Par Abbas Mbazumutima
«Prions et croisons les doigts ! » , tels sont les mots du groupe de journalistes partis à la prison de Bubanza dans l’après-midi de ce mercredi 30 octobre pour rendre visite aux quatre reporters du Groupe de Presse Iwacu et leur chauffeur poursuivis pour «complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat».
Ce mercredi, ils sont au 9ème jour de leur incarcération. A de moins de 24 heures de la fin du délai annoncé par la Chambre de conseil au Tribunal de Grande Instance de Bubanza pour se prononcer sur la confirmation de leur détention préventive ou… leur mise en liberté.
«Nous espérons que nous allons rentrer ensemble ce jeudi et fêter cela si bien entendu les juges décident en âme et conscience de dire le droit et rien que le droit», lancera un journaliste senior de ce groupe de professionnels des médias partis réconforter Agnès Ndirubusa responsable du service politique, Christine Kamikazi de la web radio , Egide Harerimana du service anglais, Térence Mpozenzi, photographe et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza.
Ce mercredi, on n’a pu parler avec nos collègues qu’à travers des barres de fer de la prison qui gâchent toute convivialité. Une sorte de ’’mur des Lamentations’’. Le brouhaha des autres détenus qui s’affairent dans le corridor, un petit espace de liberté, nous empêche d’échanger à l’aise. Mais de temps en temps des éclats de rire fusent. Quelques policiers restent dans les parages et semblent tout épier. Séparés par les barres de fer, bisous et chaleureuses poignées de main habituelles entre nous sont impossibles.
«Il faut garder espoir ! Soyez courageux !» ponctuent nos phrases pour leur dire au revoir dans l’attente du verdict de la Chambre de conseil ce jeudi 31 octobre.
On se quitte en se regardant droit dans les yeux et, chacun se répétant intérieurement que l’on exerce un métier de plus en plus difficile, mais que l’on aime tellement.
Nous repartons sur Bujumbura avec tristesse et espoir. A demain les amis.