Senkomo Elam, secrétaire permanent au ministère de la Santé publique, observe une augmentation des cas de cancer au Burundi. Pourtant, il déplore le manque d’une stratégie de lutte contre cette dernière.
«On n’a pas de registre de cancer fonctionnel pour surveiller les tendances de l’incidence, de la prévalence et de la mortalité cancéreuses», a-t-il déclaré, vendredi 2 mars. C’était lors de la journée mondiale de lutte contre le cancer, célébré deux jours plus tôt.
Il fait savoir que seul le cancer du col de l’utérus est dépisté et traité. Et d’ajouter aussitôt qu’il existe particulièrement un vaccin contre ce cancer du col chez les jeunes filles de 9 à 13 ans.
Ce haut cadre du ministère de la Santé publique souligne que la prévention reste le seul moyen efficace de lutter contre le cancer. «La détection et le traitement précoces des cas permettent de réduire la mortalité due au cancer».
Malheureusement, déplore-t-il, les patients sont diagnostiqués tardivement au moment où le traitement curatif n’est plus envisageable.
M. Senkomo assure que des spécialistes sont en train d’être formés pour la prise en charge des patients et la prévention des principaux cancers. Il demande au gouvernement de s’investir dans cette politique de lutte contre le cancer.
Du reste, il énumère les facteurs de fréquence de cette maladie : «Le surpoids, l’obésité, l’inactivité physique, la consommation abusive d’alcool et du tabac et la faible consommation des fruits et légumes.»
Ruhanamirindi Bisimwa, envoyé du représentant de l’OMS, estime que cette maladie entraîne 8,8 de décès chaque année dans le monde, soit près d’un décès sur 6. «Le taux de mortalité par cancer devrait d’ailleurs doubler d’ici 2030». Et de préciser que moins de 30% des pays à faibles revenus n’ont pas accès au service de diagnostic et de traitement des cancers. « Le fardeau du cancer en Afrique devrait s’alourdir à cause du vieillissement de la population».