À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des malades, le cadre d’expression des malades au Burundi (Cemabu) déplore le comportement de certains hôpitaux. Selon cette association, ces structures de santé ne respectent pas la carte d’assistance médicale (CAM).
«Nous saluons les efforts du gouvernement pour faciliter l’accès des malades aux soins», annonce Sylvain Habanabakize, porte-parole du Cemabu, ce mardi 11 février.
Cependant, il dénonce le comportement de certaines structures sanitaires publiques qui ne respectent pas ces efforts engagés par le gouvernement. Le Centre hospitalo-universitaire de Kamenge (Roi Khaled) et l’Hôpital militaire de Kamenge sont pointés du doigt.
Habanabakize explique que les malades qui vont se faire soigner dans ces hôpitaux sous recommandations des structures sanitaires de proximité sont mal accueillis et soignés. Leurs CAM ou leurs attestions d’indulgence ne sont pas acceptées. Et d’ajouter que ceux qui y vont avec l’attestation d’indulgence ne reçoivent pas d’attestation d’hospitalisation.
Par ailleurs, le porte-parole du Cemabu révèle que les malades qui se font soigner avec la CAM ou l’attestation d’indulgence ne reçoivent pas de médicaments dans les pharmacies de ces deux hôpitaux. «Ils sont souvent obligés d’aller les acheter ailleurs».
À propos des malades retenus dans les hôpitaux, M. Habanabakize informe qu’il n’y a pas de chiffres exacts. Cependant, il précise que durant ces trois dernières semaines, le Cemabu a enregistré plus de 15 cas de malades emprisonnés dans différents hôpitaux.
Le porte-parole du Cemabu lance un appel au président de la République et au ministère de la Santé publique de prendre en main ce problème pour que les droits des malades soient respectés.
Il exhorte les responsables de ces structures sanitaires pointées du doigt, de changer de comportement. Et de marteler : « Ces malades ont le droit d’avoir accès aux soins, car le gouvernement leur prend en charge à 80% ».
En outre, M. Habanabakize demande au conseil d’administration de la Mutuelle de la fonction publique de prendre des mesures à l’endroit des pharmacies qui ne servent pas des médicaments à ceux qui ont la CAM. «Je ne comprends pas pourquoi ils refusent de donner des médicaments à celui qui a la mutuelle et de les donner à ceux qui paient la totalité ».
Et de promettre aux malades que le Cemabu ne ménagera aucun effort pour plaider en faveur d’eux.
Contacté, Léonard Bivahagumye, chargé des soins à l’Hôpital Roi Khaled de Kamenge, réfute les accusations du Cemabu. Il explique que pour qu’un malade muni d’une CAM ou une attestation de l’indulgence bénéficie les soins médicaux, il y a un organigramme établi par le ministère de la Santé publique à suivre. « Nous ne recevons pas un malade qui ne respecte pas les étapes de cet organigramme ou qui les brûle».