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Le « cerveau du carnage » de Gatumba tué dans une attaque rebelle

04/03/2014 Commentaires fermés sur Le « cerveau du carnage » de Gatumba tué dans une attaque rebelle

L’assaut donné ce dimanche 2 mars 2014 vers 18 heures par une quarantaine d’hommes contre la position militaire de Vugizo dans la Réserve naturelle de la Rukoko, a été fatal à Innocent Ngendakuriyo alias Nzarabu. Deux de ses complices ont également été tués.

Le corps inerte d’Innocent Ngendakuriyo alias Nzarabu ©Iwacu
Le corps inerte d’Innocent Ngendakuriyo alias Nzarabu ©Iwacu

Il y a du monde ce matin à Vugizo autour de la position militaire attaquée : des habitants de cette localité, quelques rescapés du massacre de Gatumba et une vingtaine de militaires. Il y a également Désiré Uwamahoro ex-commandant du GMIR (Groupement mobile d’intervention rapide) et Kazungu du SNR (Service national des renseignements) que Nzarabu a toujours cité dans l’affaire du massacre de Gatumba.

Tous ces gens veulent voir de leurs propres yeux la dépouille d’Innocent Ngendakuriyo. C’est un natif de cette localité. « Je veux m’assurer que c’est bel et bien lui », lance un rescapé du massacre de Gatumba. Il se dit vengé.
Mais il y a une autre ’’curiosité’’ : tous ces gens s’arrêtent aussi pendant un bon bout de temps devant la dépouille d’un certain ’’Major Zigiza’’ tué lors de cette attaque. C’est un sobriquet collé à cet officier déserteur de l’armée burundaise. «Il s’agit en fait du Major Richard Ntahombaye du camp Gatumba. Il était réputé pour sa brutalité avant de prendre le large avec une mitrailleuse en 2011 pour rejoindre un groupe rebelle à l’est de la RD Congo», chuchote un ancien frère d’armes.

C’est lui !

« Ni we nyene ! (C’est lui) », lance chaque curieux devant le corps inerte de Nzarabu, reconnaissable par ses dents de bonheur. Selon des informations recueillies sur place, les membres de sa famille dont sa femme et sa sœur sont passés aussi pour vérifier la triste nouvelle qui circule à Vugizo. Ils voulaient surtout voir la cicatrice que porte Nzarabu derrière le genou. « Sa sœur est courageuse, c’est elle qui a soulevé la jambe raide de son frère pour voir cette cicatrice », confie un habitant de cette localité. « Toute sa famille est repartie, les larmes aux yeux, étouffant des sanglots. La sœur de Nzarabu a même essayé de couvrir d’un pagne le corps inerte de son frère mais les militaires l’en ont empêché, lui intimant l’ordre de rentrer », révèle un voisin de cette famille.

Des sources sur place affirment que cette attaque a été lancée avant même la tombée de la nuit. « Ces rebelles étaient autour de quarante. Ils portaient tous des uniformes de l’armée burundaise, ils sont venus de Kiliba à l’est de la RDC, ils ont traversé gaillardement le village de Vugizo », affirme Omer Nsengumuremyi, chef de colline. Selon lui, tout le monde croyait qu’il s’agissait de vrais militaires. Mêmes les soldats de la position attaquée ont failli se faire avoir. « C’est par un coup de sifflet et des chants religieux que ces assaillants ont donné l’assaut.»

Le porte-parole de l’armée burundaise, le Colonel Gaspard Baratuza confirme ces témoignages. Selon lui, ces assaillants sont des aventuriers. Condamné à perpétuité dans l’affaire du massacre de Gatumba qui a fait 38 morts dans la nuit du 18 septembre 2011, Nzarabu était recherché.
Des sources proches du chef rebelle Aloys Nzabampema opérant depuis l’est de la République démocratique du Congo, parlent de 7 militaires et de 3 rebelles tués dont Nzarabu.

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