec tous ;
3. Le message tait sciemment le plus important : « Si vous les Burundais n’êtes pas capables de préserver la paix pour votre peuple, d’autres s’en chargeront à votre place avec ou sans votre consentement. »
Le dialogue ou la mort
Peuple montagnard, les Burundais ne sont pas accoutumés au compromis. De plus, quarante ans de dictature militaire nous ont habitués à une alternance politique par la violence. Pourtant, il nous faut désormais explorer de nouvelles voies pour résoudre nos conflits ; il nous faut défricher de nouveaux espaces mentaux pour y cultiver des valeurs différentes de la loi du plus fort, du règne du mensonge et de la trahison, de l’empire de l’égoïsme et la prévarication…
Le pouvoir ne peut obstinément se cacher derrière des feuilles de vignes flétries qui ne peuvent en aucun cas masquer des réalités putrides. Les cas de violence provenant des manifestants ne peuvent en aucun cas justifier l’utilisation d’armes létales de jour comme de nuit par les forces de l’ordre. La hantise de la victoire ne peut expliquer la privation des libertés fondamentales aux leaders politiques. Cette même hantise de la victoire ne peut justifier le silence imposé aux media privés au moment où celui de l’état est exclusivement au service du maître du moment.
De leur côté, les manifestants gagnent à se préparer à donner pour recevoir. Savoir concéder du terrain pour gagner par ailleurs est incontournable dans tout dialogue.
Si cet effort n’est pas exercé de part et d’autre, la paix et le retour à la démocratie seront hypothéqués. Ces objectifs seront plus difficiles à atteindre que faire passer un chameau dans le chas d’une aiguille, pour paraphraser l’Evangile (Mc.10,25; Mt. 19,24 ; Lc. 18,25).
Mon cher Jean Marie, ( excuse moi de te tutoyer, c’est parce que je te connais, et de toutes façons, « je dis tu à tous ceux que j’aime »… Jacques Prévert »).
Je viens de lire ton papier sur le sommet des chefs d’état de l’EAC ainsi que le résumé des conclusions que tu en fais. Je serais moins « gentil « avec eux que toi parce que quand j’ai lu le peu du document final, c’était tard la nuit, je me suis réveillé avec cette désagréable sensation du gars cocu , qui a une gueule de bois .
Alors oui, les changements de régime se sont fait sur un mode violent par le passé. Bon on a connu quand même 2 coups d’état sur un mode relativement soft. J’aime pas ça, mais j’ai eu la faiblesse d’applaudir la tentative de coup d’état du général NIYOMBARE. Je sais que je ne suis pas le seul, je me surprends quelquefois à souhaiter l’homme providentiel qui viendrait sonner la fin de la récréation. (je ne souhaite pas me cacher derrière mon petit doigt démocrate quand le peuple se meurt au nom de ces principes).
Par un mécanisme intellectuel ou psychologique que je ne peux pas objectivement expliquer, j’ai cru , en tout cas espéré que le sommet allait résoudre le PROBLÈME du Burundi du moment: « Arrêter la violence, ne plus compter les morts, obliger enfin la classe politique Burundaise à s’asseoir ensemble ou séparément pour discuter des questions actuelles: la tenue d’élections, dans quelles conditions et avec quels protagonistes ….surtout pas de 3ième mandat et prendre date pour une modification de la constitution car celle là est devenue désuète en tout cas pas fonctionnelle (Même montagnard ils auraient trouvé un compromis!!!ibidahuura n’imisozi). J’avoue que ma déception a été de loin à la mesure de l’espoir que j’avais placé dans cette rencontre.
Leurs conclusions que vous résumez si bien m’ont donné l’impression d’une énumération de grands principes un peu comme si on disait, « tuer, voler, ce n’est pas bien… »
Mais une fois qu’on a dit sa déception, des questions se bousculent par milliers dans ma tête et j’avoue qu’en l’absence de réponse, je suis très inquiet: Pourquoi le chef d’état Burundais n’est pas allé à ce sommet? Pouvaient ils faire autrement? Avaient ils de la marge de manœuvre pour obliger le gouvernement actuel à arrêter le massacre? Qu’adviendra- t- il si pareil situation se représente dans l’espace économique est africain? N’ont ils pas perdu toute crédibilité par manque de courage politique? l’interview de Jacob Zuma est une perle! Je me souviens que pour un acte à peine différent, notre pays a connu un embargo terrible qui a été l’argument qui a permis des négociations pour arrêter la guerre. Pourquoi ce qui était vrai avant, ne peut pas l’être actuellement? N’est pas Nyerere, ni Mandela qui veut! Tiens tiens, comme un pieds de nez, les élections communales sont fixées à fin juin, on est loin du compte ne fût ce que sur le plan arithmétique, sans compter le désarmement… Non cher ami, je suis cocu et pas content!(tu me dira que c’est souvent les cas n’est ce pas?).
DR Déo HARINAGANJI
Sans commentaire ! Sur France 24.com : »NEW YORK (AFP) –
Un jeune Américain, emprisonné sans procès et maltraité pendant trois ans dans l’une des prisons les plus dures des Etats-Unis, dont il était devenu une figure emblématique, s’est donné la mort deux ans après sa sortie. Comme il avait tenté de le faire à plusieurs reprises en prison, Kalief Browder s’est pendu chez lui et a été retrouvé samedi par sa mère, selon la famille. Il avait 22 ans. »
Pendant trois ans ,où étaient les défenseurs de droit de l’homme, Humain Right Watch etc.? Notre compatriote Mbonimpa n’est informé que sur le Burundi. Mais les injustices sont au niveau mondial.
Dans un dialogue prochain ,il va falloir savoir si 2 et 2 font 4. Le mensonge restant un sport national ,le non développement politique et économique en est la résultante, on recule à une vitesse vertigineuse.
j’ai toujours dis que quand intello et politiciens s’en mêlent, salut les hésitations et autres calculs mesquins. au début tout avait bien marché jusqu’à ce que les manifestants étaient arrivés a la place de l’indépendance. Du coup, le putsch, les politiciens et aujourd’hui voilà on commence a parler ngo négociations…..de quoi et pourquoi. Nous disons des le début, non au troisième mandat et oui aux accords d’Arusha et la constitutions. Combien a t-on tué parmi nous, une quarantaine les gars…..alors on va négocier quoi????? la mort ou la patrie. full stop,
« De leur côté, les manifestants gagnent à se préparer à donner pour recevoir. Savoir concéder du terrain pour gagner par ailleurs est incontournable dans tout dialogue. »
Sans blague? Donc ils peuvent continuer à lancer des pierres sur les autres(Armes non létales direz vous), ils peuvent continuer à incendier les biens de ceux qui ne pensent pas comme eux voire les brûler, terroriser ceux qui veulent étudier ou travailler , etc… et vous leur conseillez de se préparer à recevoir et donner?
Quant aux policiers, « ‘Les cas de violence provenant des manifestants ne peuvent en aucun cas justifier l’utilisation d’armes létales de jour comme de nuit par les forces de l’ordre »
Pouvez-vous s’il vous plaît proposer aux policiers comment maintenir l’ordre face à une foule qui se comporte comme vous même le dite?
Peux-tu proposer un cas d’école de comportement de forces de l’ordre face à des manifestants de ce calibre?
Cher Abdoul,
Dans les formations les plus élémentaires des polices et de toutes forces devant gérer les manifestations publiques, on ne vient pas avec des armes à feu aussi longtemps que les manifestants n’en usent pas. On vient avec des boucliers, des matraques et du gaz lacrymogène. Eventuellement, on peut faire recours à des chiens. Mais cela ne va pas au-delà.
Les régimes qui ont osé faire cela sont des gouvernements comme ceux de l’Apartheid, de Pinochet au Chili, de Idi Amin en Ouganda, de Hitler en Allemagne… la liste est malheureusement longue. Faut-il que le Burundi vienne l’allonger?
Fraternellement
Merci cher « Iwacu i Burundi »? si tous les sites d’informations burundais pouvaient être comme vous !! Merci pour votre impartialité, merci pour la diversité d’informations et merci pour le fait que vous acceptez les commentaires aussi dans leurs diversités.
@Jean Marie NGENDAHAYO,
»Peuple montagnard…! » Que voulez-vous dire par la? Sinon, je suis d’accord en partie avec votre opinion. Là où je ne suis pas d’accord c’est qu’un préalable avant toute négociation doit être respecté: NKURUNZIZA et le groupe qui le soutient savent très bien que les 2 mandats du président sont bel et bien consommés et qu’un autre candidat du CNDD-FDD doit être nommé. On l’attend toujours.
Les évenéments politiques (demission et fuite d’un membre de la Cour constitutionnelle, demission et fuite de 2 commissaires de la CENI, organisation de sessions parlementaires alors que le Parlement n’a plus de mandat… sans parler d’une police nationale qui blesse et tue régulièrement en tirant à balles réelles sur des manifestants, souvent les mains en l’air etc…) qui se succèdent depuis que NKURUNZIZA a refusé de respecter les Accords d’Arusha ainsi que la loi fondamentale montrent à suffisance que le camp NKURUNZIZA est minoritaire et n’a que la force des armes seulement de son côté mais pas la loi.. ! En plus ce Monsieur, avec une poignée de gens autour de lui, est entrain de tout faire pour ethniser la crise (dont il la seule cause à mon avis..) et faire comprendre au monde entier que ce sont les Tutsi qui en sont à la base, ce qui est évidemment archifaux (lisez ceci : http://afrikarabia.com/wordpress/burundi-comment-nkurunziza-cherche-a-provoquer-un-affrontement-hutu-tutsi/)
J’espère que la CPI sera mise à contribution pour enqueter et faire la lumiere sur les massacres quotidiens par la police de gens qui manifestent seulment pour exprimer leur opinion. En effet, plus de 40 jeunes tués pour rien et pas moins de 400 manifestants blessés pour la défense de la dignité des Burundais méritent que la CPI s’intéresse à leur sort et nous esperons qu’elel le fera comme le disent souvent les responsables des NU dont Mr Adama DEING qui etait recemment au Burundi…!!! .
En définitive donc négociations oui mais l’idée de 3ème mandat de NKURUNZIZA doit d’abord être abandonnée afin de repartir sur de nouvelles et bonnes et bases. Oui Mr le Président a beau dire que c’est le dernier mandat mais ce ne sont, à mon avis, que des manœuvres dilatoires car il suffirait qu’il y arrive pour aussitôt demander au parlement de lui changer la Constitution pour régner en maitre absolu jusqu’à ce que mort s’en suive. Cette idée-là ne passe pas. A mon humble avis, le Burundi a besoin d’une alternance politique, d’un autre leadership pour une autre vision et un nouveau départ.
Les manifestants tuent aussi, incendient les biens et maltraitent des citoyens innocents. Si la CPI agit, elle devra aussi s’occuper des crimes commis par les manifestants et leurs commanditaires.
« quarante ans de dictature militaire nous ont habitués à une alternance politique par la violence ». Justement, Nkurunziza et sa clique ont cru à tort qu’il suffisait de remplacer la dictature militaire hima par une dictature militaire hutu pour régner à vie sur le Burundi. Eh bien, ils ne tarderont pas à comprendre qu’ils se sont trompés!!!
Nkurunziza et les siens jubilent parce que le sommet de Dar-Es-Salaam n’a pas évoqué le 3è mandat illégal de Nkurunziza, allant jusqu’à dire que les chefs d’Etat ont cautionné ce mandat de tous les dangers! Bien sûr que cela est faux! Pour ces chefs d’Etat, ce sont les Burundais eux-mêmes qui doivent régler cette question. Dès lors, il appartient aux parties participant au dialogue d’ÊTRE INTRANSIGEANTES PAR RAPPORT AU RESPECT DE LA CONSTITUTION ET DES ACCORDS D’ARUSHA. En clair, le 3è mandat de Nkurunziza, c’est catégoriquement non! Si certains partis politiques lâchent du lest par rapport au 3è mandat, alors ils auront trahi le peuple Burundais et nous les combattrons et les traiterons comme des traîtres!
En ce qui nous concerne, nous citoyens Burundais, nous devons rester vigilants et poursuivre nos manifestations jusqu’à ce que Nkurunziza retire sa candidature. Personnellement, j’ai beaucoup de confiance dans la société civile Burundaise, un peu moins dans les partis politiques d’opposition qui pourraient nous trahir pour leurs intérêts égoïstes. Nkurunziza connaît ces politiciens et ne va pas hésiter à leur proposer quelques miettes pour qu’ils acceptent la violation des accords d’Arusha et de la constitution.
La limitation des mandats présidentiels à deux est un acquis démocratique très important que nous devons sauvegarder à n’importe quel prix! C’est pourquoi, à partir des manifestations actuelles, nous allons mettre sur pied un MOUVEMENT CITOYEN permanent pour la sauvegarde de la démocratie au Burundi. Autrement dit, même le successeur de Nkurunziza devra toujours être tenu à l’œil pour qu’il ne déroge pas aux règles démocratiques et de la bonne gouvernance. Nous nous battrons pour que le droit aux manifestations pacifiques soit réellement garanti par les lois Burundaises. Les manifestations pacifiques, c’est notre seule arme, et nous allons parcourir l’entièreté du Burundi pour apprendre aux populations locales comment s’en servir.
Manifestations pacifiques? Mon oeil! Vous allez un jour répondre de tous vos crimes commis. Citoyens innocents carbonisés, maisons et voitures incendiées, policiers blessés,… Vous n’échapperez pas à la justice.
Merci J Marie. Au premier intervenant je voudrais faire remarquer que l,auteur n,a dit nulle part qu,il faut laisser le 3e mandat a Nkurunziza mais plutot a donner pour recevoir. Par exemple une treve de manifestation tout aucours du dialogue. Ceci demontrera que les opposants au 3e mandat sont d,une part docile mais que d,autre part ils controlent leur troupe. Et quand les nego n,avancent pas ils reviendront. Cette fois avec d,ailleurs plus d,attitude pacifiste et un peu plus de troupe. La guerre sera deja a ce niveau a moitie gagnee. N,oubliez pas que la region a aussi besoin des interlocuteurs valables meme si Nkuru et sa troupe devraient plier bagage. Ceux qui n,influenceront pas les emeutes chez eux.
A bon entendeur salut
Sauf respect Mr. Ngenadahayo, vous parlez pour ne rien dire. Ce reproche, on peut le faire aux présidents qui etaient présents à Dar es Salam. Il n’y pas de dialogue possible avec Nkurunziza et sa clique tant que la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat n’a pas été retiré. Il faut essayer de comprendre pourquoi les evêques catholiques ont abondonnée les circonvolutions linguistiques et diplomatiques d’usage pour dire cela sas fard et avec brutalité. Si Nkurunziza et sa clique ne quittent pas le pouvoir, le pays va au cataclysme. Les imbonerakure sont une milice qui n’attend qu’un signal. Tous les Burundais le savent et ceux-là qui se sentent directement visés dans leur chair et qui le peuvent, prenent la route de l’exil. Les autres se désolent de voir, que demain, ils auront à vivre dans un pays où l’irréparable aura été commis.
Nkurunziza et sa clique font peur,Nkurunziza et sa clique vont tuer par les armes et si cela devrait leur paraître irréalisable, ils laisseront faire la faim. Ainsi, il est impossible de voir ce que peut vouloir dire un appel au dialogue, si ce dialogue peut déboucher à un pouvoir conduit par Nkurunziza et sa clique. Nkurunziza et sa clique doivent impérativement quiter le pouvoir. On doit leur enlever les moyen de l’Etat que depuis dix ans ils utilisent à organiser les Imbonerakure. Voilá la seule vérité qu’il faut dire, tout le reste est, comme le caricaturait un journal bourkinabé, un bla bla stéril.
Je suis pas d ‘accord en ce qui concerne cette phrase
« MonsieurLe dialogue ou la mort
Peuple montagnard, les Burundais ne sont pas accoutumés au compromis »
.Si non le message soumis est correcte..merci
Il ne suffit pas de dire, je ne suis pas d’accord, c’est facile. Dites- nous pourquoi vous n’êtes pas d’accord, donnez des raisons.
Chers amis,
1. Est-ce possible d’empêcher par la force le président actuel de briguer un troisième mandate? Si oui, qu’on nous le dise et que cela se fasse vite pour que la vie reprenne tranquillement;
2. Dans le cas ou la violence ne s’avère pas efficace, il faut négocier. Et négocier n’est pas synonyme de « capitulation »; il s’agit d’aller à la table des discussions avec ce qu’on est prêt à doner et ce sur quoi on ne transige pas. Mais il est … périlleux d’évite le dialogue si on n’a pas la force pour obtenir ce à quoi on a droit légalement.
3. C’est vrai, la formule était courte « peuple montagnard ». Il y a des nations montagnardes qui savent négocier, les Suisses sont un bel exemple. Mais notre histoire montre que nous avons été encerclés d’esclavagistes Asiatiques puis Européens. Notre royaume s’est réfugié dans nos montagnes et s’est defend avec acharnement contre toute aggression extérieure jusqu’à l’arrivée des armes automatiques. Cela a développé une façon de penser et d’agir…
4. Le tort, quant au sommet de Dar Es Salaam, n’est pas ce qui en est sorti mais advantage ce qu’on en attendait de plus.
Fraternellement
Rien à négocier, on laisse Nkurunziza et sa clique faire ce qu’ils veulent faire, on refuse toute coopération. je ne vois pas comment on peut négocier avec un pouvoir qui ne tient pas compte des fondamentaux.
Il va négocier que ce sera son dernier mandat, mais qui garantit qu’il respectera cette parole?
Nkurunziza a un agenda et il va l’appliquer tranquillement.